Au coin de la cheminée
Le laurier volant (2e partie)
Résumé de la 1re partie : La fille et le fils du padichah décédé, vivent grâce au fils qui coupe et vend du bois jusqu’au jour où il est recruté par un juif qui l’emmène en bateau…
Le vieillard qui était le Padichah des Oiseaux, l’emmène dans son palais : «Bien sûr, tu veux retourner dans ton pays, mais tu ne peux y arriver tellement c’est loin, même en marchant pendant sept années. En revanche, si tu restes ici pendant une année, tu pourras y retourner. Je possède un arbre appelé «Laurier» qui, chaque année, fait, en une seule nuit, le tour du monde et qui t’emmènera jusque-là sans fatigue.» Un jour, deux jours, trois jours passent, il l’appelle : «Mon fils, prends ces clés, il y a quarante et une pièces dans le palais. Pendant mon absence promène-toi partout, mais n’ouvre pas la quarante et unième.» Le garçon ouvre les portes, se promène partout, le lendemain il fait de même, mais, l’ennui commençant à le gagner, il ne résiste pas à la tentation d’ouvrir la porte défendue, croyant que nul ne s’en apercevra.
A son grand étonnement il voit que la pièce n’a pas de toit et qu’au milieu se trouve un grand bassin où trois jeunes filles se baignent. Aussitôt il tombe amoureux fou de l’une d’elles, mais en l’espace d’une seconde les baigneuses, transformées en pigeons, s’envolent et notre garçon s’évanouit d’émotion. Dès qu’il revient à lui, il s’empresse de refermer la porte à clé.
Un peu plus tard le vieillard est de retour et le garçon, qui ne peut cacher sa désobéissance, lui avoue sa faute. Le padichah se désole : «Je t’avais pourtant dit de ne pas ouvrir la quarante et unième porte. Les jeunes filles que tu as vues sont des fées et tu ne peux revoir celle que tu aimes. Chaque année elles viennent ici, toujours le même jour. Maintenant il te faut attendre ce jour-là. Si tu veux la garder auprès de toi, il faudra que tu te caches, et, au moment où elle se déshabillera et plongera dans le bassin, tu prendras sa chemise, ainsi la fée gardera son apparence de jeune fille. Si tu ne réussis pas, elle s’enfuira et tu ne la reverras jamais.»
Le jour du Laurier arrive, mais le garçon préfère attendre le retour des fées, chargeant seulement l’arbre volant de déposer un sac d’or devant la maison de sa sœur aînée. Le lendemain, celle-ci découvrant le sac, pense que quelque marchand a dû l’oublier là après le marché. La semaine suivante, le marché a encore lieu et le sac est toujours là, alors elle le prend chez elle pour qu’il soit à l’abri. Une autre semaine passe, le marché a encore eu lieu et personne n’est venu le réclamer, alors elle regarde ce qu’il contient et découvre avec stupeur qu’il est plein d’or. Elle achète tout ce qu’il faut, fait réparer la maison, engage, comme au temps de son père, des servantes et des gardiens, et ainsi de suite. Son frère n’est toujours pas de retour. Elle s’inquiète mais ne laisse pas pour autant son travail. (à suivre…)
Traduits du turc et présentés par
A. Flamain et M. Nicolas
29 décembre 2009 à 7 07 14 121412
Cinéma d’animation / «Loundja»
Clin d’œil à l’ancestralité
Par Yacine Idjer
Patrimoine n Loundja est un film d’animation réalisé par Mohamed Boukourdane.
C’est l’histoire de Loundja, une jeune fille à la beauté époustouflante qu’un jeune prince veut impérativement rencontrer. Il en tombera amoureux et se mariera avec elle.
L’histoire de Loundja est tirée du patrimoine populaire. Elle fait partie d’un folklore fort coloré et ponctué par autant de personnages truculents et authentiques, à l’instar de l’espiègle et téméraire M’kidèche, que d’aventures aussi bien inattendues qu’exceptionnelles.
Une fois encore, le cinéma prête une attention particulière à la culture populaire. Ce film réalisé en 2007 et qui tarde à sortir dans les salles, rend compte d’une culture et témoigne d’une ancestralité.
Il est fort intéressant de transposer un conte à l’écran, car les contes, qui véhiculent des valeurs identitaires de notre société, tendent à disparaître et, du coup, une partie de notre patrimoine immatériel disparaît aussi.
Ainsi, pour continuer dans la tradition et la pérenniser, Mohamed Boukourdane a eu l’idée de consigner une part de notre mémoire collective en son et en image, et ce, à travers un film d’animation, sachant que la nouvelle génération est encline, de plus en plus, à tout ce qui est nouvelles technologies.
Mohamed Boukourdane, qui fait revivre les contes de nos grands-mères à travers son film d’animation, associe alors la culture ancestrale à celle des temps modernes, marquée essentiellement par la télévision, l’Internet, l’ordinateur…
L’objectif : attirer l’attention des enfants et susciter en conséquence leur intérêt pour le patrimoine culturel et même historique. D’où un autre projet de film d’animation que le réalisateur s’attache à concrétiser.
Outre Loundja, Mohamed Boukourdane est effectivement sur un autre projet. Il a l’intention de réaliser un film, toujours d’animation, sur le légendaire corsaire algérois, Raïs Hamidou, qui, durant toute sa vie de marin, a marqué l’histoire de la marine algérienne, et ce, à travers ses exploits de corsaires. Là, il s’agit d’un travail soucieux de raconter un pan de notre mémoire historique.
De ces films d’animation qui se révèlent d’efficaces outils d’expression de l’identité collective, le réalisateur s’emploie à mettre en exergue l’authenticité qui, elle, renvoie, à nos traditions, à notre imaginaire et à notre histoire. En somme, l’authenticité est liée à notre culture ancestrale, cette culture que nous partageons à travers nos habitudes et nos comportements. Ces derniers qui s’expriment dans la vie quotidienne.
Il est à souligner que Mohamed Boukourdane a, à son actif, plusieurs réalisations. Toutes ont pour dénominateur commun le patrimoine notamment architectural de l’Algérie. Il a ainsi réalisé dans ce cadre des documentaires sur l’histoire de la ville de Tipasa et de Cherchell, allant de l’antiquité à nos jours, ainsi que sur le M’zab, c’est-à-dire sur son histoire et son patrimoine matériel et ses traditions ancestrales, comme il a réalisé un autre documentaire sur le patrimoine immatériel de Ghardaïa, à savoir musique, folklore, fantasia, gastronomie et bien d’autres référents traditionnels qui la distinguent.
En ce moment, Mohamed Boukourdane projette de réaliser un documentaire sur l’histoire de la ville d’Alger des origines à nos jours
Y.I.
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29 décembre 2009 à 7 07 18 121812
Au coin de la cheminée
M’hammed le fils du sultan (4e partie)
Résumé de la 3e partie n Le sultan cède le pouvoir à son fils cadet. Contre l’avis de son père, il libère ses frères qui le trahissent, aussi quitte-t-il le palais et fait la rencontre d’un ogre auquel il se mesure…Suite…
La colombe atterrit sur les genoux du sultan qui prit le papier, le lut et cria :
— Vizir ! Sois de bon conseil sinon je te tranche le cou ! Mon fils M’hammed est vivant et il va me surpasser, il faut me débarrasser de lui !
Le vizir réfléchit un instant puis proposa :
— Nous lui dirons qu’à son château, il manque les pommes odorantes qui rendent l’esprit et l’âme…
Il écrivit sur un papier, l’attacha à la patte de la colombe et la laissa partir. Elle se posa sur les genoux de m’hammed, qui prit le papier, le lut et dit à Saâd :
— Toi, Saâd, tu vas garder le château, tu ne dormiras ni nuit ni jour et moi, je pars avec mes vivres et mes armes chercher les pommes odorantes qui rendent l’esprit et l’âme !
Le lendemain, il monta à cheval et partit, il peupla un pays et vida un autre, il arriva enfin dans un pays planté de pommes odorantes qui rendent l’esprit et l’âme. De loin, il aperçut un ogre endormi sur une oreille et couvert de l’autre, ses moustaches balaient les maisons, ses ongles creusent des puits, M’hammed le fils du sultan le salua :
— Que la paix soit sur toi !
L’ogre lui répondit en grognant :
— Si ton salut n’avait pas devancé, Ta chair et celle de ton cheval j’en aurais fait une bouchée,
Ton sang et celui de ton cheval une gorgée !
Le prince le câlina un peu et lui dit :
— Calme-toi, calme-toi, et il posa devant lui le grand plat de céréales et de l’eau.
Après avoir mangé et bu l’ogre dit :
— Si tu ne m’avais pas donné à manger, j’aurais joué avec ta tête ! Demande ce que tu veux maintenant !
— Je suis venu chercher les pommes odorantes qui rendent l’esprit et l’âme.
— Celui qui t’a envoyé ici veut ta mort !
— Dis-moi où elles se trouvent et comment je peux les avoir.
— Les voilà là-bas devant toi, mais, la nuit, des oiseaux dangereux dorment sur les arbres et si tu t’en approches, ils soufflent sur toi et te transforment en cendres.
— Comment faire alors ?
— Quand la nuit tombe, approche-toi des arbres, cache-toi et écoute. Si tu entends siffler les oiseaux, c’est qu’ils dorment, tu peux t’approcher davantage, sans descendre de cheval, tendre la main et attraper ce que tu peux : une pomme ou deux. Même si tu n’as rien attrapé du tout, fuis au plus vite et surtout ne te retourne pas car les oiseaux vont t’appeler et te dire :
«Reviens M’hammed fils du sultan, on te donnera d’autres pommes». Ne te retourne pas quelle que soit leur insistance et rentre chez toi sinon tu seras transformé en cendres.
La nuit tomba, M’hammed le fils du sultan s’avança, se cacha derrière un arbre et prêta l’oreille.
Les oiseaux ne tardèrent pas à siffler comme l’avait annoncé l’ogre, il s’approcha, tendit la main, attrapa deux pommes puis éperonna son cheval et partit au galop. Les oiseaux se réveillèrent et se mirent à crier :
«Reviens M’hammed fils du sultan ! Nous te donnerons d’autres pommes, reviens ! Tu en auras autant que tu voudras !» Il fit la sourde oreille et poursuivit son chemin jusque chez lui. (à suivre…)
Bochra Ben Hassen et Thierry Charnay
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29 décembre 2009 à 7 07 37 123712
Au coin de la cheminée
M’hammed le fils du sultan (5e partie)
Résumé de la 4e partie n Informé par la colombe du succès de son fils, le sultan, de peur qu’il ne le surpasse, l’envoie au pays des pommes qui rendent l’esprit et l’âme, affronter des oiseaux terrifiants..
Il trouva Saâd debout, ses pieds enfoncés dans le sol y avaient creusé des trous, sa barbe jusqu’aux dents, mais tenant toujours son épée, prêt à l’attaque. Il le salua, le fit entrer puis jeta les pommes dans le jardin et partit se reposer. le lendemain, il trouva deux magnifiques pommiers chargés de belles pommes odorantes qui rendent l’esprit et l’âme : quand tu en cueilles une, il en pousse tout de suite une autre à la place.
Un jour, alors que le prince et son valet étaient assis sous l’œil du soleil, la colombe arriva.
M’hammed, le fils du sultan, prit un papier et écrivit : «Je vis dans un château magnifique dans lequel se trouvent les pommes odorantes qui rendent l’esprit et l’âme, dis-moi, père, ce qui lui manque.» La colombe s’envola avec le message et atterrit sur les genoux du sultan qui lut le papier et se tourna vers le vizir :
— Vizir, sois de bon conseil sinon je te tranche le cou ! Il était furieux et jaloux de son fils. Le vizir répondit :
— Vous lui écrivez qu’il lui manque l’oiseau chanteur à l’aile qui répond. Aussitôt dit aussitôt fait, la colombe se posa sur les genoux du prince, celui-ci prit la missive, la lut et dit à Saâd :
— Toi, tu resteras ici comme d’habitude, tu garderas le château et moi, je pars chercher l’oiseau chanteur à l’aile qui répond.
— Sidi, le sultan veut ta mort, laisse-moi partir à ta place !
— Non ! Il n’en est pas question, Saâd, je dois partir tout seul et ramener l’oiseau magique.
Il prit ses vivres et ses armes et partit. Il peupla un pays et en vida un autre jusqu’à arriver dans un pays où, de loin, il aperçut un ogre endormi sur une oreille et couvert de l’autre, ses moustaches balaient les maisons, ses ongles creusent des puits. m’hammed, le fils du sultan, le salua :
— Que la paix soit avec toi !
L’ogre lui répondit en grognant :
— Si ton salut n’avait pas devancé, Ta chair et celle de ton cheval j’en aurais fait une bouchée,
Ton sang et celui de ton cheval une gorgée ! Le prince le câlina un peu et lui dit :
— Calme-toi, calme-toi. Et il déposa devant lui les céréales et l’eau. L’ogre mangea et but jusqu’à être totalement repu puis se tourna vers le prince :
— Qu’est-ce qui t’amène, M’hammed fils du sultan ?
t’as osé revenir ! celui qui t’envoie ici veut te tuer !
— Guide-moi vers l’oiseau chanteur à l’aile qui répond.
— Là-bas, sur les pommiers aux pommes odorantes qui rendent l’esprit et l’âme, vit l’oiseau chanteur à l’aile qui répond, mais il n’est là que la nuit. Toi, prends une cage et va la déposer ouverte sur un arbre avant que les oiseaux ne rentrent, puis éloigne-toi et cache-toi en restant tout près de ton cheval.
Lorsque la nuit tombera, tu entendras les oiseaux l’un après l’autre te dire : «Viens, M’hammed fils du sultan, je suis pris au piège ! Viens récupérer ta cage !» (à suivre…)
Bochra Ben Hassen et Thierry Charnay
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29 décembre 2009 à 7 07 46 124612
Au coin de la cheminée
M’hammed le fils du sultan (6e partie)
Résumé de la 5e partie n Le père de M’hammed, informé du succès de son fils, l’envoie, encore une fois, affronter le danger en cherchant l’oiseau magique…
N’y va surtout pas, ils mentent. Mais lorsque tu les entendras siffler, saute sur ton cheval, attrape ta cage et fuis au plus vite et même si tu les entends t’appeler, ne te retourne pas. Et fais attention ! Ne fais pas trembler la cage sinon tu réveilleras l’oiseau et il soufflerait sur toi te transformant en cendres. Tu dois le ramener endormi jusqu’au pommier aux pommes odorantes qui rendent l’esprit et l’âme !
Le prince partit, fabriqua une cage et la déposa sur l’arbre puis se cacha jusqu’à la tombée de la nuit.
Il entendit les oiseaux l’appeler, mais n’y prêta aucune attention et lorsqu’il les entendit siffler, il sauta sur son cheval, attrapa la cage et s’enfuit à toute allure. Il fit la sourde oreille et poursuivit son chemin jusque chez lui. Il arriva au château, trouva Saâd debout, ses pieds enfoncés dans le sol y ont creusé des trous, sa barbe jusqu’aux dents, mais tenant toujours son épée, prêt à l’attaque.
Il le salua et le fit entrer puis déposa la cage tout doucement sur le pommier. L’oiseau se réveilla et dit : «Par Dieu, M’hammed fils du sultan, si je ne m’étais pas réveillé sur le pommier aux pommes odorantes qui rendent l’esprit et l’âme, j’aurais soufflé sur toi et je t’aurais transformé en cendres !»
Le lendemain arriva la colombe qui se posa comme d’habitude sur les genoux du prince ; celui-ci prit un papier et écrivit : «Je vis dans un château merveilleux dans lequel il y a les pommes odorantes qui rendent l’esprit et l’âme et l’oiseau chanteur à l’aile qui répond. Dis-moi, père, ce qui lui manque ?» La colombe vola et atterrit près du sultan. Il prit connaissance du message et se tourna vers son vizir :
— Vizir, sois de bon conseil, sinon je te tranche le cou !
Le vizir réfléchit un instant, puis
dit :
— Vous lui écrivez qu’il lui manque le sang des gazelles qui irrigue les pommiers et duquel se nourrit l’oiseau chanteur. Aussitôt dit aussitôt fait, la colombe s’envola avec la missive et se posa sur les genoux du prince. Celui-ci, après avoir lu, dit à son valet :
Saâd, toi tu resteras ici, comme d’habitude, tu surveilleras le château et moi, je partirai chercher le sang des gazelles.
— Sidi, je t’en prie ! Que Dieu te guide sur la voie du bien, n’y va pas, ton père veut vraiment te tuer !
— Non, il faut absolument que je parte et que je ramène le sang des gazelles. Il prit ses vivres et ses armes et partit. Il peupla un pays et vida un autre, il aperçut de loin, comme d’habitude, l’ogre endormi sur une oreille et couvert de l’autre, ses moustaches balaient les maisons, ses ongles creusent des puits. M’hammed le fils du sultan le salua :
— Que la paix soit sur toi !
L’ogre lui répondit en grognant :
— Si ton salut n’avait tes pas devancé, ta chair et celle de ton cheval j’en aurais fait une bouchée, ton sang et celui de ton cheval une gorgée !
Le prince le câlina un peu et lui dit :
— Calme-toi, calme-toi. Et il déposa devant lui les céréales et l’eau. (à suivre…)
Bochra Ben Hassen et Thierry Charnay
Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup
29 décembre 2009 à 7 07 53 125312
Au coin de la cheminée
M’hammed le fils du sultan (7e partie)
Résumé de la 6e partie n Cette fois, le sultan envoie son fils chercher le sang des gazelles qui irrigue les pommiers et nourrit l’oiseau magique…
L’ogre mangea et but à satiété puis le prince s’en approcha, lui coupa les ongles, lui tailla les moustaches et le rasa. L’ogre lui demanda alors :
— Qu’est-ce qui t’amène ici pour la troisième fois ? Celui qui t’envoie veut sans aucun doute ta mort.
— Dis-moi comment je peux obtenir le sang des gazelles.
— Moi, je ne sais pas, mais j’ai une sœur d’une nuit plus âgée que moi et d’un tour plus rusée que moi, elle vit là-bas dans cette maison. Vas-y, regarde-la par le trou de la serrure, si tu la vois en train de faire griller les poux dans son plat, d’alimenter le feu avec les grains de blé et si elle est entourée de poules noires, fais attention ! N’ouvre pas la porte, ne t’en approche pas, elle est entourée de djinns. Si tu la vois en train de griller du blé et d’alimenter le feu avec les poux et si elle est entourée de poules blanches, ouvre la porte, avance vers elle, saute sur son sein droit et dis-lui : «Par ce sein que tu chéris, qui a allaité ton frère l’ogre, dis-moi où je peux trouver le sang des gazelles et comment je peux l’obtenir !»
M’hammed le fils du sultan partit, regarda par le trou de la serrure, vit l’ogresse en train de griller du blé, d’alimenter le feu avec les poux et entourée de poules blanches. Il poussa la porte, s’avança vers elle, lui sauta sur le sein droit et la supplia :
— Par ce sein que tu chéris, qui a allaité ton frère l’ogre, dis-moi où je peux trouver le sang des gazelles et comment je peux l’obtenir !
— L’ogresse lui répondit :
— Le sang des gazelles se trouve entre deux montagnes jointes, dans une espèce de puits profond ; ces deux montagnes se séparent et s’éloignent l’une de l’autre puis se rapprochent et se ressoudent en un clin d’œil. Quand tu les verras se disjoindre, jette ton seau sans descendre de ton cheval puis récupère-le qu’il soit plein ou vide, et fuis sans attendre, sinon tu seras broyé avec ta monture.
Le prince se rendit au pied des montagnes, attendit qu’elles se séparassent, jeta son seau et le retira plein. Il éperonna son cheval et partit rapide comme un tourbillon. Il atteignît le château, Saâd était debout l’épée à la main, les pieds enfoncés dans le sol et la barbe jusqu’aux dents. Il le salua, le fit entrer puis alla verser le sang des gazelles sous les pommiers. Ce sang coula nuit et jour sans jamais s’assécher.
Le lendemain, alors que M’hammed le fils du sultan et Saâd étaient assis à l’ombre en train de parler, arriva la colombe. Le prince prit un papier et écrivit : «Père, je vis dans un château magnifique dans lequel il y a les pommes odorantes qui rendent l’esprit et l’âme, l’oiseau chanteur à l’aile qui répond et le sang des gazelles qui irrigue éternellement les pommiers, dis-moi, père ce qui lui manque ?» La colombe partit et atterrit près du sultan qui prit la missive, la lut et fut pris de fureur :
— Vizir, sois de bon conseil sinon je te tranche le cou !
— Sidi, c’est mon dernier conseil ! Dites-lui qu’à son château il manque Flifla la fille du sultan des djinns.
Aussitôt dit, aussitôt écrit, la colombe s’envola et vint se poser sur les genoux du prince. Il prit le papier, le lut et dit à Saâd :
— Saâd, tu vas surveiller le château, cette fois, je ne sais pas si je reviendrai.
— Sidi, ne t’aventure pas, c’est la mort assurée !
— Je n’ai pas le choix, je dois y aller ! (à suivre…)
Bochra Ben Hassen et Thierry Charnay
Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup