LittératureEmile Zola, le maître incontesté de la nouvelle
Anatole France, Octave Mirabeau, Marcel Proust, Jules Renard… se rangent du côté de Zola. L’état major assigne Zola en justice. Il est condamné à un an de prison. Zola se pourvoie en cassation, mais il n’assiste pas à son second procès. Des amis le poussent à s’exiler. Il part pour Londres, ses ennemis anti-“Dreyfusards” triomphent. Mais grâce à son “J’accuse”, les partisans de la révision du procès de Dreyfus se sont mobilisés. Le 3 juin 1899, la cour de cassation renvoie Dreyfus devant le conseil de Guerre. Zola rentre le 5 juin.
Créateur de l’immense saga des “Rougon Macquart”, Emile Zola n’en était pas moins un maître de la nouvelle. Il manie à la perfection pathétique et dérision, ironie et réalisme, à l’image de son ami Maupassant. Son début initiatique dans l’écriture, il le fait comme journaliste. Ce qui lui permet de connaître le Paris corrompu de la fin de l’empire. Quelques années avant que n’éclate la guerre franco-prussienne, il signe “Thérèse Raquin”, un chef d’œuvre ! Après l’éclatement de la commune, au début des années 1870, il se consacre à sa fresque du second empire, les “Rougon-Macquart”. Il en a dressé l’arbre généalogique et met sur fiches tous les renseignements qu’il peut obtenir auprès de ceux qui ont connu les époques décrites. Pour écrire “l’Assommoir”, il erre dans Belleville, pour “Germinal”, il visite les corons…
Mallarmé Maupassant s’enthousiasment pour son œuvre. “L’Assommoir” lui ayant apporté la prospérité, il achète en 1877, une maison à Médan, au bord de la Seine.
Il y accueillera ses amis “naturalistes” avec lesquels, il publiera un recueil de contes sur la Guerre de 1870, “Les soirées de Médan”. En 1893, il fait paraître “Le docteur Pascal”, dernier tome de sa fresque. Vingt ans lui ont été nécessaires pour bâtir son œuvre, à savoir un roman par an en moyenne. Sa candidature à l’Académie française a été repoussée. Certains de ses romans ont provoqué des scandales, mais le talent de Zola est unanimement reconnu.
Lorsqu’il voyage en Italie, son pays d’origine, il est reçu triomphalement par le roi et la population.
En 1898, cet homme de 57 ans au sommet de la gloire, lance un brûlot : “J’accuse” sur l’affaire Dreyfus, publié dans le journal “L’aurore”. Il y dénonce les lacunes du procès. La France s’enflamme.
Anatole France, Octave Mirabeau, Marcel Proust, Jules Renard… se rangent du côté de Zola.
L’état major assigne Zola en justice. Il est condamné à un an de prison.
Zola se pourvoie en cassation, mais il n’assiste pas à son second procès. Des amis le poussent à s’exiler. Il part pour Londres, ses ennemis anti-“Dreyfusards” triomphent. Mais grâce à son “J’accuse”, les partisans de la révision du procès de Dreyfus se sont mobilisés. Le 3 juin 1899, la cour de cassation renvoie Dreyfus devant le conseil de Guerre. Zola rentre le 5 juin. Il rencontre Dreyfus mais n’assistera pas à sa réintégration dans l’armée, quand il aura été innocenté en 1904.
Dans la nuit du 28 septembre 1902, Emile Zola meurt asphyxié par les émanations de gaz de sa cheminée. Mort naturelle, accidentelle ou assassinat ? Quelqu’un aurait pu boucher la cheminée… L’enquête conclut à un accident.
Zola, lors de l’affaire Dreyfus, a provoqué tant de haines qu’en haut lieu, on craint une nouvelle affaire Zola. A ses obsèques, la foule scande : “Germinal, Germinal…”. En juin 1908, son corps est transféré au Panthéon.
N. Maouche
25 novembre 2009
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