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Un témoin dans le siècle

31 octobre 2009

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1959-2009: 50 ANS D’ÉCRITURE LITTÉRAIRE
Kaddour M’Hamsadji
Un témoin dans le siècle

N. KRIM  - Samedi 31 Octobre 2009 – Page : 13

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Kaddour M’Hamsadji dédicassant l’un de ses ouvrages

Il fête cette année un demi-siècle d’écriture couronné par la publication du tome II de El Qaçba zemân.

L’écriture est une aventure que Kaddour M’Hamsadji titille depuis un demi-siècle, depuis 1959, lorsqu’il publia aux Editions Subervie «La Dévoilée», un drame en un prologue et trois actes, opuscule avec une préface d’Emmanuel Roblès et un jugement d’Albert Camus, deux grands écrivains français, nés en Algérie. Kaddour M’Hamsadji avait alors 26 ans.
En effet, c’est un 8 août 1933 qu’il naquit à Sour El Ghozlane (l’ancienne Auzia romaine). Il faut dire que cette ville qui joua un grand rôle dans l’histoire ancienne de l’Algérie a produit de grands intellectuels et écrivains, à l’image du poète Djamel Amrani ou de l’écrivain Messaour Boulanouar et bien évidemment l’un des grands hommes de plume que l’Algérie a vu naître: Kaddour M’Hamsadji. Ecrivain, essayiste, poète, dramaturge et conférencier, M’Hamsadji a été un touche-à-tout et cerise sur le gâteau, critique littéraire qui anima les pages culturelles du journal El Moudjahid à partir des années 70 pour poursuivre jusqu’à ce jour ses auscultations du livre dans le quotidien L’Expression. Ce qui sort Kaddour M’Hamsadji un peu du lot, est le fait, qu’outre d’être un écrivain accompli, consacrant cinquante années de sa vie à l’écriture, il avait aussi un autre amour, l’enseignement auquel il dédia une bonne part de son existence.
Très jeune, Kaddour M’Hamsadji savait déjà ce qu’il voulait faire étant attiré par l’enseignement et par tout ce qui a trait à la culture et au savoir d’une manière générale. Eclectique, tout l’intéressait et cette soif de toujours aller plus loin dans la connaissance se reflète largement dans ses essais, notamment dans son dernier ouvrage El Qaçba zemân où tel un inspecteur à la recherche de faits, il partit vers la redécouverte d’un riche passé en friche et quelque peu oublié. Diplômé de l’Ecole normale de Bouzaréah dans les années cinquante, Kaddour M’Hamsadji va donc s’adonner à son premier amour, l’enseignement dans lequel il passa plus de 50 ans de sa vie. De fait, une fois avoir gagné une retraite méritée, M’Hamsadji, toujours habité par ce besoin de faire partager son savoir pour les autres, prendra en charge le Centre national de l’enseignement à distance pour lequel il donna le meilleur de lui-même. Parallèlement à ses activités professionnelles, Kaddour M’Hamsadji va écrire. Ecrire et encore écrire à tel point qu’il finit par franchir un autre palier de la communication s’impliquant dans la création cinématographique (il écrivit plusieurs scénarii) et la production audiovisuelle à la radio et à la télévision.

Il sera aujourd’hui au 14e Salon international du livre d´Alger

Notre confrère (chroniqueur littéraire du Temps de Lire) et écrivain, Kaddour M’Hamsadji signera son nouvel ouvrage sur les traditions, ayant pour titre Al Qaçba, zemân, tome 2 : Le Mariage, aujourd’hui à partir de 15h au stand de l’Office des publications universitaires (OPU).
Le public et la presse sont cordialement invités.


A la radio et à la télévision, il remit au goût du jour le jeu de la Boûqâla auquel il consacra un livre en 1989 réédité en 2002 et enrichi en 2003. Se défendant, à raison, d’être historien, ou prétendre marcher sur les plates-bandes des historiens, Kaddour M’Hamsadji s’est néanmoins fait un devoir de présenter des aspects méconnus, d’une part de la jeunesse de l’Emir, dans La Jeunesse de l’Emir Abdelkader, d’autre part, dans Sultan Djezâïr ceux d’Alger sous la Régence.
Dans le premier, il explicita, un tant soit peu, le parcours de celui qui mena le combat des Algériens pour les libérer du joug de l’occupation, dans le second, il présenta les rapports assez ambigus qu’entretenait la Sublime Porte (siège du pouvoir ottoman à Istanbul) au double plan de ses relations avec la Régence, d’une part, et les Janissaires, gens d’armes recrutés exclusivement en Turquie, portant le flambeau du pouvoir ottoman en Algérie, d’autre part. Dans les tomes I et II de El Qaçba zemân, que nous présentons par ailleurs, Kaddour M’Hamsadji fait un saut qualitatif en s’attaquant directement à l’exhumation d’un passé séculaire d’une Alger qui vécut mille vies dont la Casbah en fut l’exemplarité.
Au vu de son éclectisme Kaddour M’Hamsadji qui n’est pas seulement un romancier – au sens propre du terme, d’ailleurs, il écrivit peu de romans – est d’abord un défricheur des signes, un laboureur de l’écriture toujours en quête du nouveau, toujours en éveil pour tout ce qui touche à un domaine qu’il ne cessa d’explorer depuis cinquante ans, celui en liaison avec tout ce qui se rapporte à l’art de l’écrit et aux cogitations de l’esprit.
Dans une de ses conférences, l’écrivain expliquait sa vision de ce que représentait pour lui l’art d’écrire et l’interaction entre la guerre de Libération et ce qu’il qualifie «d’insurrection de l’esprit», indiquant: «Notre guerre fut aussi une Insurrection de l’Esprit. Notre victoire est celle des forces de progrès contre l’obscurantisme et toutes ses formes de servitude. L’Algérie devient aujourd’hui l’immense chantier de l’énergie populaire, un laboratoire pour les recherches de l’art, de la science, et pour l’épanouissement des consciences. Faire connaître à l’étranger la culture algérienne, dans l’esprit d’amitié et d’échanges fructueux avec tous les peuples. Enfin, Algérien parmi les Algériens, en mettant notre travail au service de notre peuple, nous proclamons ainsi notre volonté d’être pleinement des frères parmi nos frères, libres parce que nous faisons partie d’un peuple libre, mais engagés vis-à-vis des nôtres parce que nous n’oublions pas que c’est du peuple que nous tenons notre liberté.»
Au final, Kaddour M’Hamsadji, cet homme cultivé mais plein de modestie, doté d’un immense savoir qu’il cache derrière un regard toujours souriant, est une rareté dans l’espace culturel algérien parce qu’il constitue aujourd’hui pour la jeunesse algérienne, une véritable bibliothèque vivante. Happy birthday, Kaddour!

L’oeuvre de Kaddour M’Hamsadji
Aux éditions Subervie
La Dévoilée, théâtre avec une préface d’Emmanuel Roblès et un jugement d’Albert Camus, Paris 1959
Le silence des cendres, roman, 1963, (traduit en chinois, Pékin, 1965)
Oui, Algérie, poèmes, illustration de Rezki Zerarti, 1965.
Aux éditions Sned (Algérie)
Le coq du bûcheron, conte, 1967
Fleurs de novembre, nouvelles, 1969.
Aux éditions Enal
La fillette, le cheval et le colon, conte en arabe, 1984
Aller à ‘Arâfat, notes de pèlerinage, 1986.
Aux éditions de l’OPU
Jeu de la Boûqâla, essai, 1989
L‘Allusion faite à ma voisine, essai, illustrations de Kamel Eddine Matiben, 1991
Concevoir une émission éducative, essai, 1994
Le Jeu de la Boûqâla, essai, nouvelle édition, 2002, réédité en 2003
La Jeunesse de l’Emir Abdelkader, essai, 2004 (il en existe une traduction en arabe par Mokhtar Mehamsadji, (OPU, 2007)
Sultan Djezâïr,; essai, suivi de Chansons des Janissaires turcs d’Alger, (fin du XVIIIe siècle) par Jean Denny, 2005
El Qaçba zemân, Histoire, tome I, De l’île aux Mouettes à la Qaçba.
La Casbah d’Alger, autrefois, essai, 2007
El Qaçba zemân, La Casbah d’Alger autrefois, Histoire, tome II, Traditions; le Mariage, Mémoire de Mouette, essai, 2009.
Casbah Editions
Le rêve derrière soi, roman, 2000.
Scénarii et dialogues de films
Le Silence des cendres, Cemt er-ramâdh, Long métrage, réalisation de Youssef Sahraoui, RTA, 1975
La Gazelle, El Ghazala, feuilleton en huit épisodes, réalisé par Youssef Sahraoui, produit par l’Enpa, 1991.


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À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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Une réponse à “Un témoin dans le siècle”

  1. nora khelaifia Dit :

    par nostalgie..je voulais juste trouvé une vidéo du feuilletant la gazelle de kaddour mzahemsadji et youcef sahraoui…1991 production ENPA…je me suis trouvé sur cette page…bonjour tout le monde..et bonne continuation .

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