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«Al Hadja», la mère protectrice des «Moudjahidine» du Caire

19 novembre 2009

Non classé

«Al Hadja», la mère protectrice des «Moudjahidine» du Caire
«Al Hadja», la mère protectrice des «Moudjahidine» du Caire px1

 Date : 18-11-2009/21h58
 Réalisé par : Amirouche Boudjedou
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            Ceci est l’histoire d’une femme algérienne, âgée de 57 ans, qui a emmené son fils malade de France pour supporter l’Algérie en Egypte. Une femme extraordinaire, qui a bravé le danger et défié les voyous et policiers égyptiens. Une femme devenue la mère de tous les Algériens du Caire.


 

 

Tout le monde l’appelait Al Hadja. Elle est venue de Paris en compagnie de son fils spécialement pour voir l’équipe nationale se qualifier pour le Mondial. Elle disait : «Je suis là pour les voir gagner.» En effet, Parmi les supporters algériens qui se sont déplacés au Caire, il y avait cette dame quinquagénaire, accompagnée de son fils, un enfant mongolien qui connaît par cœur les noms des joueurs de l’équipe nationale. Arrivée au Siag Hôtel via Paris le 13 novembre à 20h, elle est entrée dans le hall en chantant fièrement : «Vive l’Algérie». El Hadja prend les commandes et remet de l’ordre dans le camp algérien
Les supporters présents l’ont entouré, et ont commencé à scander avec elle : «One two three, viva l’Algérie». Elle a embrassé tout le monde avant de prendre place dans le salon de l’hôtel entre ces jeunes qui se sont mis autour d’elle.
Elle fut la mère des Algériens présents en Egypte. Elle s’occupait de leurs problèmes, elle réglait les conflits entre les Algériens, elle donnait de l’argent pour les jeunes en manque, El Hadja a même empêché certains d’eux d’aller en boîte, la nuit. «Ne partez pas en boîte, il ne faut pas leur faire confiance, ils sont capables de tout ces Egyptiens, j’ai eu affaire à eux, et je sais de quoi je parle, je vous interdis de sortir la nuit, celui qui me désobéit découvrira le vrai visage d’El Hadja.

Elle a offert un billet de stade à une fille arnaquée par une agence de voyages
Certains Algériens ont été arnaqués par des agences de voyages, et ils se sont retrouvés au Caire sans tickets de stade. Parmi eux, une jeune fille venue d’Oran, et qui a commencé à pleurer. Emue, El Hadja lui a donné son billet de stade. La fille a refusé, mais à la fin, elle a fini par le prendre, puisqu’elle ne lui a pas laissé le choix.  Cette dame était forte de caractère Originaire d’Oran, donc elle avait le sens de l’humour, quand elle parle, tout le monde l’écoute, avec le temps, il nous fallait sa permission pour sortir ; très prudente, El Hadja se méfiait de tout et de rien, même le personnel de l’hôtel ne lui inspirait pas confiance. «Ne mangez pas leur nourriture, et n’acceptez pas leurs cadeaux», répétait-elle tout le temps aux jeunes Algériens qui l’écoutaient et exécutaient ces ordres à la lettre. Avec diplomatie et sagesse, El Hadja réglait tous les problèmes, y compris les malentendus entre les supporters algériens. Un jour, deux supporters algériens se sont disputés, Ils ont failli en venir aux mains si ce n’était l’intervention d’El Hadja. Elle a non seulement réglé le problème, mais elle les a obligés à s’embrasser. «C’est honteux ce que vous faites, les Egyptiens vous regardent, c’est comme ça que vous allez battre l’Egypte ? Non, vous me décevez beaucoup, allez embrassez-vous, toi, part, et demande lui pardon», leur a-t-elle dit.

«Pas question de démarrer sans l’Oranais»
Le jour du match, El Hadja s’est levée à 8h, elle fait le tour des chambres et elle réveille tout le monde. Une fois dans les bus qui devaient transporter les supporters des Verts, on a remarqué l’absence d’un jeune homme oranais. Elle a ordonné à quelqu’un d’aller le chercher, et 20 minutes plus tard, il est revenu sans l’Oranais. «Je l’ai cherché partout, dans la cafeteria, au bar, à la réception, rien. J’ai frappé dans sa chambre, je l’ai appelé sur son portable, il ne répond pas, je pense qu’il est parti tout seul au stade. C’est la seule explication à son absence», disait-il à la foule qui l’attendait dehors. Convaincus par l’analyse du jeune homme et par sa version, ils ont décidé de partir sans lui. De toute façon, ils n’avaient pas le choix, s’ils voulaient  assister au match. A ce moment, El Hadja intervient et prend les choses en main. «Le bus ne démarrera pas sans ce jeune homme. On ne laissera personne ici, OK ?» disait-elle avec fermeté avant d’ajouter : «Allez dans sa chambre, défoncez la porte s’il le faut, ramenez-le moi, sinon personne ne partira au stade.» Ils sont partis, et dix minutes plus tard, ils sont revenus avec l’Oranais. «Il dormait tranquillement dans sa chambre. Et nous, on s’inquiétait pour lui.» L’Oranais a embrassé El Hadja et l’a remercié pour lui avoir permis de voir le match.

«Enlevez vos pattes de nos femmes, lâches, bâtards, chiens…»
A l’entré du stade, les supporters algériens ont eu affaire à la redoutable police centrale du Caire. Les policiers fouillaient tout le monde. Et comme il y avait des femmes algériennes qui ont fait le voyage au Caire, ils ont décidé de profiter de l’occasion pour les fouiller dans les cabines. Quand elle a vu ça, El Hadja est devenue une autre personne. Elle s’est précipitée vers le point de fouille et a tenté de gifler l’officier de police qui a voulu toucher une jeune fille algérienne. Les policiers l’en ont empêchée et ils l’ont fait violemment. L’Algérienne ne s’est pas laissée faire, elle a commencé à engueuler tout  le monde : «Chiens, bâtards, juifs, lâches… Vous n’êtes pas des hommes. Ne touchez pas à nos femmes, elle sont propres et saines, contrairement aux vôtres…» Ils ont décidé de la lâcher quand ils ont vu les Algériens qui s’apprêtaient à les attaquer. Cette Algérienne de 57 ans originaire d’Oran et habitant à Paris a risqué sa vie en défendant l’honneur d’une autre Algérienne en Egypte.

La «fin» malheureuse d’El Hadja…
C’est dans un état critique qu’El Hadja a quitté le Cairo Stadium. Durant les 96 minutes qu’a duré le match, elle ne s’est jamais arrêté de chanter et de supporter les Verts. C’est elle qui demandait aux supporters d’encourager l’équipe quand on a encaissé le premier but. Il faut savoir qu’elle est diabétique et sa tension était très élevée. Elle faisait partie du groupe qui a quitté le stade à 3h du matin, c’est le même qui a été attaqué au boulevard Pyramide, près de l’hôtel Europa. Au début, El Hadja, comme tout le monde l’appelait, était restée dans le bus à plat ventre. Mais quand elle a vu le drapeau algérien brûler sous les pieds des Egyptiens, elle a voulu sortir pour aller chercher le drapeau algérien.  Elle a été touchée à la tête par un gros caillou et elle s’est évanouie. Son fils par contre, qui était malade, était choqué par tout ce qui s’est passé, et il a commencé à pleurer quand il a vu le sang gicler de la tête de sa maman. Les supporters algériens l’ont portée jusqu’au hall de l’hôtel et l’ont réanimé avec de l’eau et du parfum avant de l’emmener à l’hôpital.

Elle était inconsolable après avoir vu brûler le drapeau
Ceci est l’histoire d’une femme algérienne, âgée de 57 ans, qui a emmené son fils malade de France pour supporter l’Algérie en Egypte. Elle passe ses dernières heures en Egypte à pleurer comme une petite gamine. On a essayé de la consoler, mais la femme était inconsolable. Les images des drapeaux algériens brûlés sous les pieds des Egyptiens la hantaient. «Ils ont brûlé le drapeau, hargou laâlam…», criait-elle. C’étaient ses derniers mots avant de quitter l’hôtel pour aller à l’aéroport prendre son avion. «On se rencontrera en Afrique du Sud inchallah, j’y serai, je vous le promets.» Les jeunes de l’hôtel Siag étaient très touchés par le courage et la bravoure de cette femme, devenue la mère des Algériens du Caire.
Par Amirouche Boudjedou

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À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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