20-11-2009
La victoire des Verts
Du baume au cœur pour les enfants de Ghaza
Il
n’est aucun pays au monde – hormis l’Egypte, et pour cause ! – où les
Algériens n’ont pas fêté et célébré la qualification au Mondial,
remportée haut la main par notre équipe nationale.
Les scènes de liesse, l’émotion, la fierté, l’immense joie ressentie
par tous les Algériens où qu’ils se trouvent – après la victoire du
onze national face à une équipe égyptienne «enragée» – montre combien
le peuple d’Algérie est attaché à sa patrie. Et pourquoi, par delà les
frontières, les enjeux ou les difficultés, il reste toujours uni et
debout face à l’adversité et aux attaques d’où qu’elles viennent. En
parfaite communion. C’est cela l’esprit algérien, avec sa rejla, et cet
amour viscéral que portent en eux chaque algérienne, chaque algérien au
pays du un million et demi de martyrs. Des chouhada dont chacun d’entre
nous préserve jalousement l’esprit de sacrifice. Le but rageur de Antar
Yahia, les prodigieux arrêts de Chaouchi, son panache aussi,
l’engagement inébranlable de toute l’équipe et de son staff ont fait
honneur à cet esprit. Et ce, malgré la pression terrible qui pesait sur
nos Fennecs et qui fut fort heureusement positive alors qu’elle aurait
pu être un facteur de déstabilisation…
Quand le foot s’égare dans les volutes de l’opium
Dieu soit loué, l’expérience aidant, notre onze national, à chaque fois
qu’il dispute une rencontre en terrain «neutre» contre l’Egypte – c’est
le quatrième match – remporte la victoire. Ce qui explique pourquoi
sans doute l’Egypte quand elle nous reçoit à domicile fait tout pour
gagner. Mais jamais à la régulière, bien entendu. Car n’est pas
fair-play qui veut, surtout quand les circonstances et la situation
politico-économique, voire diplomatique de ce pays exige une victoire à
n’importe quel prix… Dans de tels cas, le football s’égare
indéniablement dans les épaisses volutes de l’opium du peuple… Et c’est
dommage pour tous les sportifs.
Nous n’allons pas épiloguer plus
longtemps sur ce qu’ont enduré l’équipe nationale, son staff et les
supporters au Caire et sur les alliances contre nature contractées par
les dirigeants égyptiens, les complicités «criminelles» de la Fifa et
autres barbouzeries indignes en terre d’Islam.
Indignes comportements à Oum El Dounia
Indigne pour un pays qui a le privilège d’abriter la prestigieuse
université d’Al Azhar mais qui ne fait plus honneur à ses autres aînées
dont elle s’est inspirée : Cordoue, El Quaraouiyine de Fes et Zitouna
en Tunisie… Non, nous nous étalerons pas davantage sur les indignes
comportements que d’éminents représentants de la presse internationale
mondiale ont rapporté et dont certains en ont été les témoins
oculaires. Et encore moins sur la décision du gouvernement égyptien
«frère» de rappeler son ambassadeur… Il s’agit là d’indignes
comportements vécus à Oum El Dounia.
Mais tout le monde sait le lien ténu qui existe entre le politique et le sport, surtout en nos contrées.
Et pourtant, c’est probablement ce fil ténu qui existe entre les
pratiques politiques et les activités sportives qui nous interpellent
le plus aujourd’hui, puisque le chauvinisme latent est souvent exploité
par certains dirigeants pour rameuter des troupes en déficit de
bonheur. L’Egypte est un grand pays et il est sans doute plus à même
que de nombreux autres pays de pouvoir garantir le bon déroulement d’un
match aussi capital que celui qui a opposé les Pharaons aux Fennecs.
C’est en tout cas l’avis de la Fifa qui a – et le déroulement du match,
comme ses résultats et ses dégâts collatéraux, l’ont démontrés –
déplorablement continué à y croire.
Le Soudan, un grand pays à la hauteur
La «grandeur» d’un pays, son histoire et sa culture millénaire ne sont
pas une panacée. Et sans doute plus jamais aucun grand club de football
au monde ne voudra plus disputer une rencontre de ce gabarit en terre
égyptienne. L’Egypte vient de perdre en crédibilité et il lui sera dur
de remonter la pente et de se racheter aux yeux du monde sportif. A
moins d’utiliser son sport national : le bakchich, ce qui semble
d’ailleurs avoir été mis en pratique pour acheter certaines consciences
de la Fifa.
Aujourd’hui, la victoire incontestable de nos
Fennecs nous conforte dans nos ambitions légitimes et tous les
observateurs autorisés saluent notre sport national et nous encouragent
à aller de l’avant. C’est déjà une belle récompense que cette
reconnaissance internationale. Il nous plaît pourtant de souligner un
fait très important et qui, au-delà de la qualification du onze
national, doit être aussi pour nous un élément à garder à l’esprit,
tant il revêt pour l’avenir une importance particulière. C’est la
manière dont – et là c’est véritablement d’un pays frère qu’il s’agit
–, le Soudan a admirablement géré la rencontre d’un match qui
s’annonçait explosif.
Le Soudan a montré à la face du monde
qu’il était, malgré des moyens modestes, un grand pays. Un pays capable
d’organiser des rencontres de ce type est capable d’accueillir et
d’organiser, selon nous, des matches d’envergure comme ceux d’une Coupe
du monde. Il fallait en effet s’investir en sachant les risques que
cela pouvait engendrer pour le pays et mesurer les conséquences au
niveau international. Il fallait du courage et une incroyable foi en
ses capacités organisatrices pour pouvoir accepter sur ses terres un
tel duel. Car la rencontre Algérie-Egypte comptant pour la
qualification du Mondial fut un véritable combat de titans. Que le
Soudan a organisé et géré de façon spectaculaire.
Bravo
Messieurs ! Même s’il est vrai que le président El Béchir s’est
lui-même investi dans cette «aventure». Avec pour point d’honneur celui
d’élever, au plan sportif, le niveau de la rencontre, mais surtout
montrer à la face du monde que l’hospitalité légendaire soudanaise
n’est pas un vain slogan.
Cela, tout le peuple algérien s’en
souviendra. Mais il se souviendra aussi que dans les territoires
occupés par l’entité sioniste, en Cisjordanie, plus particulièrement
les enfants de Ghaza, les jeunes Palestiniens qui vivent un blocus
insoutenable ont eu leur part du bonheur, grâce aux Fennecs dont ils
furent des supporters acharnés. Notre victoire acquise, ils furent des
centaines à défiler à Ghaza faisant fièrement flotter les drapeaux
algériens en terre palestinienne pour célébrer dans la joie et
l’allégresse une victoire qui leur fait chaud au cœur.
Sachant
que le blocus enduré par les populations palestiniennes de Cisjordanie,
depuis des années et surtout assuré grâce aux gardes-frontières
égyptiens qui jouent le rôle de supplétifs de l’entité sioniste, depuis
les accords de camp David, on ne peut qu’être fiers de nos valeureux
Fennecs qui ont, à leur manière, apporté du baume au cœur à ce peuple
cher aux Algériens.
Pour tous les enfants de Ghaza, MERCI les VERTS !
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21 novembre 2009
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