Ainsi va la vie
La brute (15e partie)
Par K. Yerbi
Résumé de la 14e partie n Taos est dans le coma. Alors que Karim est désespéré, Abderrahman veut l’envoyer pour des soins à l’étranger.
Kheira et sa fille Lila les accueillent sur le pas de la porte.
— Comment va-t-elle ?
Elles sont domestiques mais aussi des parentes à la famille. Karim fait un geste vague de la main. Abderrahman est plus loquace.
— On va l’envoyer à l’étranger !
— Mon Dieu, s’écrie Kheira, c’est donc grave
— Oui, dit Abderrahman, elle est entre la vie et la mort !
Lila éclate en larmes.
— Ne pleure pas !
Abderrahman veut la toucher. La jeune fille s’écarte et se jette dans les bras de sa mère.
— Elle est comme sa seconde mère, dit Kheira.
Abderrahman hausse les épaules.
— Nous devons décider…
— Tu n’as pas entendu le médecin ? On ne peut pas la transporter !
— Tu n’aurais pas dû l’emmener dans cet hôpital…
— C’est le plus grand hôpital… C’est à lui qu’on pense tout de suite !
— Une clinique privée, c’est mieux… Tu as commis une erreur !
Karim s’emporte.
— Tu n’avais qu’à venir !
— J’étais pris !
— Je sais, les affaires passent avant ta mère et ta famille !
— Tu as mal pris les choses…
— Alors, ne me fais pas de reproches !
Karim est hors de lui. Abderrahman recule.
— Bon, bon, ce n’est pas le moment de parler de cela !
Kheira intervient.
— Je vous fais du café ?
— Moi, je voudrais plutôt manger un morceau…
— Je n’ai rien préparé, dit Lila
Abderrahman fronce les sourcils.
— Comment cela, tu n’as pas préparé le dîner ?
Kheira est scandalisée.
— Préparer le dîner ! Nous étions folles d’inquiétude, Lila et moi !
— Bon bon, prépare-moi quelque chose… Une omelette, des frites…
Kheira se retourne vers Karim.
— Toi aussi, tu veux manger quelque chose…
— Je ne peux pas…
Kheira se radoucit.
— Tu es fatigué, si tu veux récupérer des forces, il faut manger !
— Je ne peux pas, je ne peux pas…
Et il éclate en sanglots. (à suivre…)
K. Y.
27 décembre 2009
Histoire