Sagesse et éducation ancestrale : Seul plutôt qu’en mauvaise compagnie (2e partie et fin)
L’écureuil, meurtri dans son amour-propre ne savait que répondre. Il fit ses adieux et s’apprêtait à partir lorsque le varan le retint :
- Attends ! Ne t’en va pas. Je veux que tu restes avec moi, mais de grâce, sois un peu plus propre ; toutes ces épluchures vont attirer les mouches et les fourmis
L’écureuil ne se fit pas prier pour ramasser les déchets qu’il avait éparpillés, au grand soulagement du reptile. Durant les jours qui suivirent, l’écureuil ne ramena pas de fruits dans le trou, mais ne put s’empêcher de mettre un terme à ses incessants va-et-vient. Et comme la discrétion n’était pas une de ses vertus, des enfants, accompagnés d’un chien, finirent par l’apercevoir dans la forêt et se lancèrent à sa poursuite dans une course effrénée à travers arbres et buissons. L’écureuil n’avait plus qu’une seule idée en tête : se réfugier dans le trou de son ami, le varan. Ce dernier, en voyant son protégé affolé et essoufflé s’enquit de la situation.
- Qu’y a-t-il ? Pourquoi es-tu affolé ?
- Vite, vite, cachons-nous.
- Mais que se passe-t-il ?
- Des humains me pourchassent. Ils ont l’air méchant et ils ont des chiens avec eux.
- Malheureux ! Tu n’aurais pas dû revenir ici ! Maintenant, ils vont nous retrouver et nous ils tueront.
Il n’avait pas fini de parler que déjà des griffes de chien tentaient de happer l’écureuil. Quatre mains s’insinuèrent ensuite dans le refuge et enlevèrent le rongeur. Le lézard voulut en profiter pour se sauver mais mal lui en prit : un des deux enfants lâcha l’écureuil et lui asséna un coup mortel avec une hache. Juste avant de mourir, le reptile pensa à la leçon qu’il venait de recevoir. Une leçon qu’il n’avait jamais eu le temps de mettre à profit, ni de méditer. « Il vaut mieux souffrir de solitude que de vivre en mauvaise compagnie ».
KY ( Fin)
21 décembre 2009
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