Ouyahia à propos de l’affaire Algérie-Egypte“Le statut de l’Algérie dans le concert des nations ne permet pas de répondre à de telles balivernes”
Avec un zeste d’ironie, un humour léger et une conviction légendaire, Ouyahia n’est pas allé avec le dos de la cuillère, pour commenter la tempête politico-médiatique qui a jeté un froid dans les relations diplomatiques entre l’Algérie et l’Egypte. C’est la première réaction officielle de haute facture depuis la campagne égyptienne de dénigrement dont ont fait l’objet le peuple et l’Etat algérien.
Faisant rire l’assistance avec cette phrase “Aâyez Akouleq Eih ya Mâalem”, le Premier ministre ne tardera pas à prendre un ton ferme pour commenter le silence des autorités algériennes face au tohu bohu soulevé par une campagne médiatique belliqueuse, agrémentée par des réactions et déclarations de la part de certains artistes et politiques égyptiens issus du régime de Moubarak, dont le fils est le principal protagoniste. Il dira : “Le silence est la meilleure position que l’Algérie a observée face à cette campagne de dénigrement qui a ciblé notre pays”, en ajoutant : “Nous sommes le pays des martyrs et nul n’a le droit de toucher à l’intégrité de notre patrie”.
Ouyahia appuiera ses propos par cette déclaration. “On nous a traités de pays terroriste, et les gens oublient vite ; quand l’Algérie souffrait du terrorisme durant les années de plomb, personne n’est venue lui apporter un soutien et nous avons réussi à nous en sortir seuls”, a-t-il, dit avant de poursuivre : “Contrairement à certains, des Algériens ont versé leur sang pour aider des pays”, faisant allusion à la guerre de 1967 et celle de 1973 entre l’Egypte et Israël, durant laquelle l’Algérie a apporté son aide aux Egyptiens.
Concernant les répercussions de cette campagne de lynchage, le Premier ministre est formel. “Seuls l’histoire et le temps, nous dirons qui en sortira la tête haute et qui en sortira la tête baissée”, affirmant au passage que l’Algérie a prouvé au monde son intégrité et en est sortie fière.
Voulant revenir aux faits, le Premier ministre dira : “L’essentiel est que nous avons remporté le match haut la main, malgré des incidents regrettables.”
Sur un autre volet, Ahmed Ouyahia a vivement salué l’attitude prise par la presse algérienne face à la campagne égyptienne. “Vous avez démontré votre professionnalisme et votre savoir-faire en vous élevant au-dessus des bassesses et autres animosités qui ont caractérisé les médias égyptiens et vous avez l’occasion de prouver votre nationalisme en le faisant passer au-dessus de tout notamment les réactions sur la toile, et cette pratique qui ressemble à un jeu de tennis ou d’échecs n’a pas lieu d’avoir”, a-t-il conclu.
Hacène Merbouti
5 décembre 2009 à 1 01 14 121412
Le Premier ministre trouve la campagne anti-algérienne risible
L’indifférence d’Ouyahiaface à l’agitation égyptienne
Par : Azzeddine Bensouiah
Le Premier ministre a fini par réagir dans la crise algéro-égyptienne, au lendemain de la sortie jugée timide du chef de la diplomatie algérienne. Intervenant en marge de la clôture de la 13e édition de la tripartite, le Premier ministre a tenu à apporter les clarifications à ce sujet.
Pour Ahmed Ouyahia, les attaques égyptiennes contre le peuple et l’Algérie font plus rire qu’autre chose et ne pas y répondre était la meilleure réponse. L’Algérie a retrouvé sa place sur la scène internationale et cette “tempête” ne fera que la grandir, contrairement aux Égyptiens qui vont y laisser des plumes.
Le Premier ministre ne manquera pas de rappeler qu’en matière de solidarité arabe, l’Algérie est mieux placée, sachant qu’elle a volé au secours des Égyptiens durant les conflits avec Israël, alors que l’Algérie s’était retrouvée seule durant la décennie noire. Une façon de battre en brèche toutes les déclarations égyptiennes prétendant que “le grand frère” a aidé l’Algérie.
Le Premier ministre s’est montré confiant, tellement confiant qu’il s’est permis d’en rire. Pour lui, ni les insultes ni les inepties n’atteindront la place et la dignité de l’Algérie. Le gouvernement a donc choisi de ne pas jouer aux échecs, encore moins au tennis, pour reprendre ses expressions, pour réagir à cette crise d’hystérie venue du Caire.
Mais les effets de cette crise vont certainement déteindre sur les relations bilatérales. Ouyahia affirme que le redressement fiscal dont fait l’objet la filiale de téléphonie mobile d’Orascom date d’une année et que les pouvoirs publics ne voulaient pas rendre publique cette affaire, il n’en demeure pas moins que la crise née d’un match a davantage compliqué le règlement de ce dossier. Le patron d’Orascom s’est plaint de ses transferts de dividendes à l’étranger. Réponse d’Ouyahia : plus aucun transfert ne sera fait tant que l’opérateur égyptien ne payera pas son dû au fisc algérien. Ce dernier est redevable de 600 millions d’euros. Cette mesure ne s’applique pas uniquement à l’opérateur égyptien, mais à tous les opérateurs étrangers qui transféraient leurs dividendes à l’étranger, et elle constitue un véritable coup de massue pour le groupe égyptien pour qui le marché algérien était la principale source de financement.
Pour revenir aux questions algéro-algériennes, la 13e édition de la réunion tripartite a entériné la décision d’augmenter le SNMG à 15 000 dinars. Une augmentation de 25% qui reste loin de répondre aux attentes des travailleurs qui constatent l’érosion continue de leur pouvoir d’achat. Mais Ahmed Ouyahia espère que l’inflation sera mieux contrôlée à travers la révision, en 2010, du code de commerce afin que l’État puisse reprendre sa mission de contrôle et de régulation des prix.
L’autre explication réside dans la fragilité financière des entreprises que le gouvernement ne veut pas casser. Bien au contraire, il est prévu un plan de soutien aux entreprises, aussi bien publiques que privées, et l’on s’achemine vers une sorte de préférence nationale dans l’octroi de marchés publics, notamment dans la construction. Retour du tout-État ? Non, rétorque le Premier ministre qui cite l’exemple américain où les entreprises de ce pays bénéficient d’office d’un quota de projets.
Ouyahia martèle qu’il est contre le populisme et l’arrogance de l’aisance financière. Pour lui, “cela n’est pas une politique et c’est irresponsable”.
Le gouvernement a donc décidé de répondre au vœu des organisations patronales qui demandaient à bénéficier d’un plan semblable à celui qui a touché le secteur agricole, à la grande satisfaction des organisations patronales qui ont obtenu gain de cause et qui seront conviées à des rencontres trimestrielles pour débattre, notamment avec les banques, de toutes les difficultés empêchant leur épanouissement.
Le gouvernement semble rectifier le tir, après avoir choisi d’agir en solo pour faire face aux effets de la crise financière mondiale. Et c’est tout à fait logique que les partenaires de la tripartite aient décidé de reconduire le pacte économique et social dont la validité arrivera à terme en octobre 2010, avec quelques adaptations qu’impose la nouvelle réalité socioéconomique du pays.
Même si le gouvernement maintient sa décision de faire supporter les charges des allocations familiales par les employeurs, il leur donne un sursis, estimant que “ce n’est pas le moment pour alourdir leurs charges”. Ce ne sera pas, donc, applicable en 2010 et probablement pas en 2011, mais un échéancier sera mis en place. Toutefois, les entreprises bénéficiaires, surtout celles qui exportent des dividendes vers l’étranger, ne devraient pas bénéficier de cet état de grâce.
Si la question des retraites anticipées devrait être résolue dès la promulgation du texte réglementaire, celle relative aux mutuelles n’est pas encore tranchée, dans la mesure où l’UGTA continuera à les gérer, avec des aménagements qui seront introduits, notamment ce qui concerne le système de retraite complémentaire, mais surtout en matière de transparence dans l’utilisation des ressources de ces mutuelles. Ahmed Ouyahia se défend de faire dans l’ostracisme, en raison de la présence de la seule UGTA au sein de la tripartite. Il estime que les autres syndicats agréés activent tous dans le secteur de la Fonction publique qui est concernée par des réunions bipartites.
Il a réitéré l’intention du gouvernement d’honorer ses engagements vis-à-vis des employés de la Fonction publique qui devraient percevoir leurs indemnités avec effet rétroactif depuis janvier 2008. Une fois les statuts particuliers adoptés, ces fonctionnaires devraient bénéficier de leurs indemnités, dira-t-il.
Enfin, pour rassurer le monde du travail, il affirmera que l’augmentation du SNMG bénéficiera à tout le monde du travail, dans la mesure où les conventions de branches, dans le secteur public, devraient être rediscutées, et que les conventions collectives, dans le secteur privé, devraient l’être également. Ce sont, au total, 70% des travailleurs qui devraient en bénéficier, en finalité.
Un discours consensuel qui intervient à un moment particulier. L’Algérie a pu payer par anticipation sa dette extérieure et renflouer le fonds de régulation par les recettes excédentaires des exportations en hydrocarbures. “C’est une occasion en or que nous devons saisir” et l’élan nationaliste suscité par un match de football devrait permettre au pays d’enraciner une nouvelle culture où tout le monde se sentirait impliqué. C’est dans cette perspective que le Premier ministre annonce l’approfondissement des réformes économiques visant à favoriser l’outil de production national et à limiter le recours aux importations superflues et autres investissements étrangers qui ne rapportent rien ou presque à l’Algérie.
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5 décembre 2009 à 1 01 58 125812
OUYAHIA ET LA CAMPAGNE MÉDIATIQUE CONTRE L’ALGÉRIE
«On répond aux Egyptiens par le silence»
05 Décembre 2009 – Page : 3
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Le Premier ministre a salué le «nationalisme» dont ont fait preuve les médias algériens.
Le silence est parfois éloguent, voire plus percutant que la parole dans la gestion des crises diplomatiques. La règle s’est confirmée à l’occasion de la campagne politico-médiatique menée, à partir d’Egypte, contre l’Algérie suite à la qualification de l’Equipe nationale en Coupe du Monde. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a levé le voile sur une partie du mystère qui a entouré la position officielle des autorités algériennes. Jeudi, lors de la conférence de presse tenue au terme de la tripartite, à Djenane El Mithak, il affirmera que «la meilleure attitude était de ne pas répondre à certaines déclarations» en allusion à la campagne médiatique qui a suivi le match d’appui entre l’Algérie et l’Egypte le 18 novembre au Soudan.
Pour Ouyahia, l’Algérie a un statut à préserver, d’où son choix de ne pas répondre à des propos complètement «déplacés» et «dénués de tout sens» tenus en Egypte. Cette attitude a été plus «percutante» que n’importe quelle autre réponse, a déclaré à Alger, M.Ouyahia.
La grandeur et la valeur du peuple algérien ainsi que l’ingéniosité et la sagesse des autorités algériennes, «à leur tête le président de la République», ont été à l’origine de la réserve observée devant ces déclarations, précisant que cette dernière «n’était motivée par aucun embarras ni autre calcul». Ouyahia ne citera à aucun moment l’Egypte, mais il a tenu à répondre aux attaques des responsables et des médias égyptiens. Il commencera par celles qualifiant l’Algérie de pays de «violence et de terrorisme.» Le Premier ministre fera ce rappel: «Durant les années de terreur lorsque nous endurions les pires épreuves, nous n’avions trouvé personne à nos côtés». «Mais, grâce à Dieu, nous avons triomphé.» Ce triomphe, l’Algérie ne le doit qu’à ses enfants. Une précision qui vient mettre un terme aux allégations mensongères des milieux politiques égyptiens qui ne cessent, ces dernières semaines de mettre en relief l’appui et le soutien de «la grande soeur» (Egypte) à l’Algérie avant et après l’Indépendance. Et puisque «les insultes» des Egyptiens n’ont pas épargné l’histoire de l’Algérie, le conférencier, décidément outré par cette campagne, s’adresse au peuple algérien qui ne «doit jamais perdre de vue qu’il appartient à un grand peuple et à un grand pays. Et ce ne sont pas là des slogans creux». Rappelant que le «un million et demi de martyrs de la Révolution ne constituent pas une invention».
Pour lui, «ni les insultes, ni les attaques ne diminuent de la valeur et de la grandeur du peuple et de l’Etat algériens», a-t-il poursuivi. Il a salué «la noblesse de l’Algérie et du peuple algérien», soulignant les principes qui régissent l’Algérie depuis la colonisation et sa contribution dans la lutte des autres peuples opprimés. «Nous avons choisi l’essentiel à l’accessoire», a-t-il encore ajouté.
Le Premier ministre, a, d’autre part, salué le «nationalisme» dont ont fait preuve les médias algériens. Ces derniers ont prouvé «leur nationalisme» et «leur professionnalisme» tant au niveau de la presse qu’à celui de l’Internet. «Vous avez confirmé votre intérêt pour l’Algérie en vous intéressant à des questions autrement plus importantes.» Ce faisant, «vous vous êtes élevés au-dessus des bassesses et autres vilenies», a-t-il lancé à l’adresse de la corporation.
Achira MAMMERI
L’EXPRESSION
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5 décembre 2009 à 3 03 25 122512
Crise Algérie/Égypte: Ouyahia laisse l’histoire seule juge
04.12.2009 Par Belkacem Adjadj/Zineb A.
Le Premier ministre Ahmed Ouyahia est sorti de sa réserve au sujet de la crise entre l’Algérie et l’Égypte consécutive à l’offensive déchaînée du peuple égyptien qui a porté atteinte aux algériens, à leurs symboles et aux martyrs de la révolution algérienne, avec la bénédiction des autorités égyptiennes.
* Ahmed Ouyahia répondra à Echorouk, lors de la conférence de presse qu’il a animée à l’issue de la tripartite, que «le fait de se taire face à des allégations insensées était plus fort que d’y répondre» en ajoutant que «l’éducation et les principes du peuple algérien depuis que nous étions colonisés, ne le permettent pas puisque nous avions combattus côte à côte».
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* Dans cette première réaction officielle de l’Algérie, le Premier ministre a indiqué que «le citoyen algérien est issu d’un peuple et d’un pays majestueux. Ce ne sont pas des slogans, ni une « découverte » conjoncturelle».
* «Le sacrifice d’un million et demi de martyrs n’a pas été fabriqué dans un climat de crise. Dire que l’Algérie est un pays de violence et de terrorisme… Dieu en jugera».
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* «Lorsque nous saignions durant les années d’enfer, nous n’avons trouvé personne à nos côtés et nous avons vaincu. Alors ce n’est pas des insultes ou une démagogie qui réduiront de la valeur et de la sagesse d’un peuple et d’un pouvoir dirigés par le président de la république», souligne Ouyahia en ajoutant que la place de l’Algérie ne découle pas d’un embarras et que l’Algérie a sa place.
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* Le chef de l’exécutif a déclaré que «l’histoire jugera qui aura traversé cette tempête avec davantage de considération et qui en sortira humilié. S’agissant du match, Dieu merci, nous l’avons gagné».
* Le Premier ministre ne manquera pas de saluer la presse algérienne pour le rôle qu’elle a joué lors de cette guerre de l’Égypte contre l’Algérie, qui s’est préoccupée de l’Algérie et non pas de considérations futiles.
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5 décembre 2009 à 10 10 45 124512
Actualités : AHMED OUYAHIA RÉPOND AUX ATTAQUES ÉGYPTIENNES :
«Nous sommes nobles, valeureux et grands»
Le silence est d’or, enseigne la sagesse populaire. Le gouvernement algérien semble s’en être inspiré face au bellicisme aboyant des Egyptiens. «Cette attitude (le silence, ndlr) a été plus percutante que n’importe qu’elle autre réponse », a fait observer Ahmed Ouyahia, jeudi, lors de sa conférence de presse épiloguant les travaux de la 13e tripartite.
Sofiane Aït Iflis-Alger (Le Soir) – Il a fallu que l’attitude algérienne face aux attaques égyptiennes, jugée par trop timorée et pusillanime par d’aucuns, soit expliquée. Et c’est au Premier ministre que cet exercice a dû finalement échoir. Ahmed Ouyahia n’a pas eu, en la circonstance, recours aux lénifiants marivaudages diplomatiques du style de ceux que Hadjar et Medelci ont eu, tour à tour, à commettre. Le Premier ministre a asséné l’estocade avec force vocabulaire. «Ni les insultes, ni les attaques ne diminuent de la valeur et de la grandeur du peuple et de l’Etat algériens», a-t-il affirmé. Décodée, cette affirmation se veut de souligner que l’Algérie loge à des hauteurs que les insultes égyptiennes ne peuvent atteindre et se serait se rabaisser que d’y répondre. L’attitude observée par l’Algérie tout le temps qu’ont duré les irruptions colériques des Egyptiens est dictée, a-t-il clamé, par «la grandeur et la valeur du peuple algérien ainsi que l’ingéniosité et la sagesse des autorités algériennes, à leur tête le président de la République». Une attitude qui, devait-il encore insister, n’était motivée par «aucun embarras ni autre calcul». Comme pour rappeler qu’un bonsaï ne peut faire de l’ombre à un peuplier, le Premier ministre évoque un standing de l’Algérie qui ne l’autorise pas à s’abaisser au ras de pâquerettes des jérémiades et lamentations égyptiennes. «L’Algérie a un statut à préserver, d’où son choix de ne pas répondre à des propos complètement déplacés et dénués de tout sens», a souligné Ouyahia, ajoutant que «cette attitude a été plus percutante que n’importe qu’elle autre réponse.» A l’hystérie égyptienne d’après-disqualification de la Coupe du monde de football, Ahmed Ouyahia oppose la noblesse de l’Algérie et de son peuple. «Le citoyen algérien ne doit jamais perdre de vue qu’il appartient à un grand peuple et un grand pays. Et ce ne sont pas là des slogans creux», a-t-il rappelé. Aux Egyptiens qui ont vainement salivé à ternir la glorieuse guerre d’indépendance algérienne, Ahmed Ouyahia affranchit cette remarque qui vaut et par sa justesse, sa pertinence que par son allusion : «Le un million et demi de martyrs de la Révolution ne constitue pas une découverte fortuite.» Plus clairement, le Premier ministre a, par cette formule, voulu signifier que notre histoire n’est pas construite autour de bilans de fouilles archéologiques mais est écrite en lettres de sang versé par de valeureux martyrs. Et comme dans un «en veux-tu, en voilà», Ahmed Ouyahia a également choisi de rafraîchir la mémoire égyptienne ostensiblement défaillante, en rappelant que, non seulement nous nous sommes libérés du joug colonial grâce à notre immense bravoure mais que nous avons , par principe, aussi contribuer aux luttes d’autres peuples. L’implication militaire algérienne dans les guerres de 1967 et 1973 en sont des preuves vivantes. Le Premier ministre n’a pas, par ailleurs, laissé l’occasion sans répondre aux Egyptiens qui ont accusé les Algériens d’être des terroristes et l’Algérie d’un pays de violence. «Durant les années de terreur lorsque nous endurions les pires épreuves, nous n’avions trouvé personne à nos côtés», a affirmé Ouyahia. Quelle meilleure réponse à opposer aux Egyptiens que de leur rappeler leur lâcheté complice lorsque l’Algérie affrontait seule l’hydre terroriste. Imperturbable devant les provocations égyptiennes, l’Etat algérien compte le demeurer même lorsque cela relève du différend économique. «Orascom ne pourra pas transférer ses dividendes tant qu’elle n’a pas payé ses impôts», a affirmé Ouyahia concernant le groupe Orascom Télécom redressé fiscalement par la Direction générale des impôts à hauteur avoisinant les 600 millions de dollars.
S. A. I.
Le Soir d’Algérie
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5 décembre 2009 à 11 11 10 121012
Ouyahia: « l’Algérie est trop grande pour répondre aux insultes »
04 December, 2009 11:13:00
ALGER – L’Algérie a « choisi de ne pas répondre à des propos déplacés » après la qualification de son équipe au Mondial 2010 marquée par des violences et une campagne médiatique qui a suivi le match décisif contre l’Egypte au Soudan, a affirmé jeudi son Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Suite…
« L’Algérie a un statut à préserver d’où son choix de ne pas répondre à des propos complètement déplacés et dénués de tout sens » et « cette attitude a été plus percutante que n’importe quelle autre réponse », a déclaré à Alger M. Ouyahia, cité par l’agence APS, en marge d’une réunion avec le patronat et les syndicats algériens.
L’attitude observée par l’Algérie devant ces déclarations « n’était motivée par aucun embarras ni autre calcul » et « ni les insultes, ni les attaques ne diminuent la valeur et la grandeur du peuple et de l’Etat algériens », a-t-il ajouté.
Les deux rencontres que les équipes égyptienne et algérienne ont dû disputer les 14 et 18 novembre au Caire puis au Soudan pour se départager et à l’issue desquelles l’Algérie s’est qualifiée au Mondial 2010, ont été marquées par des violences de supporteurs en Egypte, en Algérie et à Khartoum.
Le 12 novembre, le bus transportant l’équipe algérienne au Caire a été attaqué à coup de pierres et trois joueurs blessés. De violents incidents ont suivi le match et les locaux de sociétés égyptiennes en Algérie ont été la cible de manifestants.
La crise a pris un tour diplomatique avec des manifestations au Caire devant l’ambassade d’Algérie, et le rappel pour consultations de l’ambassadeur d’Egypte à Alger qui a, de son côté, été convoqué au ministère algérien des Affaires étrangères.
« Durant les années de terreur (dans les années 90, ndlr) lorsque nous endurions les pires épreuves, nous n’avions trouvé personne à nos côtés » (…) « mais grâce à Dieu, nous avons triomphé », a encore affirmé M. Ouyahia, toujours selon APS, en réponse à des attaques égyptiennes qualifiant l’Algérie de pays de « violence et de terrorisme ».
Ennaharonline/ AFP
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5 décembre 2009 à 15 03 59 125912
Les vraies raisons de la «diplomatie» algérienne
par Kamel Daoud
Un constat: là où le régime égyptien a cédé et cède encore à l’hystérie, le régime algérien a opté, dès les premières pierres et les premières insultes, pour ce fameux silence officiel, habile mais légèrement incompréhensible. Contrairement à son habitude depuis Sant’Egidio, le régime algérien n’a pas crié au complot, n’a pas parlé de « main étrangère » alors que l’Egypte est techniquement une main étrangère, l’ENTV n’a pas été mobilisée, ni les anciens moudjahidine,Suite… ni les fils des chahids, ni l’Alliance présidentielle, ni les « personnalités » de service. Rien de tout cela alors que l’on insultait ce peuple de la tête, au nouveau-né, du martyr au chômeur, du drapeau au tee-shirt. Bien sûr, il y a eu des explications à pourcentages de vérité variables. On a parlé de diplomatie d’hygiène, de « tête froide », d’intérêts stratégiques, de fraternité arabe à sauver et à préserver, de guerres invisibles, etc.
Dans le casting, plus le régime égyptien et ses médias organiques avaient mauvais rôle, plus le régime algérien en avait de beau, inversement proportionnel. Plus le régime égyptien insultait, plus on se révélait magnanime, souverain, noble et propre. Est-ce tout ? Oui, pour les deux premières semaines, ces explications étaient les meilleures et les plus valables. Il restait à attirer les ampoules sur une autre explication, plus souterraine: celle des affinités exclusives les unes des autres. Explication: rien ne ressemble plus au régime égyptien que… le régime algérien, justement. S’il y a eu silence au sommet, malgré des petites colères de scène, c’est parce que le régime algérien comprend profondément pourquoi le régime égyptien « fait ça ». Il sait qu’il s’agit d’une nécessité de survie interne. D’une obligation de manipulation des foules pour qu’elles cassent de l’air et pas des vitres. S’il avait été le perdant du match, le régime algérien aurait fait la même chose, mais autrement, en ne ciblant peut-être pas l’Egypte, mais un autre ennemi préfabriqué, en organisant un référendum, en changeant un gouvernement ou en accusant le premier qui passe dans son champ.
La seconde raison de ce silence dit diplomatique est celle de l’intérêt: un régime comme le nôtre a plus à partager avec un régime égyptien (ou un autre de la même sphère) qu’avec son propre peuple. Si ce peuple devient autonome, démontre sa vitalité, se solidarise avec lui-même, revendique sa dignité, il ne devient pas dangereux pour l’Egypte (même en cassant quelques agences et quelques murs d’entreprises mixtes) mais pour son propre régime. Si ce dernier suit la tendance de son peuple revenu à la vie, il précipitera le changement, donc sa propre chute, donc la rupture, donc l’alternative. Dans ce cas, un bon régime non démocratique comprend intuitivement qu’il ne faut pas alimenter la renaissance du peuple, ni l’encourager à faire l’histoire, ni à reprendre la rue, l’autonomie et les espaces publics et les chants collectifs. L’Egypte qui insulte est moins dangereuse qu’un peuple local qui se réveille.
La troisième raison, est celle de l’Alliance idéologique: en participant officiellement à la rupture des liens avec l’Egypte, le régime local aurait scié la branche sur laquelle il est assis. Celle de l’alliance entre arabité, conservatisme et religion d’Etat. Même si l’Egypte n’est rien depuis longtemps, elle reste la capitale de l’artifice idéologique et de discours qui se maintient dans la plupart des pays arabes. S’il avait encouragé les Algériens dans leur «réponse» aux tambours du régime égyptien, le pouvoir en Algérie aurait encouragé l’émergence d’une algérianité (langue, identité et sentiment collectif) qui aurait abouti à sa chute, son procès et son licenciement. Beaucoup de gens dans le pouvoir, sur la large palette qui va des religieux aux nationalistes, vivent de cette matrice «égyptienne» de l’arabité et vont se retrouver au chômage puis comptables de décennies de gabegie, de suivisme, de dénégation identitaire. Comme les islamistes, plongés dans la gêne depuis le match, le régime aurait à choisir entre être algérien ou assurer les seconds rôles dans un moussalssel égyptien. Vous l’aurez compris: le silence et la prudence du pouvoir en Algérie, depuis cette crise, auraient été celui de la survie instinctive et de l’intuition profonde sur les risques et les gains possible. C’est pourquoi il ne va rien se passer de «révolutionnaire» après le 18 novembre. Rien. Nous avons été des millions mais nous ne pesons pas encore sur la «Décision».
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