Moubarak rencontre son ami israélien

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Alors qu’il jouait du muscle face à l’Algérie

Moubarak rencontre son ami israélien

Légende : Hosni Moubarak accueille au Caire son ami d’Israël, Shimon Pérès.

Simple coïncidence ou improvisation politique pour voler au secours de l’Egypte? Les prochains jours livreront le secret de cette visite inattendue et passée sous silence par les médias lourds occidentaux, prompts pourtant à sortir l’artillerie lourde pour tirer l’Etat d’Israël du mauvais pas dans lequel il se trouve actuellement.

Ainsi, après avoir prononcé un discours musclé, la veille devant les députés du peuple égyptien, à l’endroit de l’Algérie qu’il a menacée d’interventionnisme, et de l’Iran qui est en train de conquérir l’estime des foules arabes qui se sentent humiliées et lâchées par les pays qui se sont décrétés tuteurs des autres et qui en ont fait un fonds de commerce lucratif pour eux, au détriment de la cause des Palestiniens qui subissent des crimes de guerre et un blocus israéliens, l’Egypte se fait petite devant l’ennemi qui lui interdit de jouir de son territoire, le Sinaï.Alors qu’il s’agissait d’une simple rencontre de football entre deux équipes, le président égyptien a étonné le monde par son attitude guerrière à l’endroit d’un pays, l’Algérie, qui est la victime réelle dans cette histoire. Ce ne seront ni les images de l’agression du bus transportant l’équipe nationale algérienne, livrée au lynchage par les chaouichs du Nil, diffusées par Canal Plus, ni les scènes de violences dignes des Huns d’Attila contre l’ambassade algérienne au Caire, qui plaideront en faveur des thèses mensongères du Raïs dont les deux fils ont été les instigateurs.Et le voilà accueillir Pérès au Caire. L’assassin d’enfants, de femmes et de vieillards palestiniens et l’instigateur de l’exode massif de centaines de milliers d’entre eux. Qu’est venu faire, hier, le représentant de l’ennemi commun de la Nation arabe? Parler du gel de la colonisation? Demander à son ami, le Raïs, qui ne tolère pas que la dignité égyptienne soit atteinte mais qui ferme les yeux sur les soldats égyptiens tués à la frontière avec Israël, en dépit de la paix signée, dans la honte il est vrai? Pour demander à Mahmoud Abbas de revenir sur sa décision de ne pas se représenter aux élections présidentielles? Faire des concessions pour faire avancer cette paix qu’un quartet composé des deux plus puissantes armées du monde, de l’ONU et de la puissante UE n’a su imposer? Non.Shimon Pérès est venu demander à l’Egypte de mettre son grain de sel dans cette confrontation Occident-Iran au sujet de la prétendue bombe atomique que fabriqueraient le pays musulman alors qu’il est mondialement reconnu qu’Israël détient 400 ogives nucléaires qu’elle fabrique à Dimona comme l’a déclaré Mordechai Vanunu, un technicien nucléaire israélien qui avait été -sur instruction du Premier ministre israélien, Shimon Pérès justement- kidnappé à Rome par le Mossad pour punir le «traître» qui avait troqué sa religion juive contre la laïcité.Qu’attend Moubarak du «service rendu à la paix mondiale» en aidant à abattre l’Iran, comme ce fut le cas de l’Irak de Saddam, du Hamas et de la tentative d’assassinat du Hezbollah libanais? La création d’un Etat palestinien libre et indépendant? La levée immédiate du blocus israélien et la reconstruction de Ghaza qui vit, aux portes de l’Egypte, un véritable drame humanitaire, alors qu’à Sharm El Cheikh les touristes israéliens vivent insolemment et contre la volonté du peuple égyptien opprimé et bâillonné? Si, au moins, le président égyptien s’était compromis pour une cause arabe, africaine ou musulmane.

Miloud Horr