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«Voilà comment nous avons gagné la bataille du ciel»

23 novembre 2009

Non classé

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Actualités : ABDELOUAHID BOUABDELLAH, P-DG D’AIR ALGÉRIE, AU SOIR :
«Voilà comment nous avons gagné la bataille du ciel»



Incontestablement, la compagnie nationale Air Algérie aura été l’un des principaux acteurs de la campagne de Khartoum et, partant, du grand retour du football algérien sur la scène mondiale. Le pont aérien Alger-Khartoum mis en œuvre au lendemain de la défaite du Caire et jusqu’à hier, avec pas moins de 51 vols, est un exploit d’autant plus remarquable qu’en parallèle, Air Algérie avait une autre campagne très importante à réussir, celle du Hadj. Le patron d’Air Algérie, M. Abdelouahid Bouadbellah, que nous avons rencontré, a bien voulu nous entretenir de cette semaine pas comme les autres.

Entretien réalisé par Abder Bettache

Le Soir d’Algérie : Vous sortez d’un grand succès, après le grandissime pont aérien Alger-Khartoum. Votre commentaire ?
A. Bouabdellah :
Le succès, je le dois à tout le personnel de la compagnie. Au personnel navigant, aux techniciens, aux mécaniciens, aux agents commerciaux et d’escales, à tous les travailleurs d’Air Algérie qui se sont mobilisés comme un seul homme pour réussir cette opération. C’est le succès d’une équipe, d’une jeune équipe qui a su relever le défi et a démontré de quoi les Algériens sont capables. Ils sont la fierté de la compagnie et de l’Algérie. L’attaque perpétrée contre le bus de notre équipe nationale a été pour beaucoup dans le déclic de cette importante mobilisation des travailleurs de notre compagnie.
Parallèlement, il y avait l’opération du Hadj, un autre grand défi…

C’était effectivement un autre grand défi pour notre compagnie. Mais tout le monde avait fait fi de sa propre personne, de ses intérêts personnels. L’implication de tout le personnel de la compagnie a été spontanée et totale et nous nous sommes attelés à combiner l’opération Hadj avec celle de Khartoum. A chaque fois qu’un avion rentrait de Riadh, il était automatiquement reconduit pour un vol sur Khartoum. Il faut mettre également en évidence le rôle important joué par les avions de l’Armée nationale populaire (ANP), qui ont grandement contribué à desserrer la pression sur Air Algérie. J’en tire une grande fierté.
La crainte de ne pouvoir réussir l’opération ne vous a-t-elle jamais traversé l’esprit, ne serait-ce qu’à un moment donné ?

L’enjeu était très important. Et au départ, le stress m’avait envahi. Mais dès que le premier avion vers Khartoum a décollé, tout le personnel s’est senti pleinement engagé. A ce moment précis, j’étais rassuré quant à mon équipe. Et on n’a pas dormi durant 72 heures. Au départ, il était question de ne transporter que 4 000 supporters. Ce n’est qu’après que les prévisions ont été revues à la hausse, pour passer à 5 000, puis 9000 et 10 000 passagers. Et dès le coup de sifflet final du match du Caire, on s’est inscrit dans la perspective de l’opération retour de Khartoum.
A quel instant avez-vous considéré que le coup était réellement jouable ?

Ecoutez. Le départ a été laborieux. Mais dès que les avions ont commencé à décoller, les choses se sont accélérées, mais rationnellement et en évoluant le plus normalement du monde. Vous savez, pour ne rien vous cacher, si l’aéroport de Khartoum avait été vide, on aurait réussi l’opération en vingt-quatre heures.
Une cellule de crise a-t-elle été mise en place ?

Absolument. Les personnes qui constituaient la cellule de crise travaillaient jour et nuit. La responsabilité était importante. Il était du devoir de la compagnie de relever le défi, de gagner ce pari, incroyable, sur tous les plans. Mais l’on aurait dit qu’il y a eu comme une intervention divine : ni panne, ni retard, absolument rien ! Et je profite de cette occasion qui m’est offerte par votre journal pour remercier nos collègues de l’aviation soudanaise, qui nous ont prêté assistance.
On a même dit que parmi votre personnel, certains, les navigants en particulier, se sont portés volontaires ?

Tout le monde était là pour intervenir. On m’a contacté avant que je ne les appelle. Les syndicats, qu’ils soient autonomes ou affiliés à l’UGTA, ont tous répondu présent pour leur pays et leur compagnie.
Etiez-vous en contact avec le président de la République ?

Non. J’étais en contact direct avec le Premier ministre. Et lui était en contact permanent avec le président de la République. Il faut savoir que le chef de l’Etat suivait de très près l’évolution de la situation.
A quel moment précis le Premier ministre a-t-il pris attache avec vous ?
A la fin du premier match, celui du Caire. Dès le coup de sifflet final de la partie, le Premier ministre a pris attache avec moi pour préparer le déplacement sur Khartoum. Nous étions en discussion permanente. Il suivait, lui aussi, l’évolution de l’opération de transport des supporters et de celle de la logistique à acheminer vers la capitale soudanaise. Je tiens à vous informer que des tentes, de la nourriture et de l’eau constituaient, entre autres, cette logistique, outre une couverture médicale tant en moyens humains et matériels qu’en produits médicamenteux. La mobilisation a été totale et efficiente à tous les niveaux.
Vous avez vu le match dans votre bureau ?
Non. C’est chez moi que j’ai vu le match du Caire. Lorsque le Premier ministre avait pris attache avec moi, j’étais à la maison, avec mes enfants.
Concrètement, comment s’est organisé ce pont aérien ?

La mobilisation a été totale au niveau de la compagnie. Au premier jour de la phase aller, seize vols ont été assurés à partir de l’aéroport Houari- Boumediene. Avec les vols de l’ANP, 3 404 Algériens sont arrivés à Khartoum. Le lendemain, vingt-trois vols ont été assurés par Air Algérie et quatre par l’ANP. Alors que le jour du match, soit le 18 novembre, nous avons transporté 1 146 supporters et les deux avions de l’ANP 320. Au total, en trois jours, soit du 16 au 18 novembre, les avions d’Air Algérie et ceux de l’ANP ont transporté 10 196 supporters sur 51 vols dont 44 assurés par la compagnie nationale et sept par les avions de l’ANP. La phase retour, qui s’est étalée du 19 au 21 novembre, a été également préparée dans les mêmes conditions que celles ayant prévalu pour la phase aller. La mobilisation a été aussi importante à l’aller qu’au retour. Je vous informe qu’au retour, le nombre d’Algériens transportés a augmenté de deux centaines, portant ainsi le nombre total à 10 382 passagers.
Quel a été le moment qui vous a le plus marqué durant cette opération ?
C’était lorsque j’ai adressé mes remerciements au personnel de la compagnie. Leur réponse a été extraordinaire. Ils m’ont répondu que ce n’était que leur travail et qu’ils n’avaient fait que leur devoir envers leur pays. Ils n’ont point revendiqué d’indemnité salariale particulière. Même ceux qui étaient en congé sont rentrés et se sont mis à la disposition de la compagnie. Cela a été une expérience extraordinaire. Avec des Algériens qui ont du nif ! C’était l’une des grandes forces pour gagner cette bataille du ciel. C’est une grande fierté pour la compagnie que d’avoir servi le pays.
Votre sentiment du fait d’être à la tête d’Air Algérie ?

Un honneur et une fierté. Il nous faudra capitaliser cette expérience. Et Air Algérie doit rester propriété de l’Etat. C’est un outil sur lequel il faut compter, sur lequel on peut compter. Et vous savez, c’est en fait la troisième fois que la compagnie est réquisitionnée pour les intérêts supérieurs du pays. Les deux premières réquisitions l’ont été lors des deux guerres israélo-arabes en Egypte. C’était en 1967 et en 1973. Notre compagnie a été réquisitionnée pour transporter nos valeureux soldats partis combattre aux côtés de l’armée égyptienne. Toutes ces réquisitions l’ont été pour des causes nationales. En ce qui concerne le pont aérien sur Khartoum, l’Etat avait mis à notre disposition d’importants moyens. Il était de notre devoir de l’honorer. Sincèrement, je suis fier d’appartenir à une compagnie qui a contribué à cette victoire. Je remercie et félicite tout le personnel de la compagnie.
Vous convenez que l’intervention des avions de l’ANP a été d’un apport considérable dans cette opération ?

Absolument. Lorsque nous demandions un avion, ils en mettaient deux à notre disposition. L’ANP dispose d’une importante flotte aérienne. Une flotte de très grande envergure. La réussite de cette opération nous incitera à coordonner d’avantage nos actions dans le futur, pour d’autres succès.
Un renforcement de la flotte en perspective ?

Affirmatif. La compagnie sera renforcée par onze appareils : sept Boeing 737/800 et quatre ATR/72. Il nous faut aussi des avions gros porteurs, dans la perspective de donner à la compagnie une dimension encore plus grande.
Dans un mois, c’est la coupe d’Afrique des nations. Vous serez de la partie ?

Nous avons dores et déjà arrêté le programme pour l’Angola. Contrairement à l’opération de Khartoum, où le facteur temps n’était pas en notre faveur, le programme d’Angola sera minutieusement préparé. Nous allons demandé des infrastructures et sollicité des aides logistiques (tentes, nourriture, etc.) pour permettront aux supporters d’aller suivre l’équipe nationale dans les meilleures conditions possibles.
Il y aura également la Coupe du monde en juin prochain…
On se prépare activement. Le 4 décembre prochain, on ira avec une délégation de la FAF à Cap-Town, en Afrique du Sud, pour assister au tirage au sort des groupes, mais aussi pour préparer le déplacement des supporters des Verts et connaître la ville qui abritera les rencontres de notre équipe nationale et organiser leur déplacement.
Un mot pour conclure ?

Ce qui m’a touché, c’est que pour la première fois, le Maghreb a été algérien. Il y a eu la fête dans tous les pays du Maghreb. La victoire de notre équipe nationale a été fêtée tant au Maroc qu’en Tunisie. A partir d’Alger, nous avons transporté 51 Tunisiens qui avaient décidé d’aller supporter notre équipe nationale. Je tiens également à vous signaler que notre compagnie a transporté des Algériens venus de Montréal, de Prague, de Dubaï, de plusieurs pays du monde.
A. B.
youcefabder@hotmail.com

Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2009/11/23/article.php?sid=91690&cid=2

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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