L’ÉGYPTE EXIGE TOUJOURS DES EXCUSES ET DES COMPENSATIONS FINANCIÈRES
Trois jours après l’annonce par Chakib Khelil depuis Le Caire d’un projet de création d’une entreprise pétrolière commune entre Sonatrach et deux groupes égyptiens, Moufid Chehab, ministre d’Etat en charge des Affaires juridiques a préféré une
nouvelle escalade dans l’invective et les enfantillages diplomatiques. Cité par le journal égyptien Echourouk Al Djadid, il a conditionné le retour de l’ambassadeur d’Egypte à Alger à des excuses et des compensations de la part des Algériens. «Nous ne renverrons pas l’ambassadeur d’Egypte en Algérie sauf après des excuses et des dédommagements pour les dégâts subis par les Egyptiens et les intérêts égyptiens», a-t-il déclaré Le ministre des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit, quant à lui, a estimé les dégâts à des dizaines de milliers de dollars, ajoutant que les sociétés égyptiennes visées, dont le groupe de télécommunications Orascom, demanderaient des dommages et intérêts. « Les sociétés demanderont des dommages et intérêts pour ces dégâts et nous espérons que (…) le gouvernement algérien accédera (à ces demandes) », a-t-il déclaré selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Si l’Algérie a, depuis le début de l’agression des Egyptiens, privilégié l’apaisement à la polémique stérile, cette nouvelle provocation égyptienne intervient également après la sortie il y a une semaine du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, qui tendait la main aux Egyptiens dans un entretien accordé à Asharq al Awsat,un journal arabe paraissant à Londres.
Pourtant, il est clair que dans tous les pays du monde, les entreprises sont assurées auprès de compagnies d’assurances. Souvent, les grandes entreprises, comme Orascom, sont couvertes contre tous types de risques, y compris politiques. Que cherche alors le gouvernement égyptien ? Pourquoi continue-t-il de demander des dédommagements pour ses entreprises implantées en Algérie ? D’autant que les « dégâts » subis par les groupes égyptiens ne dépassent pas quelques millions de dollars. Une somme négligeable pour expliquer à elle seule un tel acharnement. Les réponses ne peuvent être qu’au Caire. Le premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia a clairement répondu au sujet de l’affaire de l’affaire des entreprises égyptiennes affectées par la crise. « Aucune demande de dédommagement ne peut être prise en considération. Ces entreprises sont assurées, c’est donc aux assureurs de répondre».
Quant à l’Affaire Orascom particulièrement à Ouyahia a expliqué que ce contentieux remonte à une année : «L’opérateur lui-même a demandé aux autorités fiscales que cette mesure de redressement ne soit pas rendue publique pour ne pas le gêner dans ces affaires internationales. Mais le jour où nous avons été accusés de piraterie concernant le transfert de capitaux à l’étranger, les autorités ont appliqué la réglementation en vigueur, le transfert de capitaux ne pouvant se faire sans acquittement des droits fiscaux. Orascom va donc payer et ne pourra pas transférer de l’argent tant qu’il ne l’a pas fait.». C’est aussi cette clarté et cette sérénité devant ce qui ressemble des jérémiades de pleureuses professionnelles qui met l’Egypte politique hors de toute raison.
A. A.
8 décembre 2009
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