Au coin de la cheminée
Grain de grenade (3e partie)
Résumé de la 2e partie : La fille désobéit à l’ogresse qui la considérait comme son propre enfant et s’enfuit avec M’hammed le fils du sultan…
Il lui répondit :
— N’aie pas peur ! jette un des peignes suspendus au collier que t’a donné l’ogresse !
Grain de grenade arracha le premier peigne du collier et le jeta à terre. Aussitôt, le sol derrière eux, se couvrit de longues aiguilles en fer, le prince put ainsi ralentir son allure et respirer un peu. L’ogresse commença à arracher les aiguilles en disant à son chien :
— Arrache, mon chien et moi j’arrache ! elle parvint ainsi à se frayer un chemin et à rattraper le prince et Grain de grenade. M’hammed le fils du sultan cria :
— Regarde derrière toi Grain de grenade, les pas nous rattrapent !
Elle se retourna et vit que l’ogresse était près d’arracher un poil de la queue du cheval. Il lui dit :
— Jette un autre peigne de ton collier ! Elle jeta un deuxième peigne et, aussitôt, le sol fut planté d’aiguilles très fines. L’ogresse et son chien se mirent à les arracher :
— Arrache, mon chien et moi j’arrache ! ils se firent un chemin et rattrapèrent les fugitifs. Le prince cria :
— Grain de grenade ! les pas se rapprochent, regarde derrière toi !
Elle se retourna, l’ogresse était à deux doigts d’attraper la queue du cheval. Elle s’écria :
— Elle va attraper la queue du cheval !
— Jette le dernier peigne du collier ! Elle l’arracha à son cou et le jeta à terre. Aussitôt tout derrière eux fut couvert d’une mer houleuse.
L’ogresse dit :
— Bois, mon chien et moi, je bois ! Mais plus elle buvait, plus elle purinait et l’eau ne diminua point. Alors, épuisée, elle renonça et maudit Grain de grenade :
— Que M’hammed le fils du sultan t’abandonne comme tu m’as abandonnée au pied d’un arbre ! et elle disparut. Après s’être reposé, le prince prit Grain de grenade en croupe et se mit en route. A la tombée de la nuit, il arriva aux abords de son royaume et dit à Grain de grenade :
— Ça fait des années que je suis absent de mon pays, il m’est impossible de t’emmener avec moi. Que dirait ma famille ! Reste ici et je reviendrai te chercher.
Elle attendit longtemps mais il ne revint pas. Prise de peur, elle commença à marcher. Elle arriva devant une maison en ruines et frappa à la porte. Une vieille femme, appuyée sur une canne vint lui ouvrir.
— Bonsoir.
— Bonsoir.
— Qui es-tu ?
— Je ne suis pas d’ici, je n’ai personne, je veux passer la nuit chez toi.
— Bienvenue ! entre.
Elle entra. Une chambre vétuste et un vieil homme dans le noir. Il lui expliqua qu’ils étaient totalement démunis. Elle lui donna une pièce d’or et lui demanda d’aller acheter une lampe à pétrole, du pain, du lait et des dattes. Ils mangèrent avec appétit puis s’endormirent. Le lendemain, elle explora la maison et se rendit compte de l’extrême misère dans laquelle vivaient les deux vieux. Elle appela l’homme et lui dit :
— Je n’ai personne, ma famille est nomade et m’a oubliée lors d’une halte non loin d’ici, je ne la retrouverai jamais, je vivrai avec vous et je serai votre fille. Ils étaient habillés de guenilles sales.
— Père, veux-tu m’accompagner pour faire des courses ?
— Nous avons honte ! C’est toi qui dépenses et nous, nous n’avons rien ! (à suivre…)
Bochra Ben Hassen et Thierry Charnay
29 décembre 2009
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