Hommage à Kateb Yacine : Une stèle érigée à Aïn Ghrourl
Lors du colloque international sur la vie et l’œuvre de Kateb Yacine tenu à Guelma du 27 au 30 octobre, une stèle a été érigée à Aïn Ghrour, pénates des Beni Keblout, à quelque 20 km de la ville du 8 Mai 45.
La stèle érigée à l’effigie de Kateb Yacine a été inaugurée par les participants à ce séminaire, venus de France, d’Autriche, de Tunisie et du Maroc, en plus de nos universitaires et autres chercheurs. Elle a été érigée à la place même où, au lendemain de l’Indépendance, Kateb Yacine avait installé sa tente pour y passer quelques mois, lieu se trouvant entre Kef Sayeh et les ruines du mausolée de la tribu. C’est l’artiste Djamel Chadli qui l’a conçue, sculptée et posée. Le « Kef » (K en lettre arabe) en mouvement sur un livre ouvert, tracé par un calame du mausolée sur un livre asymétrique pour dire les douleurs de l’auteur dans son terrible accouchement ! C’est aussi le « Kef » ou le pic rocheux Kef Sayeh, au bas duquel aux tout débuts de la colonisation, furent jetés les corps de deux Français, ce qui sera le prétexte, le prélude au massacre de la tribu.
De l’autre côté, vous avez la forme de l’aigle, propriétaire des lieux qui tuera deux filles de la tribu, ou du vautour, incarnation de l’ancêtre fondateur de la tribu. Le soleil de l’après-midi en fait l’ombre d’une étoile, Nedjma ! Cette forme étoilée repose sur une tablette ayant des motifs romains, car il y a les restes d’une cité romaine, enfouis sous terre. La stèle et la tablette se tiennent sur un socle circulaire composé de 15 piliers, autant de fractions de la tribu des Béni Keblout. Le tout est d’une hauteur d’environ 3 mètres. Dans le socle, l’artiste y a caché un poème pris au hasard et arraché du recueil Soliloques. Lequel ? Lui-même ne le sait pas.La stèle a été taillée dans un bloc de granit, ramené de Kef Laâkas, un pic rocheux se trouvant à plus de 20 km de Aïn Grhour, de la place même où, lors de son séjour à Aïn Ghrour, Kateb Yacine, allant vers Sedrata à dos de mulet, s’est reposé, selon le guide de l’artiste. « Il avait une plume subtile et lustrale, je devais sculpter la pierre au burin, évitant ainsi la facilité de réaliser une stèle en béton et en ferraille, », dira Djamel Chadli.
El Watan du 9 novembre 2007
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9 novembre 2009
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