RSS

Contes

7 novembre 2009

1.Contes

Contes

Contes

de Charles Perrault

[Littérature classique]

Editeur : Pocket
Publication : 6/7/2006

Texte Intégral

Nombre de pages : 384 pages     ISBN : 9782266165969

Première publication : 1696


Résumé du livre

Cette édition présentée et commentée par Annie Collognat-Barès, Dominique Brunet, et l’historien de l’art Frédéric Dronne, nous présente onze contes de Charles Perrault. Au fil d’une lecture guidée par de nombreuses annotations, le lecteur pourra découvrir les quarante deux illustrations de Gustave Doré. On y trouvera également plusieurs dossiers sur l’auteur, le genre littéraire du conte, ainsi qu’un guide de lecture.


À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

Voir tous les articles de Artisan de l'ombre

S'abonner

Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir les mises à jour par e-mail.

8 Réponses à “Contes”

  1. Artisans de l'ombre Dit :

    Au coin de la cheminée
    Les anecdotes de Karatepe (5e partie)

    Résumé de la 4e partie n Les aventures des habitants de Karatepe continuent…

    L’œuf
    Au printemps, le moment de la transhumance étant arrivé, un paysan de Karatepe se dit : «Je vais aller à Osmaniye pour faire les préparatifs de la transhumance. Dans trois jours, on part.»
    L’homme va à Osmaniye. Il achète du sel, du savon, des victuailles et tout le nécessaire. Dans la boutique où il faisait ses emplettes, il aperçoit une grosse chose toute ronde et demande à l’épicier :
    — Qu’est-ce que c’est ?
    — Un œuf de chameau.
    — Qu’est-ce qu’on fait avec ça ?
    — Eh bien, qu’est-ce qu’il sort d’un œuf de poule ? Un poussin. Le poussin grandit et devient une poule. Là c’est la même chose, il en sort un chamelon, qui grandit et devient un chameau.
    — Combien ça coûte ?
    — Une livre.
    L’homme de Karatepe réfléchit longuement, car il lui reste en tout une livre et il a encore des choses à acheter : «Eh bien, voyons, que faire ?… Acheter cet œuf, ou alors dépenser mon argent pour ce dont j’ai besoin ?… Tant pis, si je ne les achète pas, je me débrouillerai bien… Oui, mais demain au moment de charger la vache et l’âne pour le voyage, j’aurai pas mal de difficultés… En revanche, si j’achète cet œuf, j’aurai bientôt un chameau, je chargerai les bagages sur son dos et nous partirons ainsi.»
    Finalement, l’homme de Karatepe a donné sa livre et a acheté l’œuf de chameau. N’ayant plus d’argent du tout, il se met en route pour retourner au village… En chemin, il se sent fatigué, et pose à terre son bissac, où se trouvait l’œuf de chameau.
    L’endroit où il s’est arrêté pour se reposer est en haut d’un coteau. L’œuf roule, descend la pente, en route il heurte une pierre et se brise. Juste à cet endroit il y avait un lièvre dans les broussailles, que le bruit fait fuir. L’homme court derrière lui en se disant : «L’œuf s’est cassé, le chamelon en est sorti, je vais l’attraper.» Mais il n’a pu y arriver.
    De retour chez lui, sa femme lui demande ce qu’il a acheté au marché. Il lui raconte toute l’histoire. Alors elle dit : «Quel malheur ! Si tu ne l’avais pas laissé s’échapper, j’aurai pu m’asseoir sur le chargement. En allant aux pâturages, j’aurai pu éviter de marcher à pied.»
    A ces mots, l’homme s’est fâché : «Espèce de cruelle ! Qu’est ce que tu as fait ? C’était encore un si petit chamelon, tu lui as cassé les reins, le pauvre !» Sur ce, il a flanqué une bonne correction à sa femme.
    L’œuf de chameau que le paysan de Karatepe avait acheté était en fait une pastèque (à suivre…)

    Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup

  2. Artisans de l'ombre Dit :

    Au coin de la cheminée
    Les anecdotes de Karatepe (6e partie)

    Résumé de la 5e partie n Après l’histoire de l’habitant de Karatepe qui a pris une pastèque pour un œuf de chameau, voici encore 3 petits récits en rapport avec les habitants de ce village…

    11- Le chameau

    Ils n’avaient jamais vu de chameau et ne savaient pas ce que c’était, nos gens de Karatepe !
    Or, l’un d’eux avait planté des pastèques. Un jour qu’il surveillait son champ, il voit arriver un animal étrange qui arrache les pastèques, les mange entre ciel et terre, puis disparaît. Notre homme, ayant bien réfléchi, se dit : «Qu’est-ce que ça peut être ? C’est peut-être bien ça qu’on appelle Dieu ? C’est donc lui qui nous donne pastèques et melons. Si maintenant je lui dis : ‘’Ne mange pas mes pastèques !’’ ce n’est pas bien. Peut-être qu’il se fâchera contre nous.»
    Sur ce, l’homme a baissé la tête : «Ô, Dieu beige au long cou, c’est toi qui me les a données, c’est toi qui me les reprends. Que puis-je faire ?»

    12- Le moulin
    Deux hommes de Karatepe qui se rendaient au moulin se rencontrent en chemin :
    — Où vas-tu ?
    — Au moulin. Et toi ?
    — Moi aussi.
    — Très bien. En arrivant au moulin, lequel d’entre nous moudra son grain le premier ?
    — Moi.
    — Moi.
    Toi, moi… Toi, moi… Alors, d’un air provocant, l’un des deux a déclaré : «En arrivant là-bas on verra bien.»
    Bref, la dispute s’envenime. A la fin, l’un trouve une solution pour couper court à toute discussion. Au bord du chemin, il y avait un buisson d’arbousier. En le montrant, il dit : «Supposons que ce buisson soit le moulin. Dis voir un peu lequel de nous deux moudra son grain d’abord ?»
    Aussitôt l’un court et verse son blé au pied du buisson, l’autre n’a pu le prendre de vitesse et vide son sac par dessus.
    Ils sont encore en train de s’y disputer : «C’est moi qui l’ai moulu le premier, ce n’est pas toi, c’est moi…»

    13- La bagarre
    A l’automne, les paysans de Karatepe, après avoir battu et ramassé leurs grains de sésame, se regroupent à trois, cinq ou dix et décident d’aller au marché. C’est ainsi qu’ils appelaient Kadirli, qui était alors leur marché. Ils remplissent leurs sacs de grains de sésame et se mettent en route, sac à l’épaule. Ils grimpent, ils vont à pas lourds et arrivent à la Brèche-de-la-Bagarre, où ils s’assoient pour se reposer un peu.
    — Eh les amis ! Qu’allons-nous manger une fois arrivés à Kadirli ? demande l’un d’eux.
    — Nous mangerons de la pâte de sésame et du raisiné, propose un autre.
    — Très bien, décident-ils tous en cœur.
    — Oui, mais qui mangera le «bâton» ? demande encore un autre.
    On appelle ainsi le morceau de pain qu’on prend et qu’on tord pour lui donner la forme d’un bâton, et avec lequel on mélange bien la pâte de sésame et le raisiné.
    — Qui le mangera ?… L’un dit : «Moi !»… L’autre aussi… Commence alors une bagarre qui va en s’envenimant. Les uns prennent des bâtons, les autres des pierres, et les voilà qui se battent. A force de frapper et de cogner, cinq ou six meurent sur place.
    C’est depuis ce jour que cet endroit est connu sous le nom de Brèche-de-la-Bagarre. (à suivre…)

    Traduits du turc et présentés par A. Flamain et M. Nicolas

    Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup

  3. Artisans de l'ombre Dit :

    Au coin de la cheminée
    Les anecdotes de Karatepe (7e partie)

    Résumé de la 6e partie n Les récits un peu cocasses des habitants de Karatepe continuent…

    14 – Les bergers
    Deux bergers de Karatepe font paître, l’un des chevreaux, l’autre des moutons. L’air est tout embrumé, c’est le plein été, c’est anormal pour la saison. Ils regardent autour d’eux. En haut d’un arbre desséché un oiseau s’est perché…
    L’un dit :
    — Est-ce que tu vois cet oiseau ?
    L’autre dit :
    — Espèce de drôle, ce n’est pas un oiseau, c’est un chevreau.
    Chevreau… Oiseau… Ils se disputent un bon moment. Un peu plus tard, l’oiseau bat des ailes et s’envole.
    Le premier dit : «Reconnais-le, c’est un oiseau. Il est parti en s’envolant.
    L’autre, toujours entêté, répond :
    — Qu’il vole ou qu’il ne vole pas, c’est un chevreau.»
    Et ils recommencent à se disputer.

    15- Le chamelon
    Les gens de Karatepe s’en allaient vers les pâturages d’été. En chemin, ils aperçoivent un chamelon mort. Se trouvant dans une caravane qui était passée avant, le petit animal s’était embourbé, la boue avait collé à son pied comme une botte, il avait glissé, était tombé et il gisait mort dans le fossé… L’un d’eux le voit couché là et appelle les autres :
    — Eh, les amis. Qu’y-a-t-il ?
    — Venez donc, j’ai trouvé quelque chose ici. Mais qu’est-ce que c’est ? Mon vieux, il y a quelque chose. Venez donc.
    Ils arrivent alors et se rassemblent autour du chamelon. Ils regardent tous ce que cela peut bien être ? Mais ils ne trouvent pas. Ils demandent alors à un vieux qui venait d’arriver :
    — Ami, qu’est-ce que c’est ?
    — Que voulez-vous que ce soit ? Un chameau, pardi !
    — Qu’est-ce que tu en sais ?
    — Eh bien, regarde donc : on lui a frappé la plante des pieds, on lui a tordu le cou. On voulait en faire un chameau, on n’y est pas arrivé, alors on l’a laissé là.
    16- La chèvre et la forêt (1re partie)
    En 1942, il y eut, de la part des Eaux et Forêts, un avertissement très sévère pour la protection de la forêt : interdiction de transhumer et de quitter son village… L’ordre était formel et strict, tout le monde resta dans son village.
    Un peu plus tard, les troupeaux recommencèrent à passer. Nous nous sommes demandés ce qui était arrivé, où ils allaient, et pour quoi ils circulaient à nouveau, puisque la transhumance était interdite. Nous n’étions au courant de rien… Alors quelqu’un a raconté qu’on avait choisi deux avocats, l’un Chèvre, l’autre Forêt, pour plaider. Ils se sont rendus au Tribunal. La Forêt a dit : «Je donne tant de coupes, cela fait tant d’argent, et par exemple d’un de mes arbres on tire 10 m3 de bois.» Le Tribunal a calculé que 10 m3 de bois à tel prix faisaient tant (à suivre…)

    Traduits du turc et présentés par A. Flamain et M. Nicolas

    Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup

  4. Artisans de l'ombre Dit :

    Au coin de la cheminée
    Les anecdotes de Karatepe (8e partie)

    Résumé de la 7e partie n Au tribunal de Karatepe où la transhumance est interdite, deux avocats – l’un Forêt et l’autre Chèvre – plaident leur cause…

    16- La chèvre et la forêt (2e partie)

    Alors on a demandé à la Chèvre ce qu’elle avait à déclarer. «Moi, je fais un petit une fois par an, qui fait lui aussi un autre petit dans l’année, et ainsi de suite.» On a demandé à la Forêt «Combien de temps faut-il à un de tes arbres pour pousser ? Elle a répondu : «Eh bien, c’est seulement en cinquante ans qu’il est, à peu près, bon à être débité.» Le Tribunal a refait les comptes et déclaré qu’en cinquante ans chaque chèvre ayant un petit, cela faisait cinquante chevreaux, qui, à leur tour, avaient aussi un petit, etc. La Chèvre donne au moins cinq fois plus que la Forêt, donc la Chèvre est libre. Allez mes braves, vous pouvez transhumer.
    C’est pourquoi tout le monde partait pour les pâturages.

    17- Le voleur de maisons
    Un homme de Karatepe a construit dix maisons. Il est monté sur l’un des toits et en a compté neuf, puis il est descendu et en a compté dix. «Ah quel malin ce voleur ! Le temps que je monte sur le toit il en fauche une, le temps que je descende il la remet en place.»
    Ayant compté encore une fois neuf maisons, il part à la recherche du voleur. En chemin, il rencontre quelqu’un et demande : «Avez-vous vu un homme avec une maison sur le dos ?» L’autre répond : «Oui, il est passé il n’y a pas longtemps.» Après avoir marché un bon moment, il arrive à un moulin et demande au meunier s’il a vu un voleur avec une maison sur le dos. Celui-ci dit : «Assieds-toi, repose-toi, ce mécréant vole toujours les maisons, je sais l’heure où il va passer. Je te préviendrai.»
    Au moulin, il y avait aussi un pope qui avait un chapeau. Ils se sont couchés et endormis. Le meunier a mis le chapeau du pope sur la tête de l’homme de Karatepe, et le bonnet de ce dernier au pope. Quand l’homme de Karatepe s’est éveillé, le meunier lui a dit : «Le voleur de maisons vient de passer devant le moulin. Lève-toi et rattrape-le.»
    L’homme de Karatepe s’est mis en route. Mais comme la lueur de la lune l’atteignait de dos, il vit le chapeau du pope dans l’ombre qui le précédait, et le prenant à la main, il dit : «Ah ! Meunier du Diable ! Il s’est trompé. Ce n’est pas moi, c’est le pope qu’il a réveillé !»

    18- Le sage du village
    Un berger de Karatepe, ayant trouvé en chemin un arc de cardeur, le montre à ses camarades, qui le tournent et le retournent dans tous les sens, sans pouvoir l’identifier. A ce moment-là, leur sage revenait de son champ et ils lui demandent ce qu’il en pense. Celui-ci répond sans réfléchir : «Ce n’est vraiment pas difficile à deviner, c’est une côte de chameau !» (à suivre…)

    Traduits du turc et présentés par A. Flamain et M. Nicolas

    Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup

  5. Artisans de l'ombre Dit :

    Au coin de la cheminée
    Les anecdotes de Karatepe (9e partie et fin)

    Résumé de la 8e partie n Toutes plus cocasses les unes que les autres, voici la dernière aventure des habitants de Karatepe.

    19- La source de folie

    Autrefois, il y avait un seigneur de grande réputation qu’on appelait Kozanoghlou. Les gens de Karatepe en avaient aussi entendu parler. Ils se sont concertés : «Dites donc, Kozanoghlou est célèbre, tout le monde va le voir. Nous aussi, il faut que nous y allions. Nous lui porterons un cadeau original. Mais quoi ?» Ils réfléchissent longuement, et, ne trouvant rien de mieux, ils décident de lui apporter un aigle… Quelque part une charogne pourrissait. Tout près de là ils installent un piège, capturent un aigle et le portent à ce seigneur.
    Celui-ci voyant ce cadeau pense : «Eh, eh, on n’offre pas un aigle. Est-ce que ces gens sont fous ? Ou bien veulent-ils me mettre l’épreuve ?» Pour en avoir le cœur net, il fait mélanger aux raisins noirs des scarabées-bousiers ramassés dans le crottin de cheval, un jour d’été, et il en fait remplir une assiette, qu’on place devant les hommes de Karatepe.
    On leur dit : «Servez-vous, mangez donc un peu de ces fruits secs.» Au début, les bestioles qui étaient cachées ne se sauvent pas, mais quand les gens de Karatepe commencent à manger, les scarabées s’envolent les uns après les autres. Un de Karatepe dit alors : «Les amis, de toute façon nous aurons ceux qui restent. Mangeons d’abord ceux qui se sauvent, après nous mangerons les autres.» Ils mangent les scarabées d’abord, laissant les raisins pour plus tard… Alors Kozanoghlou comprit qu’ils étaient fous.
    Peu après, il fait envoyer deux émissaires au pays de Karatepe : l’un à cheval, l’autre à pied, une écuelle à la main. A chaque point d’eau, celui qui est à pied boit et en donne à celui qui est à cheval. Arrivés à la «Source de Folie» de Karatepe, le «piéton» puise de cette eau, la boit, et comme le «cavalier» en voulait aussi, il lui répond : «Descends et sers-toi, espèce d’idiot. Tu te prends pour un seigneur ?»
    Alors l’émissaire à cheval comprit que cette eau était bien l’Eau de Folie de Karatepe.
    Kozanoghlou y fit verser du mercure et ainsi tarit la «Source de Folie».
    Désormais les gens de Karatepe ont retrouvé la raison !

    Traduits du turc et présentés par
    A. Flamain et M. Nicolas

    Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup

  6. Artisans de l'ombre Dit :

    Au coin de la cheminée
    M’hammed le fils du sultan (1re partie)

    — Il était ce qu’il en était.
    — Que la paix et l’abondance soient sur toi.
    — Notre chambre est en soie, votre chambre est en lin et la chambre de l’ennemi est un nid de souris.
    Messieurs et nobles Seigneurs, que nous soyons guidés, que vous soyez guidés sur la voie du bien et de la foi.
    C’était un sultan qui avait sept fils. Il leur dit un jour :
    — Qui veut arriver là où est arrivé son père ?
    Les sept garçons passèrent une nuit blanche à se demander où pouvait bien être arrivé leur père.
    Un jour parmi les jours, le fils aîné vint voir sa mère et lui dit :
    — Mère, prépare-moi des vivres et des armes, je pars chercher là où est arrivé mon père.
    — Mon fils où vas-tu ? Tu seras anéanti par le pays des ogres et des dangers ! (Lieu inconnu et mystérieux)
    — C’est ainsi, je l’ai décidé, va en avertir mon père, demande-lui sa permission et demain je pars.
    Elle informa le sultan de ce projet, il répondit :
    — Qu’il parte, mais à une condition : s’il arrive là où je suis arrivé, il gouvernera à ma place, sinon je l’enfermerai lui et son cheval dans une écurie et je leur donnerai du foin !
    La mère alla répéter les propos du sultan à son fils qui accepta la condition et se prépara au voyage.
    Le lendemain très tôt, il appela le valet de son père, un géant noir effrayant, nommé Saâd et lui dit :
    — Monte sur ton cheval et viens avec moi. lIs montèrent chacun sur un cheval et se mirent en route, ils peuplèrent un pays et en vidèrent un autre. Ils entrèrent dans un pays dont le sol était couvert de pièces d’argent de cinq, dix et vingt millimes, il s’arrêta et dit :
    — Saâd, mon père est arrivé ici !
    lIs descendirent de leurs montures et se mirent à ramasser les pièces dont ils remplirent les paniers de leurs chevaux et s’en retournèrent chez eux. lIs frappèrent à la porte.
    —Qui est-ce ? demanda le sultan.
    — Votre fils aîné, répondit le valet.
    —Qu’a-t-il apporté ?
    — Les paniers de son cheval pleins de pièces de cinq et vingt millimes.
    Misérable chien ! Il me croit pauvre au point que je puisse avoir besoin de ces minables pièces, qu’il soit damné ! Ligotez-le, lui et son cheval et jetez-les à l’écurie !
    Le lendemain, le second fils vint à sa mère :
    — Mes vivres et mes armes ! Moi aussi, je pars chercher où est arrivé mon père.
    — T’as pas vu ce qui est arrivé à ton frère ? Regarde-le : il est attaché lui et son cheval et jetés tous deux dans l’écurie. Tu veux subir le même sort ?
    — ça ne fait rien !
    Elle demanda la permission du sultan qui dit :
    — Qu’il parte !
    Il emmena Saâd, le valet de son père, et ils partirent chacun sur son cheval, ils peuplèrent un pays et en vidèrent un autre. Ils arrivèrent enfin dans une contrée au sol couvert de pièces de cent millimes. Le prince dit :
    — Saâd, c’est ici qu’est arrivé mon père !
    Ils descendirent de leurs chevaux, remplirent les paniers et s’en retournèrent d’où ils venaient. Ils frappèrent à la porte.
    — Qui est-ce ?
    — C’est monsieur votre fils.
    — Qu’a-t-il apporté ?
    — Les paniers pleins de pièces de cent millimes.
    — Misérable chien ! Il me croit pauvre au point que je puisse avoir besoin de ces minables pièces, qu’il soit damné ! Ligotez-le, lui et son cheval, et jetez-les à l’écurie ! (à suivre…)

    Bochra Ben Hassen et Thierry Charnay

    Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup

  7. Artisans de l'ombre Dit :

    Au coin de la cheminée
    M’hammed le fils du sultan (2e partie)

    Résumé de la 1re partie n Le sultan a sept garçons, les deux aînés veulent égaler leur père dans sa réussite, mais échouent dans leur mission. Le sultan les enchaîne et les jette à l’écurie…

    Le jour suivant, ce fut le tour du troisième fils. Il partit avec Saâd, ils atteignirent ; une ville dont le sol était couvert de pièces de un dinar, ils remplirent les paniers et revinrent au château. L’accueil du sultan fut pareil que pour les précédents. Le quatrième fils revint avec des paniers remplis de billets de cinq dinars et eut le même accueil, le cinquième rapporta des billets de vingt dinars et connut le même sort, le sixième revint tout fier avec des paniers pleins d’or et de diamants mais alla, lui aussi, rejoindre ses frères dans l’écurie.
    Le septième garçon, benjamin de la famille, vint à son tour dire à sa mère :
    — Mère, mes vivres et mes armes ! Je veux partir, moi aussi, chercher où est arrivé mon père.
    La mère alla tout de suite avertir le sultan qui appela son jeune fils et lui dit :
    — O ! M’hammed, tu es un enfant du pouvoir et puis tu es encore très jeune ! N’y va pas, tu subirais peut-être le même sort que tes frères et tu serais jeté au fond d’une écurie avec ton cheval !
    — Et alors ! répondit le jeune prince.
    Le matin, très tôt, il emmena Saâd et se mit en route. Ils peuplèrent un pays et en vidèrent un autre, ils traversèrent les villes dont le sol était couvert de pièces d’argent, les dépassèrent, arrivèrent à celle où l’or et les diamants jonchaient le sol, ils en remplirent les paniers de leurs chevaux et poursuivirent leur route. Ils atteignirent une ville côtière, M’hammed le fils du sultan se dirigea vers un fondouk (auberge), donna une poignée d’or au patron, lui demanda de bien prendre soin de son cheval et lui promit une autre poignée au retour. Il fabriqua un bateau et partit pêcher au large pour passer le temps. Ses filets étaient toujours pleins et il en offrait le contenu aux pauvres de la ville. Il pêcha tant et si longtemps que la mer se vida. Il jeta encore ses filets et eut un gros poisson, il appela Saâd et tous les deux tirèrent de toutes leurs forces sans parvenir à le ramener vers eux. Le gros poisson sortit alors la tête hors de l’eau et dit :
    — O ! M’hammed fils du sultan, ça suffit ! Arrête ! Tu as vidé la mer, elle n’a plus aucun poisson ! Que veux-tu ? Tu veux savoir où est arrivé ton père ? Je vais te le dire : je suis la femme de ton père, nous étions mariés, Dieu m’a métamorphosée en poisson et m’a rendue à la mer. Ton père est parti. Il a épousé ta mère et vécu avec elle.
    — Qui le croira ? Donne-moi la preuve de ce que tu avances sinon je ne te laisserai aucun répit ni à toi ni à la mer.
    Le poisson enleva un collier pendu à son cou, sur lequel était inscrit son nom ainsi que celui du sultan et lui dit :
    — Tiens, la voilà la preuve !
    Tout heureux, il prit le collier, fit don du bateau, rentra au fondouk, versa de l’or au propriétaire, récupéra son cheval et partit avec Saâd.
    Tout au long de la route, il donnait or et diamants aux pauvres jusqu’à ce que les paniers se soient complètement vidés. Il atteignit son pays, parvint au château et frappa à la porte.
    — Qui est-ce ?
    — Sidi M’hammed.
    — Qu’a-t-il apporté ?
    — Rien du tout, les paniers sont vides !
    — Attachez le cheval et amenez-moi le prince ! (à suivre…)

    Bochra Ben Hassen et Thierry Charnay

    Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup

  8. Artisans de l'ombre Dit :

    Au coin de la cheminée
    M’hammed le fils du sultan (3e partie)

    Résumé de la 2e partie n A leur tour, les 4 autres enfants du Sultan échouent. mais le cadet, pourtant revenu les paniers vides, sera convoqué par son père…

    Lorsqu’il entra, celui-ci jeta à son père le collier que le gros poisson lui avait remis. Le sultan l’examina, vit les noms inscrits dessus, le reconnut, s’étonna et tomba évanoui. On le réveilla, il céda le trône à M’hammed et lui dit :
    — Tes frères, si tu les libères, se retourneront contre toi.
    Le prince prit le pouvoir et, chaque matin, alors qu’il se dirigeait vers la salle du trône, il entendait ses frères dire :
    — Mère, va lui demander de nous libérer. Et sa mère venait tous les jours lui réitérer la demande de ses six frères. Il se prépara, lui et Saâd, puis un matin, il les libéra. La nuit, il les entendit comploter :
    — Comment ? Lui, le plus jeune de nous tous, et c’est lui qui gouverne et c’est lui qui est parvenu là où notre père est arrivé ! Cette nuit, nous le tuerons !
    Il alla avertir sa mère de ce qui se tramait derrière son dos, prit ses vivres et ses armes, monta à cheval et partit avec Saâd, laissant les gens du mal dans leur mal.
    lIs galopèrent longtemps, peuplèrent un pays et en vidèrent un autre jusqu’à ce qu’ils fussent arrivés au pays des ogres et des dangers. Ils aperçurent de loin un gigantesque palais tout illuminé et s’en approchèrent. Ils virent un ogre endormi sur une oreille et couvert de l’autre, ses moustaches balaient les maisons, ses ongles creusent les puits. M’hammed le fils du sultan lui dit :
    — Que la paix soit sur toi !
    L’ogre lui répondit en grognant :
    — Si ton salut n’avait pas tes pas devancé,
    Ta chair et celle de ton cheval j’en aurais fait une bouchée,
    Ton sang et celui de ton cheval une gorgée
    Le prince le câlina un peu et lui dit :
    — Calme-toi, calme-toi, et il déposa devant lui tous ses vivres : des céréales à l’huile que l’ogre mangea avec avidité, tel un aveugle face à un plat de Tchich (céréales pilées), puis il lui donna à boire, le rasa, lui tailla les moustaches et lui coupa les ongles.
    L’ogre, repu, lui dit :
    — Si tu ne m’avais pas donné à manger, j’aurais soufflé sur toi et je t’aurais transformé en cendres, dis ce que tu veux maintenant.
    Saâd sauta à terre et s’écria :
    — Qu’on s’affronte tous les deux !
    L’ogre lui demanda :
    — On se bat aux épées ou aux épaules ?
    et Saâd répondit :
    — Aux épées !
    Le combat fut acharné, à l’un des coups Saâd trancha la tête de l’ogre puis traîna le cadavre au loin et invita le prince à pénétrer dans le palais. C’était extraordinaire ! Merveilleux de beauté, de luxe et de richesses, toutes les merveilles s’y trouvaient accumulées. Ils en furent éblouis et s’y installèrent.
    Un jour parmi les jours, le prince et Saâd étaient dans le jardin, une colombe blanche sauta et vint se poser sur son épaule. M’hammed la prit, la câlina, puis demanda un papier et écrivit : «Je suis vivant et installé dans un château merveilleux, dis-moi, père, ce qui lui manque.» Il plia le papier, l’attacha à la patte de la colombe et la laissa s’envoler. (à suivre…)

    Bochra Ben Hassen et Thierry Charnay

    Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup

Académie Renée Vivien |
faffoo |
little voice |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | alacroiseedesarts
| Sud
| éditer livre, agent littéra...