Echorouk rend hommage à Ahlem Mostaghenemi
Nous n’avons pas senti passer les quatre heures en compagnie de l’écrivaine Ahlem Mostaghenemi au forum d’Echorouk. Elle se distingua encore une fois par son aura, ses échanges courageux et raffinés avec l’assistance. Cette écrivaine hors pair a ouvert son cœur à ses lecteurs au milieu d’une ambiance conviviale qu’elle a grandement contribué à créer, au siège du journal.
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L’écrivaine algérienne Ahlem Mostaghenemi a été honorée samedi par Echorouk qui lui a remis deux cadeaux de valeur symbolisant l’authenticité et la culture ancestrale de l’Algérie; un burnous et une épée, et bien d’autres reconnaissances pour la qualité de sa plume dont s’enorgueillit la littérature arabe moderne.
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La fondatrice du prix Malek Haddad était touchée par ce second hommage, consécutif à celui qui lui a été rendu jeudi à Alger par l’Office National de la Culture et de l’Information. Ahlem considère que ce type d’initiatives reflète la reconnaissance des efforts de l’écrivain algérien qui a toujours « regorgé » de créativité.
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Avec les journalistes, l’hôte d’Echorouk a évoqué sa carrière dans l’écriture, ainsi que des questions relatives au champ culturel en Algérie et dans le monde arabe. Ahlem a par ailleurs promis de relancer le prix Malek Haddad tout en appelant dans ce cadre à l’appui de l’Etat algérien, et de fonder une ligue des écrivains et journalistes algériens à l’étranger, tout en continuant à solliciter son imagination pour la production d’autres travaux littéraires.
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L’intervenante n’a pas manqué de rappeler la place qu’occupe la Palestine dans son cœur et dans ses œuvres, se remémorant des situations qu’elle a vécu avec des détenus palestiniens qui ont réussi à obtenir son numéro. C’est d’abord par cette porte que son roman « Mémoire du Corps » est passé dans les geôles échappant au contrôle de l’occupant israélien.
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Répondant à une question adressée par le grand poète Samih El Kacem via notre correspondant au Caire, à savoir pourquoi lui préférait-elle Napoléon, Ahlem dira qu’elle a un faible pour l’aspect esthétique dans les rapports poétiques de Napoléon avec Joséphine. Les plus belles proses ne sont pas forcément celles qu’écrivent les plus grands poètes, estimera t-elle. Elle ne veut pas des poèmes mais des métaphores. «J’aime Napoléon parce qu’il est courageux, et que ce courage n’a ni identité ni nationalité».
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Au sujet de ses échanges avec le président de la république lors de l’inauguration du Salon International du Livre d’Alger, elle dira que le livre en était le cœur. «Le président Bouteflika est une personne cultivée et un fin critique qui n’est pas facilement séduit par un livre ou un auteur, si l’ouvrage ne mérite pas vraiment son admiration», poursuit-elle. Ahlem ajoute que la politique a gagné Bouteflika alors que la culture l’a perdu, avant de souligner que notre président est loin d’être méconnu des bibliothèques suisses et de celles du Golfe.
9 novembre 2009
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