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3.Histoires vraies – Cheval fou (3e partie et fin)

29 décembre 2009

Non classé

Histoires vraies
Cheval fou (3e partie et fin)

Résumé de la 2e partie :Ziolkowski s’installe près des «Collines noires» et entreprend, avec ses propres moyens, la sculpture de «Cheval noir»…

Désormais dans les Collines noires, en plein cœur de I’Etat du Dakota du Sud, notre homme met à sonner son réveil à quatre heures. Chaque jour, a cette heure matinale, ce grand gaillard quitte son lit inconfortable, revêt une combinaison encore pleine de taches, glisse ses pieds dans des chaussures à épaisses semelles de crêpe. Il décroche une veste de daim trouée pendue à la patère, et il sort. Au-dehors, une vieille jeep l’attend. C’est l’heure de la traite des vaches et, à un demi-kilomètre de là, une trentaine de ruminants attendent déjà que le fermier branche la trayeuse électrique. Il faut traire ces bonnes bêtes et il faut aussi nourrir les trois taureaux qui permettent de renouveler le cheptel. Il y a aussi un étalon palomino. Puis notre homme rentre chez lui : son épouse est levée, elle aussi, et le café, les œufs et le bacon sont prêts pour le petit- déjeuner.
A sept heures pile, Ziolkowski, convenablement restauré, reprend sa voiture. Cette fois il ne se dirige plus vers l’étable, mais vers la montagne toute proche, au pied de laquelle on peut apercevoir une petite cabane en planches. Il entre dans la cabane, actionne un commutateur électrique.
A présent, il se dirige vers la paroi très escarpée et commence à monter en utilisant les marches qui sont creusées à même la montagne. De loin en loin, des tiges d’acier plantées dans la roche permettent à notre grimpeur de s’assurer au fur et à mesure qu’il avance. Jusqu’à ce qu’il parvienne à une plateforme à peu près nivelée, qui mesure cinquante mètres de long sur trente de large.
Le fermier installe une foreuse à air comprimé et la met en route. Seul le bruit saccadé de l’engin trouble le silence de la montagne et de la vallée, bien plus bas. Certains jours, il semble qu’on l’entend jusqu’à la ville de Custer…
Après avoir gravi toutes les marches qu’il a creusées, il lui faut forer des cavités d’environ cinq mètres de profondeur. Dans ces cavités nouvelles, il enfonce une trentaine de cartouches de dynamite. A midi pile, l’explosion ébranle la montagne.
Ziolkowski n’est plus seul. Sur la plate-forme d’observation qu’il a installée, des touristes – souvent nombreux – regardent deux cents tonnes de montagne qui s’écroulent.
Il faut dire que le projet rencontre désormais des sympathisants ; les visiteurs mettent la main à la poche ; chèques et dollars s’accumulent pour aider l’opiniâtre sculpteur à réaliser son rêve et celui des Sioux.
D’autant plus que ce chantier insensé apporte une prospérité nouvelle à la petite ville de Custer, toute proche : on construit des motels…
Notre sculpteur polonais poursuit son œuvre. Pendant toutes ces années, il n’aura jamais besoin de distraire un seul des dollars versés par les visiteurs. Il entretient sa famille uniquement avec les revenus de son élevage de bétail. Mais il ne pourra achever son monument.
Les têtes gigantesques du mont Rushmore mesurent soixante-treize mètres de haut. Le Cheval fou resté inachevé aurait dû atteindre une hauteur de cent soixante-douze mètres entre la base et la plus haute plume qui devait coiffer l’indien.

D’après Pierre Bellemare

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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8 Réponses à “3.Histoires vraies – Cheval fou (3e partie et fin)”

  1. Artisans de l'ombre Dit :

    Histoires vraies

    Cela commence il y a fort longtemps, puisque nous sommes sans doute au IXe siècle. Où ? L’histoire ne le dit pas, mais probablement dans quelque pays enveloppé par les brumes du nord ou de l’est. Allemagne ? Angleterre ? Hongrie peut-être, ou Pologne. En tout cas, il s’agit d’un pays qui croit aux sorcières et qui les pourchasse avec férocité.
    Une sorcière… Comment se nommait-elle ? On l’ignore aussi. Ahriman, peut-être… Elle a été confondue, jugée, condamnée, brûlée. Brûlée en partie seulement, car quelqu’un – un autre sorcier ? – s’est approché après le supplice du bûcher auquel les restes de la sorcière, noircis par les flammes, pendaient encore. Cette personne décroche le corps de la femme martyrisée et emporte le cadavre, dont le visage calciné montre encore une expression terrifiante de haine et de douleur. Il l’emmène chez lui. Que veut-il en faire ? On n’ose y songer…
    Des années plus tard apparaît sur le marché un livre d’aspect sinistre, noirci comme par les flammes d’un bûcher. Quand on l’ouvre, on lit sur la première page parcheminée : Grimoire d’Ahriman. Les caractères sont gothiques et le texte est tout entier consacré à des recettes de magie noire. Certains disent que le livre, feuillets et couverture, est entièrement fait de peau humaine : la peau de la sorcière suppliciée.
    Pour l’instant, nous sommes encore au tout début du IXe siècle, car c’est le couronnement de Charlemagne, à Aix-la-Chapelle. Un magistrat de la ville, dit la légende, offre le volume inquiétant au nouvel empereur. Ses intentions sont-elles amicales ou hostiles ? Quand on connaît la suite de l’histoire, on ne se pose plus la question.
    On raconte que ce livre, cadeau précieux, fut exposé plus tard dans une vitrine fermée. Mais, un matin, on eut la surprise de retrouver le grimoire sur le sol. La vitrine était brisée. Quelqu’un commente : «On dirait que ce livre maudit a cherché à s’échapper, qu’il a cassé la vitrine de l’intérieur. De toute manière la salle est hermétiquement close, et absolument personne ne peut y pénétrer pendant la nuit.»
    On juge plus prudent d’enfermer l’ouvrage noirci dans une armoire de fer. Quelques jours plus tard, celle-ci est découverte forcée par une main inconnue : quelqu’un s’est emparé du Grimoire d’Ahriman, et uniquement de cet ouvrage. On perd ensuite la trace du livre pendant de longues années. Il réapparaît, un peu plus noirci encore, quand, des siècles plus tard, la maison d’un brocanteur brûle de fond en comble. Déjà, on peut se demander d’où il tenait le dangereux écrit. Et si les propriétaires successifs avaient ou non souffert de le détenir… Peut-être connaissaient-ils le mode d’emploi ? Peut-être étaient-ils, eux aussi sorciers, et nécromants, héritiers de la sorcière ? (à suivre…)

    D’après Pierre Bellemare

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  2. Artisans de l'ombre Dit :

    Histoires vraies
    Six feuilles d’or (1re partie)

    Nous sommes en octobre 1804, et la France entière prépare avec passion un événement d’importance : le couronnement de Napoléon Ier, empereur des Français, jusqu’alors Napoléon Bonaparte, stratège et chef militaire hors pair. Que de détails pour faire de cette cérémonie un grand moment d’histoire ! Le futur empereur tient à laisser aux générations à venir une image grandiose, splendide, impressionnante dans les moindres détails.
    Un de ces détails est la couronne que Napoléon Ier portera lors du sacre. Une simple couronne de feuilles de laurier, inspirée de la Rome antique. Les lauriers de la victoire, les lauriers de la gloire. Cette couronne sera toute d’or fin. Comment pourrait-il en être autrement ?
    L’orfèvre chargé de la création de cette superbe pièce de joaillerie, est Martin-Guillaume Biennais, établi au 283, rue Saint-Honoré. Il est arrivé très jeune de Normandie où il est né, prés d’Argentan, en 1764. Dans sa boutique ornée de tentures sombres, les clients de la noblesse d’Empire peuvent choisir entre pièces d’argenterie, aiguières de vermeil, délicats nécessaires à couture d’écaille et d’or, bijoux ornés de miniatures et de pierres précieuses, épées d’apparat et merveilleux nécessaires de voyage. D’ailleurs, il suffit de lire ses réclames :
    «Biennais, marchand tablettier, ébéniste et éventailliste, tient fabrique et magasin de meubles, secrétaires, commodes, tables de jeux de toutes les espèces, nécessaires de toilette, pour hommes et pour femmes, garnis en argent vermeillé, plaqué et argenté.» Il propose encore «de jolis ouvrages de fantaisie des plus à la mode, des trictracs en tables ployantes, des damiers, des jeux d’oyes, de Juifs, de Renard, et généralement tout ce qui concerne l’amusement des dames.»
    Le bureau du maître, situé derrière la boutique, est décoré d’aquarelles et de dessins qui furent les premières ébauches des pièces les plus prestigieuses sorties de ses ateliers. C’est lui le maître de ces coffrets d’acajou dans lesquels sont rangés, au millimètre près, des accessoires pour le confort du voyage. C’est lui le roi du tiroir à secret, de la mécanique cachée.
    Aujourd’hui, Martin-Guillaume Biennais s’apprête à faire lui-même une livraison d’importance : il s’agit de la couronne de feuilles de laurier prévue pour la cérémonie du lendemain. La calèche qui attend doit l’emmener au palais des Tuileries. Durant le trajet, Biennais songe aux dix années passées : que d’événements imprévus, de bouleversements de la société française et de l’Europe entière. Et tout cela à cause, ou plutôt grâce à un petit général corse, maigre, au teint jaune, qui vint autrefois chez lui. Il allait partir pour l’Égypte et avait besoin d’un nécessaire de voyage qui tienne un minimum de place, tout en permettant le maximum de confort quotidien. Autant dire le genre de petite merveille dont lui, Biennais, s’était fait une spécialité. Mais le général n’avait pas les moyens de payer comptant un tel nécessaire. Biennais, confiant en l’avenir, lui avait dit alors : «Emportez-le, mon général. Je suis certain que vous aurez bientôt les moyens de vous l’offrir.»
    Mais, au retour d’Egypte, Bonaparte est toujours aussi impécunieux. Or, s’il pouvait vivre modestement en parcourant la plaine des Pyramides sur son chameau, il se doit d’avoir à présent, pour son installation à Paris, une maison digne de lui, et de la vaisselle qui lui permette de recevoir dignement les maîtres du moment. (à suivre…)

    D’après Pierre Bellemare

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  3. Artisans de l'ombre Dit :

    Histoires vraies
    Six feuilles d’or (2e partie)

    Résumé de la 1re partie n Martin-Guillaume Biennais, créateur de la couronne de feuilles d’or de Napoléon Ier aide financièrement ce dernier bien avant l’accession de ce dernier au pouvoir…

    «Ma solde de général ne me permet pas d’acquérir tout ce qui m’est nécessaire…»
    Le général Bonaparte omet de dire que son épouse la délicieuse et frivole Joséphine est un vrai panier percé qui l’empêche irrémédiablement d’équilibrer son budget. Et, pour la seconde fois, Martin-Guillaume Biennais ouvre un large crédit au brillant général dont le regard dit à la fois l’ambition et la destinée hors série… En effet, Biennais n’a pas obligé un ingrat : dès qu’il en a le pouvoir, Bonaparte, à la fois par reconnaissance et par admiration pour le talent de l’artiste, en fait son orfèvre favori et s’intéresse à ses créations. La boutique de Biennais, au Singe violet, devient le rendez-vous de l’élite impériale. Et c’est ainsi que Biennais se voit confier, pour la cérémonie du couronnement, d’importantes missions : la création du sceptre impérial et de la boule du monde, qui l’accompagne normalement. Il y a aussi la main de justice. Ces trois objets devront être réalisés en vermeil. Biennais se voit aussi charger de la conception et de l’exécution du grand collier de la Légion d’honneur, ainsi que de la couronne du sacre. Dans la calèche, l’orfèvre ouvre une dernière fois l’écrin de satin dans lequel repose la couronne. Des feuilles d’or pur, sculptées au naturel. Les nervures sont apparentes. On dirait que l’orfèvre a simplement trempé des feuilles de laurier dans de l’or en fusion… Biennais est introduit auprès de Napoléon qui, seul dans son bureau, médite sans doute à son étoile et à son prodigieux destin. Bonaparte, quand on lui annonce son bijoutier favori, connaît immédiatement le motif de cette visite : la couronne. Biennais ouvre l’écrin, et Napoléon peut admirer le merveilleux travail, les feuilles qui pointent vers l’avant et sont délicatement retenues à l’arrière par un ruban d’or, à la mode romaine.
    «Bien, essayons-la.» Biennais pose la couronne sur le crâne qui commence à se dégarnir – de celui qui est déjà le maître d’une grande partie de l’Europe. Le verdict est immédiat :
    «Elle est belle, mais elle est lourde.
    — Sire, il a fallu de nombreuses feuilles pour commémorer vos nombreuses victoires…
    — Il y en a trop. Que dirait-on si on me voyait pencher la tête sous le poids de ma couronne ?
    — Il ne me reste qu’une solution : enlever quelques feuilles.
    — De toute manière votre œuvre, Biennais, restera dans l’histoire.»
    Dès qu’il rentre à son atelier, l’orfèvre s’attelle à la tâche. Il n’y a pas de temps à perdre. Il ne laisse à personne le soin de modifier la couronne impériale. Pourtant ses ateliers sont pleins d’ouvriers il en aura jusqu’à six cents – et ses collaborateurs les plus proches sont d’éminents orfèvres eux aussi. Bien qu’il les utilise de moins en moins, ses mains habiles connaissent encore tous les gestes précis qui doivent permettre la modification invisible exigée par Napoléon. Tout en déposant sur l’établi six feuilles d’or fin, une idée lui vient, qui amène un sourire sur ses lèvres. Le soir, en regagnant son hôtel particulier, cossu et garni avec le plus grand soin de meubles qu’il a lui-même dessinés, Biennais est heureux, car il a réussi la modification demandée. Il est heureux aussi de se retrouver dans le cadre familial, auprès de son épouse et de ses filles. En effet, le sort a voulu qu’il ait six filles et pas un seul garçon. Et elles sont toutes encore célibataires. Mais elles sont si jolies, si bien élevées, si ravissantes, qu’il n’a aucune crainte pour leur avenir. Biennais raconte en peu de mots sa visite à l’empereur, le bon accueil que celui-ci a bien voulu faire à la couronne, et la modification qu’il a demandée…
    «J’ai donc retiré quelques feuilles, six exactement, et puisque j’ai le bonheur d’avoir six filles, voici pour vous.» Il sort alors de ses poches six délicieux petits écrins et en remet un à chacune de ses filles. «Ces feuilles d’or représentent un peu de l’histoire de France. Gardez-les, et que vos enfants les gardent après vous.» Une seule de ces feuilles est parvenue jusqu’à nous, chez une arrière-petite-fille de l’orfèvre. Que sont devenues les cinq autres ?

    D’après Pierre Bellemare

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  4. Artisans de l'ombre Dit :

    Histoires vraies
    Un carillon voyageur

    Le 14 juillet 1789, le peuple de Paris se porte en masse jusqu’à la prison de la Bastille. On sait que des armes y sont gardées. On imagine que de nombreux prisonniers, victimes des Bourbons, y sont enfermés. A vrai dire, on ne sait guère comment s’emparer de cette énorme forteresse, mais on y va. On verra bien sur place… Necker a été renvoyé trois jours auparavant. Les esprits s’échauffent ; on prend des piques et des fusils aux Invalides.
    En définitive, on parvient à en forcer la porte, et le peuple envahit les bâtiments. Le gouverneur, Bernard René Jordan, marquis de Launay, est saisi par la foule, traîné jusqu’à la place de Grève et décapité tout vivant, avec trois officiers. Triste fin, pour un homme qui n’avait fait que prendre la suite de son père… mais avait eu le tort de faire tirer au canon sur la foule et de tuer une centaine de personnes, qui mourront sans savoir qu’elles viennent de commencer la Révolution.
    Puis, presque aussitôt, avec les encouragements du sieur Palloy, un voisin, on se met à démanteler les huit grosses tours rondes qui datent du XIVe siècle, à jeter bas les cellules et à libérer les quelques prisonniers qu’elles contiennent : sept détenus, dont quatre escrocs et deux aliénés. Palloy mettra sur pied un commerce qui consiste à sculpter des petites bastilles dans les pierres qui constituaient la grande. On en expédiera une dans chacun des départements français. Bientôt, il ne restera plus pierre sur pierre de l’orgueilleuse prison où Louis XIV et Louis XV vous expédiaient sans sourciller, pour des séjours qui pouvaient être longs, mais parfois assez agréables… grâce à l’une de ces fameuses lettres de cachet symbolisant l’autoritarisme le plus absolu.
    Plus rien de ces murailles hautes de vingt-quatre mètres et épaisses de trois ! Quelques objets, pieusement recueillis au musée Carnavalet. Il ne reste rien des cloches de la Bastille. Eh bien, si, justement, et c’est une histoire bien étrange…
    Les trois élégantes cloches étaient situées sur un fronton couvert de tuiles, juste au-dessus de la porte principale, celle qui a subi les assauts les plus sévères. Elles étaient signées Louis Chéron et datées de 1762, et pesaient respectivement 125, 75 et 50 kilos. Elles surmontaient un cadran qui fut pulvérisé dans la bataille et s’arrêta définitivement à cinq heures et quart inclus dans un décor de pierre sculptée, véritable œuvre d’art représentant deux esclaves, l’un très jeune, l’autre très vieux, allégories des deux âges de la vie où l’homme risque d’être réduit en esclavage.
    Les fameuses cloches et leur mécanisme n’intéressèrent que moyennement les démolisseurs enflammés par une sainte fureur. Ils ne savaient pas trop ce qu’elles symbolisaient, sinon les heures des repas et les relèves de la garde. Palloy doit les remettre au maître horloger Regnault, par ordre du commandant de la milice parisienne, le marquis de La Salle. Quand il reçoit la réquisition du marquis, Palloy essaye de résister… Il guignait le bronze des cloches pour en faire quelques colifichets patriotiques vendus à son profit. Il avait le même projet pour les grilles et les chaînes de la Bastille. Mais il n’est pas de taille. Il livre les cloches, mais exige un reçu en bonne et due forme.
    Les cloches se retrouvent chez maître Regnault, rue Vieille-du-Temple. Regnault, qui les remise à son tour au district Saint-Louis de la culture avec une étiquette explicite : «Cloches du 14 juillet, derniers vestiges du despotisme»

    A suivre
    D’après Pierre Bellemare

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  5. Artisans de l'ombre Dit :

    Histoires vraies
    Un carillon voyageur

    Résumé de la 1re partie n Comme les trois cloches de la Bastille n’intéressent pas les démolisseurs, elles sont remises au maître horloger Regnault qui les remet à son tour au district Saint-Louis de la culture…

    Cependant la nation a besoin d’argent pour défendre ses frontières contre les troupes des émigrés, qui ne songent qu’à percer le sein des vrais patriotes. On vend aux enchères, à l’Arsenal, tout ce qui peut rapporter. Cloches incluses.
    Quelqu’un finit par les acheter. Un spécialiste, en quelque sorte, puisqu’il s’agit d’un maître fondeur installé à Romily-sur-Andelle, dans l’Eure.
    Le nouveau propriétaire remet le mécanisme en état de marche, et les cloches se remettent en branle dans un charmant paysage campagnard.
    Elles ne sont pourtant pas loin de la catastrophe car le maître fondeur, Jean-Daniel Grimpret, s’est engagé par contrat à envoyer chaque semaine aux ateliers de la Monnaie de Rouen, de Paris et d’Orléans, une certaine quantité de cuivre pur.
    Ce cuivre devait provenir d’innombrables cloches enlevées aux églises, chapelles et autres établissements religieux que l’on dépouille dans la Somme, la Manche, les Côtes-du-Nord et le Finistère. Avec elles disparaîtront aussi les superbes balustrades de cuivre qui ornaient la cathédrale de Rouen.
    Grimpret est conscient du caractère historique des cloches de la Bastille. Il leur épargne le sort des autres. Et les installe à une place d’honneur dans son usine.
    La fonderie change de mains, mais les différents successeurs prennent un soin jaloux des cloches chargées d’histoire. Après Grimpret, l’usine est sous la direction d’un certain Gardeur-Lebrun, puis d’un Létrange et d’un Dupré-Neuvy.
    C’est grâce à M. Neuvy, dernier en date, qu’elles refont le voyage jusqu’à Paris et qu’elles se retrouvent installées dans un jardin de l’avenue d’Eylau. Retour aux beaux quartiers pleins de particules nobiliaires…
    M. Neuvy demeurait en effet avenue d’Eylau. C’est dire qu’il faisait partie des nantis de ce monde Grande vie, équipage, château à la campagne. Il avait fait installer les cloches dans sa cour-jardin et les faisait fonctionner pour ses invités lors des réceptions. Mais un soir, à la nuit tombée,
    M. Neuvy et toute sa maisonnée furent réveillés par un raffut épouvantable : les cloches s’étaient mises en branle toutes seules ! Et malgré ses efforts, M. Neuvy se révéla incapable de les arrêter. Elles sonnèrent à toute volée et réveillèrent tout le quartier. Il fallut attendre le petit matin pour qu’un serrurier arrive enfin et bloque le mécanisme… en présence du commissaire de police.
    L’enquête ne révéla rien, et on pense qu’un chat a déclenché les cloches en passant dessus…
    Ce n’est qu’en 1914 qu’un spécialiste les découvre dans ce jardin. Les années passent encore et, d’héritage en héritage, elles aboutissent dans le patrimoine d’un jeune homme qui a de graves problèmes, puisqu’il est paraplégique et hospitalisé. Quand il reçoit ce legs, il est embarrassé et se demande ce qu’il va en faire. Certainement pas les installer dans sa chambre…

    A suivre
    D’après Pierre Bellemare

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  6. Artisans de l'ombre Dit :

    Histoires vraies
    Hôtel Drouot

    L’hôtel Drouot – le premier – a été construit en 1852, dans la rue du même nom. Aujourd’hui, on peut acheter au nouveau Drouot – le bâtiment neuf construit, il y a quinze ans à l’emplacement de l’ancien –, ou à Drouot Montaigne – avenue Montaigne pour les ventes de prestige. Il y a également Drouot Nord, rue Doudeauville, un endroit où l’on achète plus facilement des objets d’utilité courante que des objets d’art. Enfin, si l’on veut faire l’acquisition d’un véhicule, il existe deux espaces spécialisés, l’un à la Plaine-Saint-Denis, et l’autre à Aubervilliers. On y trouve des voitures d’occasion. On vend aussi des tableaux modernes à l’espace Cardin, ainsi que des voitures de collection au Palais des Congrès. On a vendu aussi au Palais Galliera et à l’hôtel George-V. Et n’oublions pas les chevaux de course, qui sont adjugés à Vincennes ou à Longchamp.
    Pendant la Révolution, les Parisiens purent voir des affiches qui annonçaient la vente des bijoux de l’«Autrichienne», Marie-Antoinette. Les affiches portaient deux noms destinés à devenir célèbres : Musset et Delacroix. Il ne s’agissait pas du poète ni du peintre, mais de leurs pères respectifs. Au moins, celui de Musset, car on sait que la paternité de Delacroix a été – avec à l’appui des arguments troublants attribuée à Talleyrand.
    On précisait que les étrangers qui se porteraient acquéreurs de pièces portant les chiffres ou les armes des anciens despotes seraient exonérés de droits. Il fallait absolument que tout disparaisse. Les enchères eurent lieu à Versailles car, à l’époque, il n’y avait pas d’hôtel des ventes à Paris. Une nouvelle l0i, celle du 27 ventôse an XI (en 1801), redonne vie à la corporation des commissaires-priseurs. Et les voici en habit noir, chapeau à la française et bas noirs. On les verra à différentes adresses : rue du Bouloi, rue Jean-Jacques-Rousseau, place de la Bourse et rue des Jeûneurs. En 1806, la compagnie des commissaires-priseurs s’installe rue Plâtrière, à l’hôtel Bullion ; puis à l’hôtel de la Bourse, à l’angle de la rue Notre-Dame-des-Victoires et de la place de la Bourse. En 1852, la compagnie fait construire l’hôtel Drouot, près de l’Opéra qui se trouvait alors rue Le Peletier –, à l’emplacement de l’ancien hôtel particulier du magistrat du Pinon-de-Quincy. Depuis la mort de celui-ci, son hôtel était devenu, sous le Premier Empire, une élégante maison meublée qui recevait les hôtes les plus huppés. C’est là que le comte Rzewuski vint loger, dans l’espoir de retrouver sa nièce qui avait disparu dans la tourmente révolutionnaire. C’était la fille de la princesse Lubomirska, guillotinée comme tant d’autres. Il demeura donc à l’hôtel Pinon-de-Quincy, et passa de longues journées à essayer de retrouver la petite orpheline. En vain. Un matin, en jetant un coup d’œil par la fenêtre de sa chambre, il aperçoit dans la cour une jolie servante qui aide une vieille domestique. Intrigué par le visage de la jeune fille, qui provoque chez lui une impression bizarre, il demande à la vieille si elle est la mère de la belle enfant. Mais la servante lui répond que non, ajoutant qu’il s’agit d’une malheureuse dont la mère a été guillotinée pendant la Terreur, et qu’elle a recueillie.
    Comme on l’aura deviné, il venait, par hasard, de retrouver sa nièce. Il l’emmena par la suite en Pologne, et elle fit là-bas un mariage princier. On a vendu de tout à Drouot, même des lions et des tigres qui restaient après la faillite d’un cirque, même la momie d’un homme qu’on avait découvert dans une armoire. En 1943, on y vendit la ferme du bois de Boulogne, avec ses vaches et ses cochons, sur place. Mais c’est au pavillon de Fl0re et non à l’hôtel des ventes que fut effectuée, en 1887, la vente d’une partie des joyaux de la Couronne, pour quelques milliards de nos francs actuels, exactement 7 097 668 francs de l’époque. Tout cela adjugé d’un coup de marteau d’ivoire, ce fameux marteau qui fut utilisé pour la première fois, en 1830, par Me Bonnefous de Lavialle.

    D’après Pierre Bellemare

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  7. Artisans de l'ombre Dit :

    La brute
    K. Yerbi

    Résumé de la 29e partie n Karim, qui vient d’avoir un accident, n’entre pas. Alors que Kheira se fait du mauvais sang pour lui, un policier vient lui annoncer l’accident.

    La brave femme pousse un cri. Abderrahman arrive en courant.
    — Que se passe-t-il ?
    Kheira pleure et supplie le policier de lui dire si Karim est vivant.
    — Il est à l’hôpital !
    — Comment est-il ?
    — Je ne saurais vous le dire.
    Abderrahman se tourne vers Lila. Elle pleure également.
    — Voyons, on va me dire ce qui se passe ?
    — Karim a eu un
    accident !
    — Un accident, où ?
    — Je viens vous en informer, dit le policier.
    Il dit dans quel hôpital est l’accidenté et s’en va. Kheira se tord les poignets.
    — Mon Dieu, je savais qu’il était en danger.
    — Je vais à l’hôpital tout de suite !
    — Je t’accompagne, dit Kheira.
    — Je viens aussi, dit Lila
    — Non, toi, tu restes, on pourrait appeler…
    Kheira s’habille très vite et suit Abderrahman.
    A l’hôpital, ils demandent à voir le blessé mais on leur répond qu’il est au bloc.
    — Comment va-t-il ? demande Kheira
    — Il est très mal !
    — Mon Dieu, il va mourir…
    Elle supplie qu’on la laisse le voir, mais on refuse. Abderrahman est abattu.
    — Je ne pouvais savoir !
    — Je ne lui survivrai pas s’il lui arrive quelque chose !
    Un médecin qui sort du bloc l’entend.
    — Vous êtes la mère du jeune Karim ?
    — Il a perdu sa mère, il y a six mois, je suis sa gouvernante !
    Elle comprend que c’est l’un des médecins qui vient de l’opérer.
    — Dites-moi, comment va-t-il ?
    — Il es hors de danger !
    Kheira se répand en remerciements.
    — Merci mon Dieu, merci !
    — Mais je ne vous cacherai pas qu’il va garder des séquelles de cet accident !
    Kheira secoue la tête.
    — L’essentiel c’est qu’il vive !
    Abderrahman intervient.
    — Peut-on le voir ?
    — Pas tout de suite… Je tiens à vous dire que la jeune femme qui était avec lui est sortie indemne de l’accident. Juste quelques égratignures !

    A suivre
    K. Yerbi

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  8. aec Dit :

    LUTTE CONTRE L’HIPPOPHAGIE

    NON ! UN CHEVAL CA NE SE MANGE PAS !

    Obtenez un autocollant gratuit en écrivant à :
    AEC
    Résidence La Pléiade
    98, rue de Canteleu
    59000 LILLE

    Joindre une enveloppe timbrée pour le retour du courrier.

    Merci aussi de visiter les sites :

    http://aec89.site.voila.fr

    http://www.dailymotion.com/apocalipsflo/video/xan6v_hippophagie

    http://www.reseaulibre.net/rage/video3.html

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    Amitiés.

    AEC.

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