Sport et politique
Un mélange dangereux
Par Imaad Zoheir

Affaires Dons des mécènes ou subventions de l’Etat, des clubs sont actuellement gérés en France et en Europe comme de véritables PME, à l’exemple de l’Olympique de Marseille.
De tous les sports pratiqués actuellement sur les pelouses et qu’on appelle souvent et à tort mineurs, seul le football a réussi à s’imposer comme une discipline maîtresse capable de mobiliser les foules.
Dans n’importe quel pays. Et l’engouement est le même à travers la planète entière. Identique partout.
Au point qu’il a fini par donner naissance à une véritable industrie en aval. Pour répondre à l’attente des fans, des revues spécialisées sont nées dans la foulée, y compris chez nous, des quotidiens comme L’Équipe en France ont vu le jour, des chaînes spécialisées de télévision leur ont emboîté le pas.
Dons des mécènes ou subventions de l’Etat, des clubs sont actuellement gérés en France et en Europe comme de véritables PME, à l’exemple de l’Olympique de Marseille. Et comme il s’agit de foules passionnées qui se comptent par centaines de milliers et capables de porter l’étendard d’un pays très haut, la politique et, partant, les hommes politiques s’y sont, bien sûr, intéressés.
Certains ont essayé de récupérer le football au profit des chapelles partisanes, d’autres l’ont carrément utilisé. Des présentateurs ou plutôt des reporters sportifs de la télé sont passés comme un timbre à la poste lorsqu’ils se sont présentés à des élections locales ou même nationales chez nous.
Exemple, nos confrères Zerouala (APW de Constantine) et Miloud Chorfi (Assemblée nationale). Ailleurs, sous d’autres cieux, le phénomène est encore plus accentué.
Alors que sa cote de popularité baissait de sondage en sondage à cause d’un début de récession, Jacques Chirac, grâce à la Coupe d’Europe que l’équipe française avait arrachée haut la main, a grimpé dans l’estime de ses citoyens de 15 points.
Le doublé, Coupe du monde -Coupe d’Europe, a permis au vieux Président de perdurer sans problème jusqu’à la prochaine échéance électorale.
Les retombées de ce triomphe sur le plan mondial et continental ont été énormes. Le drapeau tricolore n’était plus conjugué en bleu, blanc, rouge mais en bleu black et blanc.
Grâce à cette foudroyante victoire des Bleus, la diversité des races et des langues, qui faisait la richesse culturelle de la France, avait acquis enfin ses lettres de noblesse. Dans ce sillage, certains comportements en matière de football, surtout en cas de défaite, peuvent dégénérer en bagarres épiques, parfois même en affrontement armé.
C’est le cas notamment en Amérique centrale où le football est adulé comme un dieu.
En 1969, la République du Salvador envahissait son voisin le Honduras pour une banale affaire de match dont le score était visiblement contesté par l’une et par l’autre partie…
I.Z.
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9 décembre 2009
Non classé