Vivra l’Algérie
par El-Guellil
«One, Two, Three, viva l’Algérie».
C’est à Oran, et plus précisément lors d’un fameux match entre l’équipe nationale et le club anglais de Sheffield United, que ce cri de ralliement est né, au stade Bouakeul, entre le douar Kheraza et Haï Badr. C’était le 3 mai 1974. Une victoire sur un club du pays qui a créé le football, ça se fête dignement. Ce fut «One, two, three», comme les trois buts inscrits par Belkedrouci, Lalmas et Belbahri, sous la houlette du rusé Roumain Dimitri Makri. C’était le pied de nez de Lalmas en guise de référence.
Un estimé confrère, chroniqueur de talent, a passé cette locution au laser. Il en a déduit qu’elle n’a rien d’Algérien, «One, Two, Three» étant anglais, «Viva» étant de consonnance hispanique, alors que «Algérie» est le nom français d’El-Djazaïr». Le vieux Ochimine a tenu à marquer son désaccord, estimant, justement, que ce cri de ralliement est authentiquement algérien, puisqu’il est né au stade Bouakeul, un lieu où nos aînés, joueurs, public, entraîneurs et dirigeants ont énormément souffert de la funeste marginalisation imposée par les forces occupantes.
Il a fallu donc cette victoire et la qualification de notre équipe nationale à la Coupe du monde pour que cette locution fasse chorus et reprise par tous les fans du pays. Elle est devenue une immense clameur, accompagnée par des battements de mains. Sortie de la poussière de l’histoire, elle se conjugue à tous les temps et s’est unie affectueusement aux verbes beugler, hurler, brailler et s’époumoner.
Mieux, elle est dorénavant inscrite sur les murs, repeints aux couleurs nationales pour la circonstance. Alors finalement, nos frères égyptiens nous ont rendus, bien involontairement, d’immenses services, car un peuple, en manque de repères, a retrouvé son drapeau et sa fierté. Pendant que les fans algériens sont dans l’attente de connaître les futurs adversaires de notre équipe nationale au pays de Mandela, nos frères agyptiens s’acharnent toujours à poursuivre leurs «mouselsalates». Il ne faudrait pas trop leur en vouloir, car tomber du haut des pyramides où tant d’histoire (s) vous contemplent, ça fait mal. Très mal !
Le Quotidien « Tranche de vie »
5 décembre 2009
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