L’honneur perdu des Pharaons

Les Egyptiens campent sur leur attitude agressive

L’honneur perdu des Pharaons

Sans faire directement référence à l’Algérie, le président égyptien Hosni Moubarak s’est impliqué dans l’agression menée par des chaînes de télévision de son pays et quelques officiels comme le cas du ministre de l’Information.

Quelques médias égyptiens  continuent leur agression verbale contre l’Algérie et les Algériens, suite à la défaite de l’équipe égyptienne devant l’équipe algérienne à Khartoum mercredi dernier. C’est ainsi que les autorités égyptiennes n’ont pas mis un terme à cette agression médiatique qui a dépassé la morale, la religion et tout principe humanitaire et pourtant Alger était clair dans le message adressé par le ministère des Affaires étrangères qui a convoqué, vendredi 20 novembre, l’ambassadeur d’Egypte à Alger. 

Mourad Medelci a chargé l’ambassadeur de transmettre aux autorités de son pays l’incompréhension et la grande préoccupation des autorités algériennes devant l’escalade de la campagne médiatique. Il a exprimé l’espoir qu’il soit mis instamment un terme à cette campagne qui «ne sert pas les intérêts des deux pays et des deux peuples».

Mais apparemment, Le Caire reste impuissant devant les médias lourds qui ont trouvé enfin un terrain sale où ils peuvent investir pour attirer le téléspectateur égyptien et justifier une défaite par une campagne médiatique qui a bafoué toutes les normes professionnelles du métier au point de tenir des propos que toute personne digne ne pourra prononcer. 

Dans ce contexte, des animateurs égyptiens ont osé insulté avec tous les mots inimaginables des responsables algériens notamment, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hachemi Djiar et enfin l’ambassadeur algérien au Caire, Abdelkader Hadjar qui a été traité de tous les noms en plus de l’attaque par des supporters égyptiens du siège de l’ambassade.  Incroyable mais vrai, un animateur égyptien a demandé de chasser Abdelkader Hadjar sans suspendre les relations diplomatiques. Ce qui explique que l’Egypte est à la croisée des chemins et qu’elle ne peut aller vers la décision de couper les relations avec un pays comme l’Algérie surtout que le monde entier est témoin de  l’agression  médiatique, verbale, physique et psychologique, dont étaient victimes les Algériens au Caire samedi dernier et si des  jeunes Algériens ont saccagé quelques sièges  de Djezzy à Alger, cela ne peut être qualifié que comme une réaction naturelle incontrôlable même si rien ne peut justifier la violence. Par ailleurs, des animateurs égyptiens cherchent à rattraper la relation avec le Soudan après avoir insulté cet Etat comme étant impuissant à protéger les supporters égyptiens.

En tout cas, les Soudanais ont démenti les accusations égyptiennes. A rappeler que Abdelkader Hadjar, ambassadeur d’Algérie au Caire, a été convoqué jeudi par le ministère égyptien des Affaires étrangères. Car malgré les démentis des forces de sécurité soudanaises, le  ministre égyptien des Affaires étrangères a demandé à l’ambassadeur d’Algérie des explications officielles sur les «agressions» dont auraient fait l’objet des supporters égyptiens au Soudan.

Le Caire soucieux des intérêts économiques en Algérie

Dans une déclaration à un site Internet, M. Hadjar a indiqué que le chef de la diplomatie égyptienne a demandé l’indemnisation des entreprises Orascom Télécom (Djezzy) et Egypt Air.

Selon M. Hadjar, le ministre égyptien veut aussi  des mesures pour permettre aux groupes égyptiens implantés en Algérie de reprendre leurs activités dans des conditions normales. Ce qui explique que l’Egypte ne peut aller jusqu’à suspendre l’activité économique en Algérie vu son importance, notamment en matière de transfert de devises. Par ailleurs, Alger garde la tête haute et évite de baisser le niveau auquel sont arrivés les médias égyptiens et quelques responsables. A ce propos,  

M. Hadjar estime que du côté algérien, il n’y a pas de crise avec l’Egypte. Et même au niveau de la Radio nationale, les animateurs des différentes émissions ont demandé aux Algériens qui ont voulu répondre aux agressions verbales des médias égyptiens, de parler de la victoire et partager la joie de voir l’équipe nationale de foot aller au Mondial 2010. 

De leur côté les médias arabes, notamment Al Arabia et Al Jazeera continuent de dénoncer indirectement  le dérapage qui est  en train de se dérouler à cause d’un match de foot alors que les pays arabes ont besoin de plus de solidarité face à des défis et des ennemis communs.

Par Nacera Chenafi