Le Cas Sonderberg
d’Elie Wiesel
Editeur : Points
Publication : 3/9/2009
Edition de Poche
Nombre de pages : 246 pages ISBN : 9782757812686
Résumé du livre
Jeune journaliste, Yedidyah évolue dans la rédaction d’un quotidien new-yorkais, avec ses intrigues. Critique théâtral, époux d’une actrice, il participe de la comédie new-yorkaise. Les succès éphémères, les gloires oubliées : rien n’est plus joyeux qu’une nouvelle étoile, rien n’est plus mélancolique que son crépuscule. Mais voilà qu’on demande un jour à Yedidyah de ‘couvrir‘ le procès d’un certain Werner Sonderberg. L’accusé, jeune Allemand résidant aux Etats-Unis, est parti se promener avec son vieil oncle, visiteur de passage, dans les montagnes des Adirondacks. Le neveu en est revenu seul. Coupable ou non-coupable ? Cette affaire déclenche en Yedidyah d’étranges et puissants échos. Sentant qu’il se heurte à un secret familial, il tente de sonder sa propre mémoire. Qui est-il vraiment ? Comment retrouver les visages disparus d’un père, d’une mère, d’un frère ? Le voilà guetté par la folie. Il a recours à l’hypnose pour retrouver les images de sa petite enfance, faire la paix avec lui-même et avec ‘une histoire qui, jusqu’à la fin des temps, fera honte à l’humanité’.
6 novembre 2009 à 9 09 47 114711
La critique par Mathieu Menossi
Dans une écriture simplement élégante, Elie Wiesel entrelace les destins, les certitudes et les interrogations de chacun de ses personnages. Dans un apparent désordre, il couche sur le papier ses considérations existentielles. Tantôt « je », tantôt « il », Elie Wiesel oscille entre deux narrateurs. Entre son personnage principal et lui-même. Pour mieux les réunir. Comme dans un journal intime, les souvenirs s’accumulent : une rencontre, une conversation. Le récit d’un sage, le chant d’un poète ou la parole d’un rabbin. Les enchaînements semblent n’obéir à aucune règle précise. Les réflexions s’entrecroisent, de digression en digression, et ce, dans un seul but, celui de trouver le sens et la justification de la vie. Renvoyé à ses propres failles, Yedidyah confie : « J’aurais pu tout simplement ne pas être, ou ne plus être. Ou ne pas être moi. »
Dans ce ‘Cas Sonderberg’, on retrouve les thèmes chers à l’auteur. L’enfance, la mémoire, la folie, l’identité, la vie et la mort. Poursuivant sa réflexion sur la nature humaine, Elie Wiesel en dévoile toute l’ambiguïté. Son caractère imparfait, bien que perfectible. Une ambiguïté que résume le choix du jeune Allemand Werner Sonderberg de plaider « coupable et non-coupable ». A l’auteur, alors, de s’interroger : « Où commence la culpabilité d’un homme et où s’achève-t-elle ? » Plus encore, il pose la question du libre arbitre, de la responsabilité individuelle et collective. Quel crédit accorder à la critique du journaliste ? A la sentence du juge ? Le monde est-il une scène et la vie une performance, une succession de rôles ? Avec aisance et humilité, Elie Wiesel réunit dans un même débat imaginaire et réel, raison et spiritualité, philosophie et justice. Autant d’éléments qui sous sa plume finissent par entrer en résonance. Finalement, ‘Le Cas Sonderberg’ est à l’image de l’âme humaine. Un labyrinthe dans lequel on s’égare.
Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup
6 novembre 2009 à 9 09 48 114811
Livres Hebdo – Jean-Claude Perrier (20 juin 2008)
Il est des livres modestes en apparence, peu volumineux, écrits avec une grande sobriété, et dont pourtant l’ambition et la puissance sont intenses. Des livres qu’une fois achevés on n’oubliera pas. ‘Le Cas Sonderberg’ (.. .) est de ceux-là.
Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup
6 novembre 2009 à 9 09 49 114911
Les extraits de « Le Cas Sonderberg »
La première phrase
Doit-on souffrir puis sentir sur la nuque le souffle glacé de la mort pour comprendre pourquoi il arrive que, depuis la plus tendre enfance, l’on se promène avec une sorte de vague à l’âme proche de la mélancolie ?
Morceau choisi
Quelques mots encore sur mon grand-père qui, lui, revenait de là-bas. Lui non plus n’en parlait pas beaucoup. Peut-être pour les mêmes raisons ; ou pour d’autres. Il se peut qu’il en ait parlé à travers ses lectures et ses commentaires liés à d’autres grandes catastrophes de l’histoire juive ancienne ou médiévale.
Visage marqué par les années, regard habité, il était beau, majestueux. En sa présence, je me sentais intelligent. Séduisant. [... ]
- éditeur : Points – date d’édition : 2009 -
Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup