Le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, refuse toute réconciliation avec son homologue égyptien, Samir Zaher.
Il en parle.
Liberté : Tout d’abord, M. Raouraoua, quel est le moral du groupe après ce qui s’est passé en Égypte ?
Mohamed Raouraoua : Ça va mieux, désormais nous
sommes dans un pays accueillant qui nous offre toutes les commodités d’une préparation adéquate pour un match très important. En plus de ça, nous recevons chaque jour des témoignages de sympathie de la part de la population soudanaise. Preuve en est, la présence massive de supporters soudanais aux entraînements de notre équipe, cela fait vraiment chaud au cœur. Cela nous fait oublier le cauchemar que nous avons vécu au Caire et renforce surtout notre volonté féroce d’arracher le billet qualificatif au mondial. Le moral des joueurs est donc au beau fixe, tout le monde est là, prêt pour la grande explication face aux égyptiens.
Qu’en est-il des blessés ?
C’est bon, ils sont aptes pour le service, Matmour, Saïfi et Halliche, qui ont été touchés lors de la rencontre du Caire, ont repris normalement le travail avec le groupe. Même ceux qui étaient amoindris sur le plan physique ont bénéficié de plus de temps de travail ce qui fait qu’ils sont davantage prêts pour aujourd’hui. C’est le cas notamment de Ziani, Bougherra et Antar Yahia et même Yebda.
Pour cette rencontre contre l’Égypte, prévue donc ici à Khartoum, les données changent pour de multiples raisons, n’est-ce pas ?
Ah, oui, c’est clair, déjà nous ne sommes pas en terrain hostile, et il n’y a pas de gens qui viendront caillasser votre bus bien avant le match pour tenter de faire peur aux joueurs. Cette pression, elle n’y est plus, et c’est très important. Mais, chose encore plus importante, la présence de notre public qui viendra en masse au stade pour soutenir son équipe. Au stade de Khartoum, nous serons chez nous. À l’entraînement de lundi soir, j’ai demandé spécialement aux responsables du stade de laisser nos supporters et même les soudanais pénétrer au stade lors des cinq dernières minutes de travail pour que justement les joueurs sentent ce soutien. Beaucoup m’ont dit que cela leur a fait beaucoup de bien et je sais que mercredi au stade, ils seront encore plus émerveillés par notre public. Cela est un atout majeur, mais ce n’est pas à mon avis le plus important.
Pouvez-vous être plus explicite ?
Je pense que l’atout que nous avons de plus que les égyptiens, c’est surtout la jeunesse et notre effectif. C’est connu, les jeunes récupèrent beaucoup plus rapidement que les vieux. Beaucoup de joueurs de l’équipe de l’Égypte ont dépassé la trentaine. Ils auront sans doute du mal des efforts colossaux consentis lors du dernier match. C’est l’une des clés du match, en effet.
Il reste aussi que tactiquement, ce ne sera pas le même match, n’est-ce pas ?
Certainement. Pour moi d’ailleurs, ce match Algérie-Égypte, c’est comme une finale de coupe d’Afrique. Nous allons jouer notre jeu pour gagner et présenter le meilleur visage de notre football.
C’est du 50/50, c’est cela ?
Non, au vu de tous les paramètres que je viens d’énoncer, je pense que l’Algérie a un ascendant sur l’Égypte. Je suis sûr que nous avons plus de chances de nous qualifier que l’Égypte.
Confiant donc…
Bien avant ce match de barrage, nous savions pertinemment que cette éventualité était très forte. Nous nous sommes préparés d’ailleurs en conséquence en envoyant, ici à Khartoum, à sa tête de le président de la ligue nationale, M. Mohamed Mecherara, pour préparer le séjour de l’équipe. Je peux même vous dire sans risque de me tromper que nous avons réservé l’hôtel avant les égyptiens.
M. Raouraoua, les égyptiens accusent les supporters algériens d’avoir caillassé le bus de l’équipe égyptienne à son retour, lundi soir, de la séance d’entraînement. Quel est votre commentaire la-dessus ?
Ah bon, ils disent ça ? Je ne suis pas au courant d’une telle attaque contre leur bus. Je sais juste qu’à notre arrivée au Caire, les égyptiens ont bombardé notre bus, blessant trois joueurs et un membre du staff technique. Quand on a dénoncé cet état de fait, ils ont raconté que nous avons brisé les vitres du bus pour faire croire à une attaque afin de gagner le match sur tapis vert et tout leur bla-bla. Alors doit-on répondre qu’ils ont créé cette histoire de toutes pièces ?
Ils disent aussi que leurs supporters ont été attaqués par les fans algériens à Khartoum ?
La responsabilité de la sécurité des supporters incombe au pays organisateur, pas à l’Algérie, c’est tout ce que j’ai à dire à ce sujet.
Il paraît que vous avez refusé une médiation du président du club d’El-Merrikh pour vous réconcilier avec le président de la Fédération égyptienne de football, Samir Zaher, confirmez-vous l’information ?
Aucune réconciliation n’est possible avec Samir Zaher. Je l’ai fait comprendre à tout le monde y compris au président d’El-Merrich qui nous a effectivement invités lundi soir à un dîner. Aujourd’hui encore, j’ai refusé de serrer la main à Samir Zaher en marge de la réception que nous a offerte le président soudanais, Omar El-Bachir. Je fais savoir que le jour du match au Caire, j’ai refusé de serrer la main à Samir Zaher et rester à ses côtés dans la tribune officielle. J’ai préféré rester avec mon équipe. Désolé, mais je ne peux pas oublier ce qu’on a fait au Caire à mon équipe et à mes supporters. Mais je veux ajouter encore une chose.
Allez-y… !
Je comprends que les algériens soient touchés par ce qui s’est passé au Caire, mais je ne suis pas pour cette chasse à l’Égyptien qui s’est déclarée à Alger. Il faut certes dénoncer, mais nous devons donner une belle image de notre pays.
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19 novembre 2009
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