Patrick White, né le 28 mai 1912 à Londres et mort le 30 septembre 1990 à Sydney, est un écrivain australien d’expression anglaise lauréat du prix Nobel de littérature en 1973.
Biographie
Patrick White est né à Londres le 28 mai 1912, lors du voyage de noces de ses parents, tous deux issus des milieux terriens aisés de la vallée de l’Hunter. Asthmatique, il passe son enfance dans les Blue Mountains avant d’entrer au Cheltenham college à 13 ans. De retour au pays, il travaille comme gardien d’élevage puis écrit des poèmes et des nouvelles tout en préparant son entrée à l’université. Il étudie au King’s College de Cambridge dont il sort diplômé en 1935. Il entame alors une carrière littéraire à Londres avec un recueil de poésie,The Ploughman And Other Poems, puis avec un roman et une pièce de théâtre. Il s’engage dans l’aviation durant la Seconde Guerre mondiale et sert comme officier de renseignement en Égypte, en Palestine et en Grèce. Après son retour en Australie, il s’installe comme horticulteur avec son compagnon Manoly Lascaris dans une ferme à Castle Hill, dans la banlieue de Sydney. En 1964, il s’établit à Centennial Park, au cœur de la ville. Son premier roman, Happey ValleyEden-Ville, 1939) avait déjà pour cadre l’Australie rurale comme ses ouvrages plus tardifs à l’instar de L’Arbre de l’homme (The Tree of Man, 1955), son chef d’œuvre, qui traite de l’urbanisation des campagnes et de la lutte d’un paysan dans les grands espaces. Des morts et des vivants (The Living and the Dead, 1941) explore les mutations de la société à travers les relations changeantes entre les membres d’une famille, leurs amis et leurs voisins. Rédigé durant la guerre, L’Histoire de ma tante (The Aunt’s story, 1948) se veut une œuvre expérimentale. Auteur de 27 romans, White s’est toujours voulu le représentant d’une certaine modernité littéraire. Ses écrits, narratifs et théâtraux, ont pour thème l’intimité et le parcours initiatique. Ils utilisent généralement les courants de conscience et s’inspirent de la psychologie moderne pour exprimer l’intériorité des sujets et leur ressenti. Son œuvre trahit également les influences de James Joyce, Virginia Woolf, T. S. Eliot et D. H. Lawrence. Son écriture, foisonnante et consciente de ses effets, privilégie l’humour et l’épigramme. Plusieurs de ses ouvrages comme Le Char des élus (Riders in the Chariot, 1961), Le Mystérieux Mandala (The Solid Mandala, 1966), et L’Œil du cyclone (The Eye of the Storm, 1973) mettent en scène des héros ordinaires doté d’une grande force de caractère, luttant contre l’adversité et prenant en main leur destin. Les Incarnations d’Eddy Twyborn (The Twyborn Affair, 1979) narre les troubles sexuels et existentiels d’un homme avant de s’achever sur les bombardements londoniens de 1940. Riche en métaphores et en allégories, le style de l’auteur, très ornementé, est célébré par de nombreux critiques pour son originalité et son pouvoir de suggestion, donnant à voir sans décrire. Considéré comme un écrivain anglophone majeur du XXe siècle, White est le premier Australien (et à ce jour encore le seul) à recevoir le prix Nobel de littérature en 1973. L’Académie suédoise l’a ainsi cité pour « son art de la narration psychologique et épique qui a fait entrer un nouveau continent dans le monde de la littérature ». Son autobiographie, Défauts dans le miroir (Flaws in the Glass) est pubiée en 1981. Paradoxalement, les prises de position politique de l’auteur notamment contre la guerre du Vietnam, ses origines rurales, sa critique acerbe d’une société australienne violente, hypocrite et fruste puis son refus du conservatisme l’ont privé dans son pays et de son vivant du succès d’estime et de l’immense popularité dont il a joui dans le monde entier. (
6 novembre 2009
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