L’Egypte est-elle encore arabe?

Le Carrefour D’algérie

Point de vue

Par Ahmed Meskine

L’Egypte est-elle encore arabe?

Emmurer Ghaza à l’Ouest et la livrer aux massacres israéliens à l’Est, voilà ce à quoi l’Egypte de Moubarek a réduit sa politique de solidarité arabe.

Voilà comment le prétendu phœnix ne renaît plus de ses cendres et se meurt honteusement caché dans les souterrains. Ces mêmes souterrains qui permettaient un commerce florissant avec les Palestiniens à coups de milliers de dollars et qui se ferment aujourd’hui grâce à une barrière en acier, de 10 km  de long et de 30 mètres de profondeur. Premier objectif: étouffer toute résistance en terre de Palestine. Deuxième objectif : livrer une population meurtrie, assassinée aux bons vouloirs de Netanyahou et de Libermann. Le tout sous le regard satisfait des Américains et de tous les sionistes du monde. Résultat : quelques millions de dollars de plus dans la cagnotte de la corruption et un pays qui se désagrège, laissant apparaître les dessous d’une coopération fraternelle avec Israël. Où sont les avocats égyptiens normalement engagés dans la défense des Droits de l’Homme et qui se sont précipités sur le drapeau algérien comme des fauves pour le déchirer, pendant que celui de l’Etat hébreu flotte dans le ciel de la «Mère du Monde»? Où sont les cheiks d’El Azhar réputés pour leurs traductions d’un Islam qui prône une fraternité religieuse entre tous les Musulmans et un respect des autres? Les intérêts semblent avoir banni toute possibilité d’implication pour la seule cause arabe qui fédère non seulement les peuples musulmans, mais aussi tous ceux qui, de par le monde, demeurent épris de paix et de justice et qui méritent plus de respect que cette Egypte dénudée et incapable de porter haut la voix d’une nation qu’elle a fabriquée par le discours pendant qu’avec les mains, elle l’étranglait. Pendant ce temps, là-bas en Angleterre,  des magistrats tentent de faire passer un mauvais moment à l’ancienne ministre des Affaires étrangères et non moins chef de Kadima. Pourquoi alors confisquer la Ligue Arabe comme un droit légitime, la rendant complice des actes ignobles d’enfermement d’un peuple qui a suffisamment souffert de la guerre, soumis à la misère et au mépris? Pourquoi l’Egypte continue-t-elle à s’imposer comme le centre du monde arabe alors que l’on peut s’interroger si elle est encore arabe?