“Mettez la Révolution dans la rue et vous la verrez reprise par douze millions d’hommes” disait Larbi Ben M’Hidi.
Cette phrase de notre frère Martyr, qui a donné sa vie pour rendre la dignité à son peuple, d’une façon tellement héroïque que ses propres bourreaux lui ont rendu les honneurs militaires, est exactement ce que l’Appel du 19 mars a voulu, à la seule différence que nous ne sommes plus douze millions mais quarante millions.
L’Appel du 19 mars est un sursaut d’honneur et de dignité d’un peuple qui ne veut pas mourir, qui ne veut pas être éclaté, et qui veut assumer l’héritage historique qui lui a été légué par les plus braves, et les plus fiers de ses fils, morts pour qu’il puisse vivre digne et fier.
Mais des forces embusquées, sordides et sournoises, ont détourné le fleuve de la liberté.
Elles l’ont détourné à leur seul profit, et ont perpétué les mêmes méthodes utilisées par le colon pour asservir ce peuple et le figer dans une attitude de soumission et de lâcheté.
Le Mal ne peut engendrer que le Mal.
Les ignobles imposteurs qui ont confisqué la souveraineté, chèrement acquise du peuple algérien, ont mené tout le pays au désastre et au carnage. Pire que les colons, ils ont déchu le peuple algérien de ses valeurs ancestrales les plus sacrées.
I n’y a plus lieu de tergiverser!
Nous confions cette dynamique du changement pacifique au peuple algérien, parce que nous n’avons jamais désespéré, ni de son génie, ni de sa bravoure, ni de sa dignité.
L’Appel du 19 mars entre maintenant dans sa phase de mobilisation et d’action.
Il n’a pas besoin de la presse aux ordres qui l’a étouffé, mais des journalistes intègres qui attendaient le jour de pouvoir se hisser à leur responsabilité historique.
Il n’a pas besoin de l’oligarchie militaire mais des hommes d’honneur qui composent notre armée, et qui attendaient le jour de pouvoir ressembler aux héros qui leur ont légué le dépôt sacré.
Il n’a pas besoin des intellectuels de service, mais de ceux dont l’esprit et le témoignage ne peuvent s’accommoder avec la compromission.
Il n’a pas besoin de la classe politique factice, mais des véritables volontés politiques qui attendaient ce moment historique pour servir leur Peuple et leur Patrie.
Les Algériens et les Algériennes savent que leur cohésion et leur conscience de l’impérative nécessité du changement pacifique seront l’aurore de l’Algérie.
Que partout, dans les universités, les rédactions de presse, les syndicats libres, les quartiers populaires, les diasporas algériennes à l’étranger, au sein de nos véritables élites civiles et militaires, intellectuelles et politiques, dans nos villes, nos villages et jusque dans nos lycées, le peuple algérien s’organise et se prépare à prendre son destin en main.
Nous n’attendrons de personne, ni d’une quelconque figure providentielle qu’elle réponde à notre détresse. Nous assumerons notre propre responsabilité historique. Nous sommes prêts à écrire des pages glorieuses de notre histoire. Nous sommes prêts!
Nous ne tomberons pas dans le piège de ceux qui se sont autoproclamés tuteurs du peuple et qui se sont appropriés les richesses de l’Algérie. Et nous n’userons jamais de la violence, parce que nous refusons de nous entretuer pour que persiste ce régime honni.
Nous recouvrerons notre souveraineté par la mobilisation de tout notre peuple.
Nous agirons en rangs serrés, déterminés à chasser les imposteurs et les aventuriers qui ont ruiné notre jeune nation.
Nous nous accepterons les uns les autres, dans nos différences, et même dans nos divergences.
Nous laisserons au peuple souverain le choix de son propre destin.
Nous ne solliciterons pas l’autorisation « légale » d’exister, parce qu’il serait honteux de demander à nos propres bourreaux l’autorisation de les chasser de nos vies.
Algériens, Algériennes, organisez vous, préparez vous au sursaut vital, volez au secours de la terre des ancêtres, et celle de vos propres enfants!
Vive l’Algérie!
Gloire à nos Martyrs !
25 octobre 2009
Colonisation