Appel à Tizi-Ouzou à l’institutionnalisation du festival du conte et du récit
Les participants au festival des arts du récit et du conte ont appelé jeudi à Tizi-Ouzou à l’institutionnalisation de cette manifestation ayant regroupé cinq jours durant des conteurs nationaux et français.
« Nous revendiquons ce statut, car nous croyons le mériter au regard des efforts que nous avons fournis depuis quatre ans pour la réhabilitation du conte comme outil pédagogique pour l’éducation des enfants et l’apprentissage des langues », a indiqué à la clôture de cette manifestation le président de l’association de wilaya des arts du récit et du conte Le Grain magique, initiatrice de cette rencontre culturelle.
Selon M. Tayeb Bouamar, « l’institutionnalisation de ce festival par son érection au rang national, aura pour effet de le doter de moyens proportionnels à sa mission, devant lui permettre un rayonnement plus large dépassant les cercles domestiques où il est confiné jusqu’à présent ».
Il a estimé que par ce prix (institutionnalisation) (il) « est permis d’espérer remettre le conte au goût du jour en le préservant de la menace d’aliénation que fait peser sur lui la concurrence déloyale imposée par la télévision ». La cérémonie de clôture de ce festival, qui se déroule pour la 4e fois consécutive à Tizi-Ouzou, a été marquée par la présentation d’un spectacle intitulé « Nouba d’histoires », dont le mode est calqué sur l’alternance des rythmes dans la musique andalouse, consistant en la présentation d’un bouquet de contes narrés, à tour de rôle, par une pléiade de conteurs « Hikawati » qui se sont relayés sur la scène. Ces conteurs, parfois doublés de comédiens, ont su user d’un style charmeur et envoûtant pour entretenir le suspens et procurer des moments de bonheur et d’évasion, éphémère soit-elle mais bénéfique pour l’auditoire qui ne demande qu’à oublier les affres du quotidien.
Le public, composé de jeunes et moins jeunes, a été gratifié de contes merveilleux et croustillants puisés du terroir et du patrimoine universel. De l’avis de ces ciseleurs du verbe enchanteur, cette rencontre a été une « réussite » du fait qu’elle a permis, selon eux, « des échanges bénéfiques entre les passionnés du récit et du conte, tout en consolidant son cachet d’un rendez-vous propice à l’inter culturalité », selon l’expression du conteur troubadour Mahi de Sidi Bel-Abbès, à qui l’on doit la traduction en arabe dialectal le recueil de contes Machahou de l’écrivain Mouloud Mammeri. Il a mis également en chantier la traduction du livre de contes Le Grain magique, en hommage à son auteur, en l’occurrence la célèbre cantatrice Taos Amrouche. Les faits de ce festival ont été filmés de bout en bout par le réalisateur Aziz Belhadj, fils du cinéaste Bachir, qui compte en faire un documentaire en vu de le proposer à la télévision pour son usage dans les émissions infantiles. Ce festival a donné lieu également à la mise en place d’un atelier pour l’écriture d’un recueil de contes, supervisé par l’association « Le Grain magique », selon son président qui a fait état de l’organisation, en mars prochain à Tizi-Ouzou, d’un stage sur les techniques du conte, lequel sera encadré par lui-même et un formateur en contes de Grenoble (France).
El Moudjahid du 8 novembre 2009
7 novembre 2009
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