Lettres. Élections au pen international
La planète des plumes
Le nouveau président est John Ralston Saul, tandis que notre compatriote Mohamed Magani est membre du Comité exécutif.
L ’écrivain canadien devient ainsi le huitième président de l’organisation internationale des écrivains et éditeurs, après des personnages aussi connus qu’Alberto Moravia, Heinrich Böll, Arthur Miller, Pierre Emmanuel, Mario Vargas Llosa, György Konràd et Jiri Grusa, l’écrivain tchèque dissident qu’il remplace depuis la fin octobre. Né à Ottawa, John Ralston Saul a étudié dans son pays et en Angleterre avant de devenir un romancier et essayiste de premier plan. Il a reçu, entres autres, la médaille Pablo Neruda décernée par le Chili ainsi que le Premio Letterario Internazionale d’Italie et a été élevé à la distinction française de Chevalier des Arts et des Lettres. Il a publié cinq romans, dont le best-seller international Mort d’un général, L’ennemi du bien, Paradis Blues et De si bons Américains. On lui connaît aussi de remarquables essais comme le fameux Mort de la globalisation (2005) où il annonçait la crise survenue trois ans plus tard ou encore sa célèbre trilogie philosophique : Les bâtards de Voltaire : la dictature de la raison en Occident, Le Compagnon du doute et La civilisation inconsciente. Ses œuvres ont été traduites dans plus de 20 langues dans une trentaine de pays. Un de ses premiers essais, Réflexions d’un frère siamois (1987), a été choisi par le magazine Maclean’s comme l’un des dix meilleurs du XXe siècle. Agissant depuis plus de 20 ans dans le PEN international, dans son pays d’abord, puis à l’échelle internationale, il est, en 2004, l’un des principaux créateurs du Réseau de soutien aux écrivains en exil. Il a pris de nombreuses positions et initiatives en faveur des écrivains emprisonnés dans le monde. Lors de son élection, John Ralston Sault a notamment déclaré : « Le PEN international est l’organisation littéraire et de liberté d’expression la plus importante au monde. Il y a presque mille écrivains emprisonnés ou menacés à travers le monde qui se tournent vers nous pour obtenir de l’aide. Il faut que nous trouvions de nouveaux moyens pour renverser l’augmentation des contrôles autoritaires. Les menaces à la liberté d’expression se multiplient dans des directions nouvelles, plus particulièrement dans le contexte d’un populisme provoqué par un univers post-11 septembre. » Le PEN international, fondé en 1921 pour favoriser la promotion de la littérature, se consacre beaucoup à la défense des écrivains, des langues et cultures menacées ainsi qu’aux échanges internationaux entre les milieux littéraires et éditoriaux. Il dispose de 144 centres présents dans 102 pays. L’écrivain algérien, Mohamed Magani, est membre du nouveau Comité exécutif et, selon lui, John Ralston Saul devrait rendre visite à l’Algérie.
El Watan
Par
6 décembre 2009
LITTERATURE