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- Vous avez affirmé que vous alliez changer votre façon de jouer en demandant aux joueurs d’apprendre à gérer leurs efforts, est-ce que cela voudrait dire aussi que vous allez apporter des changements quant au schéma tactique jusque-là adopté à savoir le 3-5-2 ?
- Par rapport au schéma tactique, là je dirai qu’il n’y aura aucun changement durant la CAN. Comme vous le savez les joueurs se sentent très à l’aise dans l’organisation du 3-5-2. Certes, il existe d’autres variantes qu’on peut adopter et dont on a les moyens de s’y adapter mais tant que les joueurs s’y sentent à l’aise et qu’il existe un bon équilibre attaque-défense, il n’y a pas de raison de changer ce schéma qui jusque-là nous a bien réussi…
- On vous a vu en juin dernier à Pretoria avant le match de la Zambie essayer le 4-4-2 durant les entraînements, mais lorsque vous avez discuté avec les cadres de l’équipe ces derniers vous ont fait savoir qu’ils préféraient le 3-5-2 du moment qu’ils s’y sentent à l’aise dans ce schéma. Allez-vous continuer à demander l’avis des joueurs quant à la manière de jouer ?
- Personnellement je ne suis pas du tout complexé par rapport à cela et je peux vous en parler sans aucun problème. Vous savez, le football est un ensemble humain et la communication est très importante. Moi lorsque je place un joueur dans un poste précis avant de le faire je le consulte pour savoir s’il est à l’aise ou pas. Les joueurs ne sont pas des pions et je ne suis pas dans une partie d’échecs. Là il y a le côté humain des joueurs que je prends en compte mais tout en vous précisant que ce n’est pas une faiblesse de ma part, bien au contraire car j’estime que c’est ce qu’il nous a permis de nous qualifier et c’est la raison pour laquelle mon équipe arrive en pleine confiance dans un match. Mais je dis toujours qu’il est important d’avoir plusieurs variantes car si un joueur ne donne pas satisfaction on peut toujours le remplacer par un autre prêt à évoluer dans le même poste et là je pense que nos joueurs sont prêts même si j’estime qu’il faudra améliorer beaucoup de choses…
- Par exemple ?
- Comme je vous l’ai déjà dit bien évidemment l’aspect offensif avant la CAN, mais avant la coupe du Monde je veux apporter des correctifs sur le plan défensif…
- Ah bon, en quoi consisteront ces correctifs ?
- Comme vous le savez une coupe du Monde est une compétition beaucoup plus difficile que la CAN vu qu’il y aura les meilleures 32 nations même si je précise que la CAN sera, elle aussi, difficile. Donc, les correctifs que je veux apporter sur le plan défensif ne concernent pas les postes mais l’organisation par rapport au travail en zone. Il faut qu’on apprenne à jouer le pressing et le faire tous ensemble car jusque-là on le fait mais pas tous les joueurs en même temps pour la simple raison qu’on n’a pas eu suffisamment le temps de le travailler. Mais avant la coupe du Monde on aura au minimum deux semaines avant notre première rencontre du 13 juin face à la Slovénie et j’axerai mon travail sur cet aspect exactement comme on l’a fait sur les balles arrêtées au Castelet à la veille de la rencontre contre l’Egypte et vous avez bien vu le nombre de buts qu’on a pu marquer suite à des coups francs ou à des corners lors des éliminatoires.
- Vous allez aussi peut-être demander à Belhadj lors de la coupe du Monde de ne pas trop prendre de risque devant afin d’éviter les contres des équipes adverses surtout lorsqu’on connaît les qualités des joueurs slovènes et anglais ?
- Personnellement je prends les joueurs tels qu’ils sont avec leurs défauts et leurs qualités. Je sais aussi qu’il y en a beaucoup qui s’améliorent dans leurs clubs. Maintenant par rapport aux consignes que je vais donner à Belhadj ou à un autre joueur, tout dépendra de l’adversaire qu’on aura en face après avoir étudié les forces et les faiblesses de ce dernier. Belhadj, comme tous les joueurs, a des points positifs et négatifs mais en plus il faut savoir que depuis qu’il est en Angleterre il a beaucoup progressé notamment par rapport à son jeu de tête. Défensivement il est devenu beaucoup plus rigoureux. Je suis aussi très content pour lui qu’il ait marqué cette semaine vu que cela fait un moment que le coach ne l’avait pas titularisé. Cela prouve donc qu’il peut s’imposer sans soucis au sein de son équipe de Portsmouth. Toutefois, je précise encore une fois que la plus grosse marge de progression c’est celle de Halliche qui s’est beaucoup amélioré en l’espace de deux ans seulement. Donc, il faut jouer avec ce qu’on a même si je tiens à préciser que si un joueur et quel que soit son poste est meilleur qu’un autre, nous on n’hésitera pas à l’aligner y compris pour les gardiens de but et c’est ça la loi du sport et elle consiste une source de motivation pour tout le monde.
- Pour ce qui est du couloir droit, jusque-là vous avez fait confiance à Matmour alors que vous avez Raho qui est un arrière droit de métier. Pourquoi ce choix ?
- A partir du moment où on a adopté le 3-5-2 je pense que les choses sont claires. Maintenant ça ne veut pas dire qu’au cours d’un match on peut changer de dispositif tactique et faire appel à Raho ou un autre joueur.
- Dans l’effectif que vous avez donné pour la CAN, vous avez retenu trois attaquants de métier seulement, cela voudrait dire que vous ferez confiance à Matmour et à Bouazza en attaque, des postes que ces éléments connaissent bien puisqu’ils évoluent de la sorte au sein de leurs clubs ?
- Sans parler de Matmour ou d’un autre joueur, tout ce que je peux vous dire c’est que dans une équipe on doit avoir des joueurs spécialistes dans leurs postes et des éléments polyvalents, et ces derniers sont très intéressants parce qu’ils vous permettent d’avoir des solutions de rechange et cela quelles que soient l’organisation et la situation de jeu. Donc, si j’ai fait appel à cette liste de joueurs c’est mûrement réfléchi et je suis certain qu’on s’en sortira durant la coupe d’Afrique avec l’effectif qu’on a. Je peux même vous dire que dans le cas où dans un match pour une raison ou une autre on se retrouvera sans gardien, nous avons même un élément qui peut faire gardien de but mais je ne vous dis pas qui (il sourit). C’est pour vous dire qu’on pense à tout et qu’il y a un bon équilibre entre spécialistes et polyvalents.
- Jusque-là vous avez rarement aligné le même duo en attaque, est-ce que dans votre tête vous avez un classement par rapport justement aux attaquants ?
- Nous on suit au niveau des clubs les prestations de chaque joueur. Par exemple, l’année passée à Sienne l’équipe tournait avec trois attaquants avec un roulement, donc des fois Ghezzal était titulaire et d’autres matchs non, et le joueur était étonné que je le sache lorsque je lui ai appris ça à son arrivée au stage. Pour lui, cette année c’est différent puisqu’il est presque tout le temps titulaire. Deuxième chose, durant le stage quand les joueurs arrivent, on voit leur forme lors des entraînements et la meilleure complémentarité possible en effectuant plusieurs essais et suite à cela on fait la paire. C’est pour cette raison que je dis toujours que ce n’est qu’une fois qu’ils sont avec moi que je décide quant à l’équipe que j’aligne. Il est impossible que je vous donne le onze qui jouera contre le Malawi. Je pourrai avoir une idée fixe une semaine avant avec les différentes variantes et les joueurs le savent.
- Comme vous l’avez dit tout à l’heure nous étions très forts sur les balles arrêtées durant cette phase éliminatoire, c’est vous qui désignez les tireurs de coups francs et de corners ?
- Tout à fait. Durant la réunion technique d’avant-match on évoque tous les points dont les joueurs qui exécutent les balles arrêtées. Donc, comme vous avez pu le constater c’est Ziani et Belhadj qui les tirent et je prévois même d’autres éléments dans le cas où ces deux derniers ne soient pas sur le terrain et c’est pareil par rapport aux tireurs de penalties.
- Mais il y a une chose que vous n’aviez pas prévue face au Rwanda en l’occurrence le capitaine d’équipe puisqu’on sait tous qu’il y a eu un problème par rapport au capitanat la veille de cette rencontre ?
- Eh bien des fois les stages sont tellement courts comme avant le match face au Rwanda où nous avions programmé une rencontre avec la presse, les sponsors, la visite aux enfants de SOS Draria, et donc avec tout cela nous ne disposions pas de suffisamment de temps pour régler tout ça. Pour le capitanat, j’avais remarqué qu’il y a eu problème et ce dernier a perturbé certains éléments. Maintenant ce qui s’est passé est passé mais nous en tant qu’entraîneurs on chasse les mauvaises choses et on les améliore. Le problème c’est que les joueurs partent juste après le match alors que c’est normalement le lendemain d’une rencontre qu’on apporte les correctifs. Moi je le fais un mois voire deux mois après une rencontre et figurez-vous que certains joueurs oublient même les erreurs qu’ils ont commises alors que moi je n’oublie pas…
- Donc vous allez définitivement régler le problème du capitanat avant la CAN ?
- Tout à fait. Lors du stage qui débutera samedi prochain, je donnerai un classement des capitaines que j’ai d’ores et déjà établi afin de pallier à une quelconque absence et donc le problème qu’il y a eu sera définitivement réglé.
- Au Soudan vous avez beaucoup parlé de l’apport des supporters. Pensez-vous donc que la venue des fans en Angola pourrait être déterminante sur les résultats ?
- L’apport des supporters n’est pas déterminant mais très important car notre public nous pousse du début à la fin même lorsque nous sommes menés au score et c’est pour cette raison que nous n’avons perdu aucune rencontre à Blida. Maintenant, ce qui est déterminant c’est d’abord nous car nous jouons dans un contexte différent. C’est pour cette raison qu’il faudra savoir calmer le jeu et accélérer quand il faut vu les conditions climatiques difficiles. Nous, on donnera les orientations pour, mais est-ce que ça se fera sur le terrain…
- D’autant plus que lors de tous les entraînements, vous n’arrêtez pas de dire qu’il faut garder le ballon mais que le jour du match on ne le voit pas beaucoup ?
- C’est exactement ce qui m’a dit le président Raouraoua lors du stage précédent en Italie puisque c’est la première fois qu’il assiste avec nous. Il m’a fait savoir ‘’mais Bon Dieu, tout l’entraînement vous n’arrêtez pas de crier gardez le ballon mais durant le match ils ne l’ont pas fait’’. Donc c’est pour vous dire que ce n’est pas évident comme ce fut le cas au Caire avec la pression et le traumatisme qu’ont vécu nos joueurs, et on a beau crier du banc de touche ça ne sert absolument à rien…
- Justement beaucoup se sont étonnés ne pas vous avoir vu vous lever du banc au Caire ?
- Les gens ne le savent pas mais j’ai un sérieux problème au niveau de mon dos et c’est pour cette raison que je ne reste pas debout durant le match. Toutefois, j’envoie mon adjoint qui donne les consignes. Donc chacun sa manière mais l’important c’est la capacité d’analyser la rencontre et apporter les correctifs qu’il faut pendant la mi-temps ou même pendant le match en faisant appel à un joueur.
- Beaucoup, surtout les anciens mondialistes, ont affirmé que vous aviez changé sur le plan de la personnalité ?
- Je ne vous cache pas qu’avant j’étais beaucoup plus timide et réservé mais avec le temps et l’expérience à l’étranger et en Algérie et tous les grands entraîneurs que j’ai connus, j’ai mûri et ma personnalité a évolué. Mais ce qui est important ce sont les capacités professionnelles et là-dessus je me suis beaucoup investi, et ce, depuis que j’étais jeune.
- Lorsque vous voyez un de vos joueurs importants dans votre échiquier ne pas beaucoup jouer avec son club, êtes-vous inquiet ?
- Je suis malheureux mais je ne peux rien faire car c’est un professionnel et il appartient à son club. Là aussi c’est un aspect important pour l’équipe nationale et on prévoit toujours sa doublure et la doublure de sa doublure. Et là il faudra bien gérer car savoir gérer c’est prévoir. Avec mes joueurs j’essaye d’être le plus juste et le plus correct possible et ils le savent très bien. Ils savent aussi qu’avec le président de la fédération nous sommes là pour eux dans les moments difficiles mais il existe une discipline et une ligne de conduite qu’il est impératif de respecter. Vous savez, il y a de bons joueurs que j’aime beaucoup mais qui ne sont plus là car ils ont dérapé. Donc les choses sont simples.
- Pour sa première titularisation au Soudan Yebda s’est vraiment illustré notamment avec sa force physique au milieu de terrain ?
- Franchement grâce à Raouraoua qui a changé la loi FIFA, nous avons récupéré trois bons joueurs. Certes Abdoun on ne l’a pas encore essayé jusque-là, mais Meghni et Yebda ont de très grandes qualités. Déjà avant qu’il y ait cette loi, il y a un expert de la FIFA en la qualité de Jean-Michel Bénézet qui m’a fait savoir : ‘’vous avez un très grand joueur qui évolue au Benfica Lisbonne’’. C’est pour vous dire que sa venue a déjà apporté un plus et apportera un plus d’autant plus que les trois joueurs ont d’excellentes qualités morales.
- Après la victoire à Blida, vous aviez déclaré que nous avions à présent des attaquants de niveau mondial, notre défense a montré aussi qu’elle était solide, est-ce qu’avec notre milieu renfermant Ziani, Mansouri, Lemouchia, Meghni et Yebda on peut dire que notre équipe peut rivaliser avec les grandes nations du football ?
- D’abord j’espère que Mehdi Lacen sera avec nous pour le Mondial. Individuellement, nous avons un bon effectif dans les différents compartiments mais l’équipe manque de consistance sur le plan collectif car elle a besoin de mûrir dans ce sens et c’est ce que j’essaye de faire comprendre aux gens mais tout en précisant que nous avons les moyens de réussir de bons résultats. On jouera sans complexe et jouer sans aucune pression.
- Un dernier mot peut-être ?
- Il faut profiter de cette dynamique pour relancer notre football qui est en crise. C’est le moment surtout que le gouvernement est disposé à mettre les moyens tout en espérant que tous les autres sports profiteront aussi de la situation actuelle pour faire de bons résultats car j’aime mon pays et Incha Allah ça évoluera dans tous les domaines.
Asma H. A.
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3 janvier 2010 à 13 01 58 01581
Exclusif, Piqué : «L’Algérie a des atouts pour passer au 2e tour du Mondial»
PUBLIE LE : 03-01-2010 | 00:00 | PAR Gonçal Pérez
«Il faut respecter la décision de Lacen»
Pour la deuxième fois en une année, Gerard Piqué, le défenseur central du Barça, accepte de s’adresser aux supporters algériens à travers Le Buteur. Entre les deux entretiens, beaucoup de choses se sont passées avec notamment la qualification de l’Algérie en Coupe du monde. Vous allez vous apercevoir que Piqué connaît beaucoup de choses sur notre pays.
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La dernière fois qu’on avait parlé de l’Algérie, vous nous aviez dit que vous ne saviez pas beaucoup de choses sur le football de ce pays. Aujourd’hui, en savez-vous un peu plus ?
Bien sûr, parce que l’Algérie est qualifiée en Coupe du Monde et cela change tout. Cela prouve tout simplement qu’ils ont une équipe de qualité parce qu’ils font partie des 32 meilleures équipes du monde.
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Avez-vous entendu parler de la rencontre Egypte – Algérie ?
Oui, j’ai vu surtout deux images qui m’ont marqué, l’une en bien et l’autre en mal. J’ai été impressionné par l’accueil réservé à la sélection à son retour en Algérie. C’est vrai qu’on a vécu la même chose en 2008, mais on était champions d’Europe quand même. C’est rare qu’une équipe qui se qualifie au Mondial soit accueillie de la sorte. J’ai également été choqué par les images de deux joueurs le visage ensanglanté après le caillassage du bus algérien par des supporters égyptiens. Des choses pareilles ne doivent jamais avoir lieu.
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Pensez-vous que dans un groupe composé de l’Angleterre, des Etats-Unis et de la Slovénie, l’Algérie a les moyens de se qualifier aux huitièmes de finale ?
A priori, l’Angleterre paraît supérieure avec des joueurs de meilleur niveau. Les Américains sont loin d’être mauvais, mais dans une compétition comme la Coupe du Monde, la mentalité, la confiance, la forme du moment, et la solidarité entre les joueurs sont les clés de la réussite. Et là, je peux dire que les Algériens n’ont rien à envier aux autres équipes du groupe. Pour résumer, ce sera dur pour tout le monde et toutes les équipes auront des chances, y compris l’Algérie qui n’est pas là par hasard.
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Vous avez joué et perdu contre les Etats-Unis lors de la Coupe des confédérations. Que pouvez-vous nous dire sur cette sélection ?
Leur force est qu’ils constituent un véritable bloc. Ils montent tous ensemble et se regroupent vite derrière. En attaque, ils sont très habiles et rapides. C’est ce que je disais tout à l’heure, avec Villa, Iniesta, Torres, Xavi etCasillas on devait les battre sans problème ; mais si on est dans un mauvais jour et si l’adversaire est bien dans sa tête il peut vous créer des problèmes et vous surprendre. C’est ce qui s’est passé avec les Etats-Unis lors de la Coupe des confédérations.
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Les Américains ont-ils des points faibles que les Algériens peuvent mettre à profit ?
C’est sûr qu’ils en ont. Contre nous, ils se sont contentés de jouer derrière parce qu’ils savaient que l’Espagne joue toujours l’attaque à outrance. En ouvrant le score sur un contre rapide, ils nous ont mis dans une situation délicate, car on devait égaliser à tout prix. Cela leur a permis d’avoir beaucoup d’espace et de créer le danger. Les Américains ont une paire centrale forte et solide, des attaquants rapides ; techniquement ils ne sont pas mal non plus, mais ils prennent rarement l’initiative et lorsqu’ils le font, ils ne le font pas bien. C’est peut-être cela leur principal point faible.
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Connaissez-vous Mehdi Lacen, le milieu de terrain algérien du Racing Santander ?
Bien sûr. Depuis le temps qu’il joue en Liga, il a fait son chemin et il est connu dans toute l’Espagne. C’est un joueur solide qui ne lâche rien.
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Comprenez-vous qu’il n’ait pas encore joué le moindre match avec l’Algérie ?
Je ne connais pas sa situation pour pouvoir parler à sa place. Tout le monde sait que c’est très valorisant de jouer pour une sélection qualifiée en Coupe d’Afrique et en Coupe du Monde, mais si Lacen n’y est pas encore c’est qu’il a de bonnes raisons et il faut les respecter.
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Beaucoup pensent que la Coupe du Monde ne peut pas échapper aux
Espagnols. Etes-vous de cet avis ?
C’est vrai que nous possédons un très bon groupe, c’est vrai aussi que nous sommes en confiance depuis que nous avons remporté la Coupe d’Europe, mais une Coupe du Monde, c’est un mois de compétition avec des matchs à élimination directe où tout peut se passer. Et puis, nous ne serons pas les seuls favoris en Afrique du Sud, il y a d’autres sélections capables de remporter le trophée.
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Lesquelles ?
Les habituels favoris comme le Brésil, l’Argentine, la France, l’Angleterre… Cette fois-ci, et contrairement aux éditions précédentes, l’Espagne s’ajoutera à ce groupe de favoris. Toutefois, on peut être les meilleurs et on ne gagne pas à la fin parce qu’une telle compétition dépend de beaucoup de choses, on n’aura même pas le temps de se rattraper si on rate un match. Parfois, un petit détail peut coûter l’élimination d’une sélection. On ira en Afrique du Sud pour ramener la Coupe du Monde, mais on est conscients qu’avec la formule actuelle et le niveau des équipes présentes ce sera très compliqué. On doit aborder les matchs l’un après l’autre, on doit préparer le premier match face à la Suisse pour le gagner, ensuite on se concentrera pour le match d’après et ainsi de suite. Il serait suicidaire de penser au match des quarts de finale et calculer contre qui nous jouerions. Cela ne nous aidera sûrement pas.
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Gagner la Coupe du Monde, ce serait l’apothéose pour vous après la saison exceptionnelle que vous venez de réaliser avec le Barça, n’est-ce pas ?
Ce fut une saison incroyable. Vous vous imaginez, six titres majeurs en quelques mois ! Cela n’a jamais été réalisé avant nous. C’est une saison inoubliable. Remporter la Coupe du Monde après tout ce que j’ai vécu avec le Barça ? Je ne veux même pas l’imaginer.
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Seriez-vous capables de refaire le coup de la saison qui vient de s’écouler ?
Oui, je nous vois capables de tout gagner une nouvelle fois. C’est vrai que ce sera très dur comme toujours, mais au Barça nous abordons toujours les matchs avec une seule idée en tête : gagner et faire le spectacle. La clé de notre réussite c’est de tout donner, pas uniquement à chaque match mais aussi à chaque entraînement. Avec cet état d’esprit et les joueurs qu’on possède comme Messi, Iniesta, Xavi et les autres, il sera très difficile de nous arrêter. Avec de tels joueurs tout devient facile, mais s’il n’y avait pas un engagement total de tout le groupe et un sacrifice de chaque joueur on n’aurait jamais gagné six titres en une saison. L’attitude de Guardiola a également été très importante.
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Pourquoi ?
C’est lui qui nous a inculqué cet esprit de sacrifice en nous répétant à satiété : «Même si vous êtes les meilleurs, si vous ne courrez pas pour le coéquipier, vous ne gagnez pas.» Ensuite, il nous a donné beaucoup de confiance, surtout aux plus jeunes, à ceux qui viennent de la pépinière. Au Barça, tout le monde se sent concerné.
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Cette année, le Real semble gagner du terrain…
C’est normal qu’ils gagnent du terrain après avoir dépensé presque 300 millions d’euros en transferts. Ils ont recruté le meilleur joueur de la Primerleague, le meilleur de la Ligue 1 et le meilleur du Calcio, j’espère qu’Ibrahimovic ne sera pas vexé (il rit). Ils ont même voulu ramener le meilleur de la Bundesliga… Au Real, ils ont une philosophie et nous on a la nôtre, mais je n’échangerai pas la philosophie du Barça pour tout l’or du monde.
De notre correspondant permanent à Barcelone :
Gonçal Pérez
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