Cinéma d’animation / «Loundja»
Clin d’œil à l’ancestralité
Par Yacine Idjer
Patrimoine : Loundja est un film d’animation réalisé par Mohamed Boukourdane.
C’est l’histoire de Loundja, une jeune fille à la beauté époustouflante qu’un jeune prince veut impérativement rencontrer. Il en tombera amoureux et se mariera avec elle.
L’histoire de Loundja est tirée du patrimoine populaire. Elle fait partie d’un folklore fort coloré et ponctué par autant de personnages truculents et authentiques, à l’instar de l’espiègle et téméraire M’kidèche, que d’aventures aussi bien inattendues qu’exceptionnelles.
Une fois encore, le cinéma prête une attention particulière à la culture populaire. Ce film réalisé en 2007 et qui tarde à sortir dans les salles, rend compte d’une culture et témoigne d’une ancestralité.
Il est fort intéressant de transposer un conte à l’écran, car les contes, qui véhiculent des valeurs identitaires de notre société, tendent à disparaître et, du coup, une partie de notre patrimoine immatériel disparaît aussi.
Ainsi, pour continuer dans la tradition et la pérenniser, Mohamed Boukourdane a eu l’idée de consigner une part de notre mémoire collective en son et en image, et ce, à travers un film d’animation, sachant que la nouvelle génération est encline, de plus en plus, à tout ce qui est nouvelles technologies.
Mohamed Boukourdane, qui fait revivre les contes de nos grands-mères à travers son film d’animation, associe alors la culture ancestrale à celle des temps modernes, marquée essentiellement par la télévision, l’Internet, l’ordinateur…
L’objectif : attirer l’attention des enfants et susciter en conséquence leur intérêt pour le patrimoine culturel et même historique. D’où un autre projet de film d’animation que le réalisateur s’attache à concrétiser.
Outre Loundja, Mohamed Boukourdane est effectivement sur un autre projet. Il a l’intention de réaliser un film, toujours d’animation, sur le légendaire corsaire algérois, Raïs Hamidou, qui, durant toute sa vie de marin, a marqué l’histoire de la marine algérienne, et ce, à travers ses exploits de corsaires. Là, il s’agit d’un travail soucieux de raconter un pan de notre mémoire historique.
De ces films d’animation qui se révèlent d’efficaces outils d’expression de l’identité collective, le réalisateur s’emploie à mettre en exergue l’authenticité qui, elle, renvoie, à nos traditions, à notre imaginaire et à notre histoire. En somme, l’authenticité est liée à notre culture ancestrale, cette culture que nous partageons à travers nos habitudes et nos comportements. Ces derniers qui s’expriment dans la vie quotidienne.
Il est à souligner que Mohamed Boukourdane a, à son actif, plusieurs réalisations. Toutes ont pour dénominateur commun le patrimoine notamment architectural de l’Algérie. Il a ainsi réalisé dans ce cadre des documentaires sur l’histoire de la ville de Tipasa et de Cherchell, allant de l’antiquité à nos jours, ainsi que sur le M’zab, c’est-à-dire sur son histoire et son patrimoine matériel et ses traditions ancestrales, comme il a réalisé un autre documentaire sur le patrimoine immatériel de Ghardaïa, à savoir musique, folklore, fantasia, gastronomie et bien d’autres référents traditionnels qui la distinguent.
En ce moment, Mohamed Boukourdane projette de réaliser un documentaire sur l’histoire de la ville d’Alger des origines à nos jours
Y.I.
29 décembre 2009
Histoire