Le comique, au service des bonnes causes

En marge du Festival national de théâtre comique de Médéa
Le comique, au service des bonnes causes

                    Le comique, sous ses différentes formes d’expression, a un pouvoir d’influence insoupçonné sur la société et sur le cours d’événements aussi tragiques soient-ils, à condition de bien l’exploiter et l’orienter dans le sens voulu, ont estimé des comédiens et critiques de théâtre rencontrés au Festival national de théâtre comique qui se tient à Médéa. L’expression comique

ou la satire peut s’avérer, selon ces derniers, une «arme pacifique très redoutable de par l’impact qu’elle peut avoir sur la société, mais également sa capacité à mobiliser une opinion publique en faveur de telle ou telle cause, à détourner toutes les formes de censure ou d’embargo médiatique destinés à déformer la réalité, telle quelle se présente». Pour la comédienne Sonia, présidente du jury du Festival, au-delà de sa vocation thérapeutique reconnue, le comique est «l’un des moyens d’expression auquel ont, parfois, recours les dramaturges pour s’inviter dans un débat politique ou soulever des questions en relation directe avec le vécu quotidien des citoyens, que ce soit d’ordre politique, social, culturel ou moral». La satire est, de ce point de vue, une arme assez redoutable entre les mains des artistes qui, chaque fois que le besoin se fait sentir, la mettent au servir d’une cause donnée ou pour aborder des situations tragiques, a-t-elle dit, ajoutant que le «rire peut réussir là ou d’autres moyens d’expression ont échoué». Le docteur Nader Omrane, critique de théâtre jordanien, abonde dans ce sens en indiquant que le «rire peut contribuer à forger une opinion publique en faveur d’une causse juste, le cas précis de la Palestine, qui suscite chez l’intelligentsia arabe un formidable élan de solidarité, se traduisant par une profusion d’œuvres artistiques qui, à des degrés différents, ont permis de porter la voix de la Palestine aux quatre coins de la planète et à l’intérieur de certaines sphères où le débat sur cette question était, soit interdit soit éludé». Son collègue palestinien, Kamel Bacha, a admis que certaines œuvres théâtrales comiques ont apporté «un plus» à la cause palestinienne et salué la «mobilisation des intellectuels et artistes arabes en faveur du combat pour la libération des territoires occupés». Il a déploré, toutefois, l’approche adoptée par certains dramaturges dont les œuvres manquent, selon lui, de réalisme et de professionnalisme. «Nous souhaitons que les prochaines œuvres qui seront consacrées à la Palestine puissent traduire la réalité dans ce pays sans tomber dans les stéréotypes inspirés de la culture occidentale, mais également oser exposer les contradictions de la société palestinienne pour mieux l’aider à appréhender son avenir et prendre son destin en main», a-t-il conclu. Le Festival national du théâtre comique qui s’est ouvert lundi dernier à Médéa, met en concurrence huit troupes qui concourent pour la «Grappe d’or». Cette quatrième édition est dédiée à la Palestine, pays dont une présentation, hors compétition, de la pièce Law kount falestini (Si j’étais Palestinien) a eu lieu à l’ouverture du Festival. Agence

La Nouvelle République

29-10-2009