Samedi 05 Décembre 2009
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MÉDIATHÈQUE. Marie-Christine Irigoyen, directrice depuis la création du lieu, passe la main
Une incorrigible lectrice
- Pendant toute sa carrière, Marie-Christine Irigoyen est restée fidèle à son leitmotiv : « Que chacun puisse dire « la culture, c’est aussi pour moi » ». (photo jean-daniel chopin)
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Après quasiment cinq années passées à la direction de la médiathèque, l’heure de la retraite a sonné pour Marie-Christine Irigoyen. Hier, aux alentours de midi, le conservateur en chef a clos le chapitre professionnel de sa vie, débuté en février 1971 à la médiathèque de Creil, dans l’Oise, d’où elle est originaire.
Le virus de la lecture, Marie-Christine Irigoyen l’a attrapé dès son plus jeune âge. « En classe de 2nde », se souvient-elle. Elle est étudiante en lettres à la Sorbonne lorsqu’éclatent les événements de 1968. « C’était assez marrant », sourit-elle. « Je garde encore en mémoire certaines images notamment celle, cocasse, d’un de mes professeurs, grand ponte de la grammaire, mangeant une religieuse au chocolat dans l’amphi. »
Sa formation de bibliothécaire en poche, Marie-Christine Irigoyen n’a que l’embarras du choix quant à l’élection de son lieu de travail : « À l’époque, il y avait pléthore de boulot, le choix, nous l’avions. » Il se portera tout naturellement sur Creil où elle crée de toutes pièces la médiathèque qui fera référence pendant plus de deux décennies. « J’adore lancer des équipements culturels », confie l’intéressée. « Creil était une ville ouvrière et moi, je faisais partie de la mouvance des étudiants qui souhaitaient ouvrir la culture à tout le monde. Cela a d’ailleurs été le leitmotiv tout au long de ma carrière, que chacun puisse dire « la culture, c’est aussi pour moi ». »
Partie de rien
En 2004, cette admiratrice de l’écrivain contemporain Patrick Modiano rejoint la Côte basque pour devenir la première directrice de la toute nouvelle médiathèque de Biarritz. « Quand je suis arrivée, l’enveloppe architecturale était déjà prête, ne manquait que le contenu », dit-elle.
Lorsqu’elle ouvre le 18 janvier 2005, la médiathèque compte 50 000 documents contre plus de 100 000 aujourd’hui. Et Marie-Christine Irigoyen de confier : « Nous sommes partis de rien. Il a fallu créer un fonds de documents important. À l’heure actuelle, nous disposons de livres, CD et DVD, deux départements dédiés à la culture basque et d’Amérique latine, un département image ainsi qu’une collection généraliste tout support et tout public. »
Ce public, ces personnes qu’elle prenait plaisir, jusqu’à hier, à observer depuis la petite esplanade menant à son bureau, à l’étage. « Je pouvais voir la médiathèque pleine, j’avais la vision de tous les rayons. J’aimais voir ces gens à la recherche d’un ouvrage précis, ces ordinateurs occupés, le département image rempli de monde… J’appréciais ce calme malgré les chuchotements des gens. Et je me posais cette question : « mais comment faisaient ces personnes avant que la médiathèque n’existe ? » Ils paraissent à l’aise, heureux. La médiathèque est un lieu de vie qui permet aux gens de se rencontrer grâce à la culture. »
À l’initiative du Boncourt
De conférences en colloques en passant par les présentations d’oeuvres, Marie-Christine Irigoyen garde en mémoire les visites de chaque invité. Celle de Marina Vlady par exemple, louée pour sa simplicité. Celle encore du conteur Moussa Lebkiri, faisant salle comble pour ses contes érotiques. Celle enfin de Nora Aceval, conteuse pour adultes aux histoires grivoises.
Et puis, il y a le prix Boncourt, en référence au nationalement connu prix littéraire Goncourt. « C’est une idée que j’ai importée de Creil où j’avais créé le Concourt, avec le « C » pour Creil », renchérit-elle fièrement. Le prix Boncourt a fêté cette année son quatrième anniversaire. Si elle ne sera plus la présidente de ce jury un peu spécial, elle continuera tout de même à partager sa passion de la lecture avec les autres membres de ce club des incorrigibles lecteurs.
Mais un peu moins souvent que jusqu’à présent puisqu’elle va retrouver dès demain ses racines dans l’Oise. « Tout en gardant une attache au Pays basque », précise-t-elle. Les fidèles de la médiathèque savent désormais ce qu’ils lui doivent.
Auteur : Vincent martin
http://www.sudouest.com/pays-basque/actualite/biarritz/article/796580/mil/5445456.html
5 décembre 2009
Nora Aceval