Le Carrefour D’algérie
Point de vue
Par Ahmed Meskine
La Bombe
Près de quarante ans après le premier essai nucléaire français, le présent projet de loi vise à reconnaître les victimes de notre programme d’expérimentation nucléaire et à leur proposer une indemnisation.» C’est ainsi qu’est introduit le rapport relatif au projet de loi sur la «reconnaissance et l’indemnisation
des victimes des essais nucléaires français». Sauf que l’opération «Gerboise bleue» a eu lieu le 13 février 1960 à 70 km de Reggane et cela fera bientôt 50 ans et non pas 40. D’une puissance équivalant à trois fois celle dégagée lors du bombardement atomique d’Hiroshima, cette première bombe de 70 kilotonnes a eu des répercussions dans un rayon de plus de 100 kilomètres de son lieu d’essai. Puis vinrent Gerboise blanche, puis rouge puis verte. Des couleurs qui auraient pu être celles d’un drapeau de paix mais qui ont semé la pollution et l’irradiation en pleine guerre. Un legs de la longue nuit coloniale juste à la veille de l’indépendance. La faune et la flore ont été touchées au même titre que les Hommes et le débat qui aurait pu être mené depuis longtemps déjà, vient à peine de trouver son issue. Indemnisons et qu’on n’en parle plus. Mais indemniser qui ? La majorité de ceux qui ont été touchés sont morts et enterrés. Leur progéniture a été prise en charge par l’Algérie et les blessures ne sauront se limiter à une indemnisation, discutable du reste à la suite d’un débat parlementaire culpabilisant. Le mal est fait mais que cela reste gravé dans la mémoire collective. Que dans la mémoire collective on sache que la colonisation n’est pas aussi positive qu’on veuille bien le faire croire au pays de Napoléon. Qu’elle soit une suite logique du libéralisme qui continue ses dégâts et qui exclus de plus en plus d’humains de cette Humanité qui meuble les discours politiques.
29 décembre 2009
Contributions