Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.
A l’époque où les proverbes ont été élaborés par la sagesse populaire, chacun savait que tuer un ours était fort dangereux et redouté. Il n’existait pas d’arme à feu ce qui obligeait le chasseur à s’approcher de près de ce grand fauve européen et donc de prendre des risques. Par ailleurs la force et l’habileté de cet animal faisait que l’on n’était jamais sûr de l’attraper.
Dans ces circonstances, vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué manifestait de la présomption chez le vendeur. Ainsi, combien, présumant de leurs propres forces et sous estimant l’habileté de l’ours, se sont vus contraints de rembourser sans parler de devoir subir en plus les railleries des autres.
Aujourd’hui, le proverbe est utilisé soit pour inciter à la prudence des personnes qui ont bâti des projets sur des événements qui n’ont pas encore eu lieu (voir la fable de Perrette et le pot au lait de Jean de la Fontaine), soit pour pour commenter l’échec d’un projet qui était fondé sur des éléments dont la personne n’avait pas totalement la maîtrise.
En d’autres termes, l’usage de ce proverbe a pour but de renvoyer les auditeurs à plus de respect du réel et à ne pas prendre leurs désirs pour des choses accomplies. Avec l’imaginaire, on peut aller sur la lune, dans la réalité, c’est tout autre chose. C’est le signe d’une vraie sagesse que de savoir bâtir des projets et de les mener à terme.
31 décembre 2009
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