Khalfa Mâamri à El Khabar
« Nous ne connaitrons jamais les circonstances exactes de l’assassinat de Larbi Ben M’hidi »
Dans le deuxième volume de son livre, « Larbi Ben Mhidi un symbole national », publié par les éditions Thala, l’écrivain Khalfa Mâamri écarte, l’éventualité de l’implication de personnalités Historiques dans l’arrestation ou l’assassinat de Ben Mhidi. Il a, notamment, rejeté toute atteinte à la crédibilité de la bataille d’Alger.
Dans la version revue et corrigée de son livre sur la personnalité de Larbi Ben Mhidi, M. Khalfa Mâamri vient de relancer le débat sur les circonstances confuses et suspectes de l’arrestation du leader révolutionnaire Larbi Ben Mhidi, par l’Armée coloniale, dont le lieu de résidence dans un bâtiment à Alger a été entouré de toute discrétion et vigilance. Interrogé par El Khabar sur l’Histoire de cette personnalité, il nous a invités à visiter et découvrir le parcours des cinq personnalités qui ont animé le congrès de la Soummam, à savoir, Abbane Ramdane, Larbi Ben Mhidi, Ben Kheda, Saad Dahleb et Krim Belkacem. « Ces leaders avaient vraiment peur d’être arrêtés par le colonisateur, leurs vies étaient menacées à n’importe quel moment…le groupe savait que Ben Mhidi risquait la mort ».
Pour ces raisons, Khalfa a préféré nous raconter la vie du martyr Ben Mhidi d’une manière chronologique. Il a commencé par nous faire découvrir sa vie, avant de passer à son adhésion au combat révolutionnaire. Il a juste ensuite abordé la grande polémique dont on n’a pas donné de réponses claires et convaincantes, à savoir, son arrestation et sa condamnation à mort, alors qu’il était dans la fleur de l’âge. Mâamri a écrit : « il y a des points noirs, que l’on ignore toujours sur les circonstances précises de son arrestation, comment a-t-il été conduit au lieu de son assassinat et de quelle manière a-t-il été condamné, quoique ces détails ont été mentionnés dans le livre d’Aussares ». L’auteur du livre ne cache pas sa conviction. Il a écrit, je cite : « il est probable que nous ne connaitrons jamais, nous les algériens, les circonstances réelles dans lesquelles Ben Mhidi a été arrêté et assassiné. Nous ne devons pas attendre que des choses arrivent, tels que l’accès aux archives militaires françaises ou aux témoignages des acteurs principaux ». En dépit de ça, la recherche porte sur les déclarations et écrits autour d’une seule question, à savoir : pourquoi Aussares n’a pas été poursuit en justice quoiqu’il ait reconnu en 2001 avoir assassiné Larbi Ben Mhidi ?
L’auteur de ce livre s’est également penché sur les déclarations du général Massu et du colonel Bigeard, qu’il a comparées aux témoignages des chefs révolutionnaires, en premier lieu, le président Ben Kheda. Il a relevé à cet effet: « les français refusent d’apporter leurs témoignages, même après 40ans de la disparition de nos héros ». Bigeard n’a révélé la discussion qu’il a eue avec Ben Mhidi que dans une seule page de son livre constitué de 480 pages. Il a préféré ne pas révéler ce qui s’est passé entre eux tout au long des 9 jours qu’ils ont passés ensemble. Oh ! Combien cet entretien serait utile si un jour il sera dévoilé.
L’auteur a également mentionné dans la 112ème page de son œuvre qu’il a été très surpris et choqué par les commentaires et lectures suspectes, contre quelques personnalités révolutionnaires du Front de Libération Nationale, pendant l’assassinat de Ben Mhidi, prétendant que Ben M’hidi a été trahi par ces personnalités. Ben Kheda a écarté l’implication de Mohammed Ouamrane, de Hachemi Hamoud et d’Ibrahim Chorfi. Il a présenté des justifications et preuves innocentant ces derniers et démentant les témoignages de Bigeard. « Je suis convaincu que c’est l’exploitation des renseignements des parachutistes français qui a conduit à l’arrestation de Ben Mhidi, sachant que les Français recherchaient et ciblaient Ben Kheda et non pas Ben Mhidi », a t il ajouté.
M. Khalfa a refusé de s’engager dans un débat qui remettrait en cause l’utilité de la bataille d’Alger. Il nous a clairement dit : « cette bataille était essentielle pour le retournement de l’opinion publique algérienne au profit de la révolution » a témoigné Saad Dahleb. Avant lui, Abbane Ramdane a appelé dans le communiqué d’avril 55, le peuple à soutenir le Front de Libération National et les Moudjahidines pour réaliser un objectif suprême : la liberté et le renversement de la quatrième république. Ben Mhidi a, sans relâche, défendu et soutenu la décision de la grève des huit jours. Il a dans ce contexte remis les pendules à l’heure: « considérer que la bataille d’Alger est une défaite serait une atteinte à la mémoire de ces symboles qui ont reconnu le succès des grandes décisions, notamment celle de la grève des huit jours ».
24-12-2009
Par N. Sendjak/ synthèse de S. Ahmed Ouamer
24 décembre 2009
Colonisation