Au coin de la cheminée
M’hammed le fils du sultan (1re partie)
— Il était ce qu’il en était.
— Que la paix et l’abondance soient sur toi.
— Notre chambre est en soie, votre chambre est en lin et la chambre de l’ennemi est un nid de souris.
Messieurs et nobles Seigneurs, que nous soyons guidés, que vous soyez guidés sur la voie du bien et de la foi.
C’était un sultan qui avait sept fils. Il leur dit un jour :
— Qui veut arriver là où est arrivé son père ?
Les sept garçons passèrent une nuit blanche à se demander où pouvait bien être arrivé leur père.
Un jour parmi les jours, le fils aîné vint voir sa mère et lui dit :
— Mère, prépare-moi des vivres et des armes, je pars chercher là où est arrivé mon père.
— Mon fils où vas-tu ? Tu seras anéanti par le pays des ogres et des dangers ! (Lieu inconnu et mystérieux)
— C’est ainsi, je l’ai décidé, va en avertir mon père, demande-lui sa permission et demain je pars.
Elle informa le sultan de ce projet, il répondit :
— Qu’il parte, mais à une condition : s’il arrive là où je suis arrivé, il gouvernera à ma place, sinon je l’enfermerai lui et son cheval dans une écurie et je leur donnerai du foin !
La mère alla répéter les propos du sultan à son fils qui accepta la condition et se prépara au voyage.
Le lendemain très tôt, il appela le valet de son père, un géant noir effrayant, nommé Saâd et lui dit :
— Monte sur ton cheval et viens avec moi. lIs montèrent chacun sur un cheval et se mirent en route, ils peuplèrent un pays et en vidèrent un autre. Ils entrèrent dans un pays dont le sol était couvert de pièces d’argent de cinq, dix et vingt millimes, il s’arrêta et dit :
— Saâd, mon père est arrivé ici !
lIs descendirent de leurs montures et se mirent à ramasser les pièces dont ils remplirent les paniers de leurs chevaux et s’en retournèrent chez eux. lIs frappèrent à la porte.
—Qui est-ce ? demanda le sultan.
— Votre fils aîné, répondit le valet.
—Qu’a-t-il apporté ?
— Les paniers de son cheval pleins de pièces de cinq et vingt millimes.
Misérable chien ! Il me croit pauvre au point que je puisse avoir besoin de ces minables pièces, qu’il soit damné ! Ligotez-le, lui et son cheval et jetez-les à l’écurie !
Le lendemain, le second fils vint à sa mère :
— Mes vivres et mes armes ! Moi aussi, je pars chercher où est arrivé mon père.
— T’as pas vu ce qui est arrivé à ton frère ? Regarde-le : il est attaché lui et son cheval et jetés tous deux dans l’écurie. Tu veux subir le même sort ?
— ça ne fait rien !
Elle demanda la permission du sultan qui dit :
— Qu’il parte !
Il emmena Saâd, le valet de son père, et ils partirent chacun sur son cheval, ils peuplèrent un pays et en vidèrent un autre. Ils arrivèrent enfin dans une contrée au sol couvert de pièces de cent millimes. Le prince dit :
— Saâd, c’est ici qu’est arrivé mon père !
Ils descendirent de leurs chevaux, remplirent les paniers et s’en retournèrent d’où ils venaient. Ils frappèrent à la porte.
— Qui est-ce ?
— C’est monsieur votre fils.
— Qu’a-t-il apporté ?
— Les paniers pleins de pièces de cent millimes.
— Misérable chien ! Il me croit pauvre au point que je puisse avoir besoin de ces minables pièces, qu’il soit damné ! Ligotez-le, lui et son cheval, et jetez-les à l’écurie ! (à suivre…)
Bochra Ben Hassen et Thierry Charnay
28 décembre 2009
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