Sports : FOOTBALL
ABDELKADER LAIFAOUI (DÉFENSEUR INTERNATIONAL DE L’ESS) :
«Avec de tels supporters, on ne peut pas perdre»
Garçon discret et réservé dans la vie, Abdelkader Laïfaoui est un véritable «lion» sur le terrain. Il l’a prouvé à Sétif où il est devenu le pilier de la défense ententiste et surtout au Caire où il était entré en fin de match dans des conditions très difficiles mais et il a cependant été à la hauteur de sa réputation de défenseur sans peur et sans reproche. Témoignage d’un Vert de fer.
Le Soir d’Algérie : A qui avez-vous dédié cette qualification historique ?
A. Laïfaoui : Je la dédie à tout le peuple algérien, à ma famille, aux gens de la cité du Ruisseau d’Alger et à Saddek Attia, l’ancien président de l’OMR, «Allah irahmou».
Il aurait été content de vous s’il était encore de ce monde.
Moi-même, j’aurais tant voulu qu’il participe à la fête, mais c’est le «mektoub». En tout cas, c’était encore une occasion pour avoir une pensée pour lui.
Revenons sur ce match au Caire où vous aviez remplacé Halliche. C’était difficile de rentrer dans un tel enfer ?
C’était vraiment très difficile, mais il fallait bien aller au combat et j’ai fait de mon mieux. Dans de telles conditions, ce n’était plus du football. Dieu merci, on s’en est bien tiré de cet enfer.
Par contre à Khartoum, l’Algérie a dominé l’Egypte, vous qui étiez près du terrain, qu’est-ce qui a fait la différence ?
Après ce qui s’était passé au Caire, on était motivé et il n’était pas question de laisser les Egyptiens passer. Je pense qu’on les a battus grâce à notre volonté de vaincre, mais aussi sur les plans physique, technique et tactique. On était supérieurs à eux.
Qu’est-ce qui a fait le succès de cette équipe nationale ?
Il y a les joueurs, bien sûr, mais aussi le staff technique, le président de la FAF, qui a toujours été présent, et surtout nos supporters.
Raho a déclaré que lors du dernier entraînement au Soudan, la motivation des joueurs a décuplé au vu des centaines de supporters algériens ?
C’est vrai. Le joueur de football fonctionne aussi sur la plan mental et quand on a vu tous ces supporters à Khartoum, on s’est dit qu’on n’a pas le droit de les décevoir et qu’avec de tels supporters on ne pouvait pas perdre.
Revenons à l’actualité. L’Algérie affrontera l’Angola, le Mali et le Malawi en phase finale de la prochaine CAN. Quel est votre avis ?
C’est un groupe difficile. On va affronter le pays organisateur, ainsi que le Mali qui a un football en pleine progression. Enfin, il ne faut pas mésestimer le Malawi.
Justement, le premier match ce sera contre le Malawi qui est considéré comme la sélection la plus faible.
Il ne faut pas faire l’erreur de mésestimer le Malawi. Les Africains ont nettement progressé, et comme ce sera le premier match, il serait bien de démarrer avec une victoire, mais il faudra se méfier du Malawi. Il faut avoir à l’esprit qu’il n’y a pas de petites équipes surtout en phase finale où tous les présents ne sont pas là par hasard.
Croyez-vous que nous avons une sélection nationale capable de passer au second tour ?
J’en suis persuadé. Le second tour est largement à notre portée.
Raouraoua souhaite même la demi-finale. N’est-ce pas un peu trop ambitieux ?
Non, au contraire, il faut toujours être ambitieux. Personnellement, je dis que si nous gérons bien nos sorties, on n’est pas plus faible que les favoris et on peut même atteindre la finale.
Avez-vous été surpris par la superbe prestation de Chaouchi, votre coéquipier à Sétif ?
Pas du tout. Chaouchi a d’énormes qualités et je savais qu’il allait être à la hauteur. D’ailleurs, il joue avec moi à Sétif et comme je suis le défenseur central, j’ai eu le temps d’apprécier ses parades et ses réflexes.
Et ses coups de gueule ?
Il est normal qu’un gardien crie pour replacer ses défenseurs.
Pour en revenir à la CAN, connaissez-vous la nature des football angolais et malien ?
Oui, j’ai eu l’occasion d’affronter des clubs angolais et maliens avec l’Entente en coupe d’Afrique et je peux vous dire que c’est du haut niveau. Les Angolais et les Maliens ont un football très technique allié à un très fort engagement physique et c’est pour cela que je vous ai dit que ce sera très difficile.
Avez-vous déjà joué à Luanda, la capitale de l’Angol,a où évolueront les Verts
Oui, c’est une ville très agréable.
Et les supporters angolais ?
Ils sont bien. Ils soutiennent leur équipe, mais avec beaucoup de fair-play et de respect pour l’adversaire.
Parlons de l’ESS qui va affronter justement des Maliens en finale de la coupe de la CAF ?
Oui, le premier match aller c’est ce dimanche et nous sommes prêts à prolonger la fête.
Vous voulez dire que cette qualification à la Coupe du monde va avoir un impact psychologique très positif ?
Tout à fait. Personnellement, je suis gonflé à bloc et on va tout faire pour remporter ce trophée.
Votre retour à Sétif a dû être triomphal.
Déjà, dans mon quartier du Ruisseau, j’ai été très bien accueilli et à Sétif également l’ambiance était grandiose. C’est tout simplement formidable.
Avec vos coéquipiers de l’EN, vous êtes devenus des «dieux» vivants. Comment le vivez-vous ?
Non, nous ne sommes pas des dieux. concernant les joueurs, ce n’est pas la même chose. Bien sûr, nous sommes très contents, mais on garde les pieds sur terre parce qu’on sait qu’en football tout va très vite.
Propos recueillis par H. B.
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2009/11/23/article.php?sid=91716&cid=5
23 novembre 2009
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