par El-Guellil
La cherté de la vie a longtemps été accolée aux plaisirs de la table. Et voilà que la cigarette en fait également les frais. L’on constate une augmentation substantielle de la brune et de la blonde. La première bouffée du matin, celle qui donne l’extase, coûte son pesant de goudron. Mais impossible de m’imaginer vivre sans.
Que des fois j’ai décidé de ne plus m’embourber les poumons, j’ai même acheté un survêtement et des espadrilles pour faire du footing pour ainsi dégager mes poumons d’une habitude aussi vieille que la cigarette Bastos. Mais toujours, l’échec était au rendez-vous avec la déprime de la dernière cigarette toujours rallumée pour n’importe quel énervement. Une fois, j’ai arrêté pendant un mois, j’ai grossi subitement et je découvris même des joues rouges de sang propre circulant dans mes veines. Mais quelle souffrance, je suis devenu mou, atone et ne pensant à rien sauf à mon paquet de cigarettes. Un mois c’était le maximum, alors j’ai recommencé à contrecoeur, mais forcé. Arrêter de fumer, c’est la chose la plus facile au monde, m’a dit un jour mon collègue, qui n’a pourtant jamais fumé de sa vie ni bu un café expresso, et il est heureux. La seule chose qui lui fait plaisir c’est un double café au lait avec un gâteau payé par les amis, comme toujours. «Comment fait-il pour vivre ainsi ?», me suis-je demandé. Hier j’ai vu un documentaire terrible sur la cigarette et ses méfaits. Je vous le jure, celle que je prends en ce moment sera la dernière et ce n’est pas à cause de son prix qui augmente. Cesser de fumer serait, bien sûr, la chose la plus facile à faire, jusqu’à preuve du contraire. Avec la nouvelle année qui vient et mon souffle de plus en plus court, je décide à me refaire une vie et de me désaccoutumer d’une habitude, perdant sur tout le parcours. Je vais faire du footing et essayer de ne boire qu’un seul café crème et des mille-feuilles que me payeront mes amis qui auront à m’encourager pour ne plus refumer.
31 décembre 2009
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