«L’ALLUMEUR DES RÊVES BERBÈRES» DE FELLAG L’humoriste est aussi un talentueux romancier |
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Y a-t-il de plus beau que d’être un excellent humoriste et un talentueux écrivain ? Fellag a le mérite de se distinguer dans tout ce qu’il fait. L’Allumeur des Rêves Berbères de Fellag est un roman qui s’inspire des malheurs des Algériens. Dans une cité d’Alger, au début des années 1990, l ‘eau est distribuée deux fois par semaine, de trois heures à six heures du matin. Pendant ce temps où l’eau s’écoule, où la vie reprend, Zakaria, célèbre journaliste, observe de son balcon les faits et gestes de ses concitoyens et les consigne sur des fiches : Alger en proie à la grande terreur au début des années 90. L’eau est distribuée deux fois par semaine, au coeur de la nuit. Dans cette oasis où la vie reprend, Zakaria, écrivain officiel déchu et traqué, observe ses voisins depuis son balcon. Ils se nomment Nasser, Malika, Rose, ou Samir, ils sont le petit peuple des survivants, simples et ingénieux, et ils vont l’entraîner dans l’exploration la plus romanesque de son existence. Les héros de Fellag envisagent nos rêves les plus fous, nos peurs les plus sourdes, et toutes les stratégies que nous inventons pour éclairer nos nuits. Mohamed Saïd Fellag est natif de Kabylie. Il étudie les arts dramatiques à 18 ans et se produit dans de nombreux théâtres d’Algérie au cours des années 1970. Par la suite il devra quitter l’Algérie. En 1978, il effectue un voyage en France et au Canada, vivant de petits boulots. En 1985, il effectuera un retour dans son Algérie natale et repense enfin à réaliser tout ce qu’il avait cogité. Il lance alors en 1986 son premier spectacle «les aventures de Tchop» et ensuite plusieurs lui succèderont. On associe souvent Mohamed Fellag avec son spectacle «Djurdjurassique Bled». Son premier spectacle en français lui vaudra le grand prix de la critique théâtrale et musicale. Dans ce spectacle, il nous raconte l’histoires de son pays natal, ses angoisses, ses folies et l’humanisme de son peuple. Ainsi il parcourt en différentes étapes la description de l’Algérie profonde. Son style d’humour, inspiré du grand Muhya, s’oriente essentiellement sur des histoire de sexe bien que de nombreux sketches débutaient auparavant à partir des différentes angoisses qu’il a vécues dans son pays et des malheurs qu’il a dû traverser et de nombreuses dénonciations. « Partout, quand on touche le fond, on finit par remonter, mais chez nous on creuse encore.. », peut-on écouter dans l’un des spectacles. Et ne laissant pas sa langue dans la poche, Fellag n’hésitera pas à montrer du doigt le problème délicat du rapport entre homme et femme en Algérie; employant parfois des propos très crus. Tout y passera ; les dénonciations fuseront… plus rien ne peut l’arrêter. Même la politique et les islamistes y passeront. Loin de sa terre natale, Fellag continue de s’inspirer des souvenirs du bled. Et depuis plusieurs années, les portes de la gloire sont ouvertes pour lui. |
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Mohand Cherif Zirem |
L’humoriste est aussi un talentueux romancier
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24 octobre 2009
Non classé