De Pomaria au jardin de France, un livre hommage à une jeunesse qui s’est sacrifiée pour la patrie
Le professeur Merad Boudia Kheir Eddine, auteur de « De Pomaria au jardin de France », a voulu rendre un vibrant hommage, à travers son ouvrage paru récemment, à des jeunes qui se sont sacrifiés pour leur patrie, l’Algérie, pour sa liberté et son indépendance.
« En rédigeant ce modeste ouvrage, je n’ai la prétention ni d’être écrivain, car je n’ai pas le talent, et encore moins d’être historien, car je ne possède pas l’érudition », a déclaré à l’APS l’auteur du livre, ajoutant avoir répondu à la demande de ses enfants qui voulaient connaître la vie de leur père à « Pomaria » (Tlemcen à l’époque romaine) et « jardin de France » (Tours), entre sa naissance et l’indépendance de l’Algérie.
A travers ce témoignage, explique-t-il, c’est un hymne qui est chanté et raconté, « en signe de reconnaissance envers tous ces jeunes qui sont morts dans l’anonymat, dans des conditions parfois atroces, enterrés en groupes ou jetés dans une tombe solitaire sans sépulture ».
« Beaucoup de jeunes de mon quartier que j’ai côtoyés, fréquentés, avec qui j’ai joué et pleuré, ne sont plus là aujourd’hui », confie l’auteur du livre pour qui ces jeunes « ont été portés vers les idéaux de liberté et d’indépendance, et, comme disait Mendes France, “ils avaient l’énergie pour faire le travail des hommes”.
Ces jeunes du quartier, qui sont morts, s’ajoutent de nombreux autres de tous les quartiers et villes d’Algérie qui ont, eux aussi, connu le même cauchemar et payé un lourd tribut, souligne-t-il.
L’auteur, qui a indiqué avoir fait appel à sa mémoire, tout en consultant des livres qui lui ont paru intéressants pour écrire son ouvrage, a voulu apporter son témoignage et contribuer ainsi au devoir de mémoire « comme doit le faire tout un chacun qui a vécu cette époque ».
« J’ai tenté de rappeler que la France n’était pas venue civiliser notre pays, mais bien au contraire, elle s’est installée en Algérie et plus tard au Maroc et en Tunisie, pour construire un vaste empire, capable de régler les problèmes sociaux et économiques qui commençaient à surgir et qui lui permettaient de concurrencer avec sa rivale de toujours, l’Angleterre, et jouer les premiers rôles dans le monde », explique-t-il.
De Pomaria au jardin de France, c’est aussi un devoir de mémoire de rappeler que « beaucoup de frères, d’amis et même de personnes censées être du camp opposé, comme j’ai pu le constater en France, notamment à Tours et à Paris, nous ont aidé et méritent, eux aussi, notre reconnaissance et qu’on leur rende un grand hommage ».
L’auteur estime, à ce propos, que « chaque révolution a ses panthéons et ses saints, mais elle a aussi ses humbles et ses anges. C’est un devoir de mémoire que d’évoquer leur nom et surtout rappeler leur engagement et leur sacrifice qu’ils ont consenti pour l’indépendance de l’Algérie ».
« C’est cette vérité que notre jeunesse actuelle doit connaître et savoir, et c’est dans cette lutte héroïque qu’elle doit se ressourcer et chercher les motivations nécessaires qui lui permettent d’œuvrer pour une Algérie démocratique, fraternelle et prospère », affirme-t-il.
Né à Tlemcen au début de la Seconde Guerre mondiale, l’auteur est issu d’une famille modeste dont l’arbre généalogique remonterait à des marabouts ayant connu une certaine célébrité.
Actuellement chef de service de cardiologie au CHU Mustapha-Pacha (Alger), le Pr. Merad est l’auteur de plusieurs livres sur notamment « le résidanat de cardiologie », « La cardiologie pratique » et « L’hypertension artérielle ».
Il est également le fondateur principal de nombreuses associations activant dans le domaine de la médecine, comme la Société de cardiologie et de l’hypertension artérielle, qu’il a présidée pendant plusieurs années.
Edité par Thala Editions, l’ouvrage « De Pomaria au jardin de France » est présent dans les stands de la 14e édition du Salon international du livre d’Alger (SILA) qui fermera ses porte vendredi.
El Moudjahid
25 novembre 2009
LITTERATURE