La pauvreté est l’insuffisance de ressources matérielles, comme la nourriture, l’accès à l’eau potable, les vêtements, le logement, et des conditions de vie en général, mais également de ressources intangibles comme l’accès à l’éducation, l’exercice d’une activité valorisante, le respect reçu des autres citoyens. Des analyses économiques et des débats portent sur la mesure de la pauvreté, ses causes, et les moyens à mettre en œuvre pour réduire cette pauvreté.
La pauvreté, généralement non-désirable et génératrice de souffrances, prend un sens différent, voire vertueux, dans un contexte religieux ou spirituel : vœu de pauvreté dans des ordres catholiques, renonciation aux « biens matériels », comme condition d’écoute optimale de Dieu. La religion catholique, par exemple, effectue une distinction importante entre « pauvreté » et « misère », mais cette distinction n’est pas pertinente au niveau de la lutte politique contre la pauvreté sous toutes ses formes.
La pauvreté peut toucher des personnes isolées ou des groupes et populations entières ; elle touche principalement les pays en développement, mais elle existe également dans les pays développés. Les États mènent des politiques d’aide aux pays pauvres (économie du développement) et, pour leurs propres citoyens, mettent en place des programmes d’aide sociale pour réduire ou supprimer la pauvreté.
19 octobre 2009 à 19 07 06 100610
Définition et mesure
SDF à Paris en 2005.La pauvreté est généralement considérée comme un phénomène multidimensionnel. La dimension pécuniaire est la plus fréquemment prise en compte.
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19 octobre 2009 à 19 07 07 100710
Pauvreté pécuniaire
Article connexe : Seuil de pauvreté.
La pauvreté pécuniaire est le manque d’argent, entraînant les difficultés, pour se nourrir, s’habiller, se loger. La pauvreté pécuniaire ou de revenu , résulte d’une insuffisance de ressources, et est estimée au moyen de seuils de pauvreté ( un individu est considéré comme pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté choisi). Différentes définitions de ces seuils existent ; les pays développés utilisent généralement des seuils relatifs, alors que la pauvreté dans les pays en développement est estimée au moyen de seuils de pauvreté absolus.
Cette évaluation de la pauvreté, du fait de sa simplicité, est couramment utilisée pour définir les individus pauvres et mesurer le taux de pauvreté d’une population.
Selon l’approche absolue, le seuil est fixé, depuis les travaux de Seebohm Rowntree en 1901, en fonction d’un panier de biens alimentaires et non alimentaires nécessaires à la survie quotidienne (2400 calories par jour pour la pauvreté et 1800 pour l’extrême pauvreté). Les biens non alimentaires comprennent l’habillement, le transport, l’hygiène, l’eau et l’énergie. Les États-Unis et le Canada ont recours à la mesure absolue de la pauvreté.
Selon l’approche relative, le seuil est fixé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l’ensemble de la population, avec comme référence le revenu médian (le revenu médian est le revenu séparant la population en deux, c’est-à-dire que la moitié de la population a un revenu plus élevé, et la moitié un revenu inférieur). Eurostat fixe le seuil de pauvreté relative à 60% du niveau de vie médian européen. Ce mode de mesure est critiqué pour être plus une mesure des inégalités que de la pauvreté[1], ce qui se traduit par des effets contre-intuitifs : un enrichissement de la population la plus riche, au-dessus du revenu médian, ou de la population la plus pauvre, en dessous du niveau de pauvreté, ne change rien à l’indicateur, tandis qu’inversement un appauvrissement de la classe moyenne en faisant passer une partie sous le revenu médian va faire baisser ce dernier et réduire la pauvreté apparente, un enrichissement inverse augmentant le revenu médian avec l’effet inverse (augmenter la pauvreté). [2].
Ces deux mesures dévoilent deux regards sur le problème de la pauvreté, deux approches politiques que l’on pourra en première approche qualifier de socialiste et de libérale. A travers le prisme socialiste, la pauvreté pose avant tout un problème d’exclusion ; l’homme ne se réalise qu’au sein de rapports sociaux et les inégalités de richesse sont des sources de discrimination. La vision libérale donne elle la primauté à l’individu, l’important étant la satisfaction de ses besoins fondamentaux.
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19 octobre 2009 à 19 07 08 100810
Pauvreté globale, développement humain
Articles détaillés : Indicateur de pauvreté et Indice de développement humain.
Table de chirurgie, Nigéria.Outre la dimension pécuniaire, la pauvreté s’exprime sous des dimensions regroupées sous le terme de « pauvreté humaine ». Il s’agit des dimensions sanitaire, éducationnelle, sociale, culturelle, et politique de la pauvreté.
Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a créé en 1990 l’indice de développement humain, puis deux indicateurs synthétiques de pauvreté : l’IPH-1 et l’IPH-2 (Indicateur de Pauvreté Humaine). Ces indicateurs sont très corrélés.
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19 octobre 2009 à 19 07 11 101110
Pauvreté des potentialités
La pauvreté des potentialités ou des capacités exprime le manque de moyens permettant de sortir de la pauvreté.
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19 octobre 2009 à 19 07 11 101110
Évaluation de la pauvreté dans le monde
Les estimations de la pauvreté dépendent des définitions utilisées.
Ainsi, d’après le Programme des Nations unies pour le développement, les pays où la pauvreté est la plus forte sont des pays d’Afrique, en particulier les pays les moins avancés[3].
Les indicateurs du Pnud permettent d’établir des comparaisons entre pays ; ainsi, vers 2005,
le Tchad est le pays où la pauvreté humaine est la plus forte, et la Sierra Leone est le pays où le développement humain est le plus faible ;
l’Islande est le pays à plus grand développement humain, et la Suède à plus faible pauvreté humaine[4].
En 2008[5], la Banque mondiale a fixé a 1,25 dollar américain par jour le seuil de pauvreté international, contre un dollar précédemment. Le nouveau seuil représente le seuil de pauvreté moyen des 10 à 20 pays les plus pauvres. Selon ce nouveau critère, 1,4 milliard de personnes dans le monde en développement vivent avec moins de 1,25 dollar par jour en 2005, contre 1,9 milliard en 1981. Le taux de pauvreté mondial a été divisé par deux (de 52 % à 26 %), mais il est stable en Afrique subsaharienne (50 %). Pour les pays à revenu intermédiaire, la Banque mondiale trouve plus indiqué de fixer le seuil de pauvreté à 2 dollars par jour, ce qui donne un total de 2,6 milliards de personnes sous ce seuil.
Selon le seuil de pauvreté de 1 dollar par jour en PPA 1985, la majorité des pauvres se trouvent en Asie du Sud (39%), Asie de l’Est (33%) et en Afrique sub-saharienne (17%). Les pays comptant plus de la moitié de leur population sous le seuil de pauvreté sont: Guatemala, Guinée-Bissau, Inde, Kenya, Lesotho, Madagascar, Népal, Niger, Sénégal, et Zambie.[réf. souhaitée]
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19 octobre 2009 à 19 07 12 101210
Algérie: un quart des algériens dans la misère
le 09 Octobre, 2009 | 2639 lecture(s) | Voir Réactions
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La pauvreté s’est « confortablement » installée dans les foyers algériens. Le pays compte au moins 1,2 million de familles démunies. Une réalité longtemps dissimulée par les pouvoirs publics. Le chiffre n’est pas établi par une quelconque ONG ou organisation autonome qu’on pourrait accuser d’avoir une volonté de ternir l’image du pays. Il est communiqué par l’un des ministres le plus hostile au débat autour de la misère sociale en Algérie, celui de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté algérienne à l’étranger, Djamel Ould Abbès. Le couffin du Ramadhan a, semble-t-il, contraint ce dernier à rendre publiques ces statistiques. En effet, dans une déclaration reprise avant-hier par l’APS, M. Ould Abbès donne le chiffre de 1 200 000 familles démunies qui ont bénéficié de l’aide de l’État durant le mois sacré, qui est de 3 milliards de dinars.Ce sont donc au moins autant de familles qui sont dans le besoin. Mais le nombre sera sans nul doute très important. En tout cas, il est beaucoup plus important que les 72 302 personnes « démunies » recensées auparavant par le département de Djamel Ould Abbès.
Ce dernier, qui ne cesse de gloser sur la dénomination de la pauvreté, préférant désigner cette population par le terme « démunie », devra désormais penser à ces millions d’Algériens qui peinent à subvenir à leurs besoins les plus élémentaires. Le phénomène n’est pas marginal. En l’absence d’étude nationale sur le sujet (la dernière en date a été réalisée en 2006), il est difficile de connaître avec exactitude le nombre de pauvres en Algérie. Aucune enquête sérieuse n’a été établie depuis le dernier rapport du PNUD sur la pauvreté en Algérie, témoigne un responsable de la Banque mondiale à Alger. C’est sur les documents des organismes internationaux que les services de sécurité se sont basés pour élaborer, en avril dernier, un rapport dans lequel ils confirment l’étendue du phénomène. « Depuis la crise pétrolière de 1986, des pans entiers de la société algérienne ont sombré dans la pauvreté. En 2003, et malgré des réserves de change dépassant les 30 milliards de dollars, un Algérien sur trois vit en dessous du seuil de pauvreté », explique ce rapport des services de sécurité repris, à l’époque, par la presse nationale.
Le nombre de pauvres dépasserait, selon la même source, les 10 millions de personnes. La situation s’est dégradée davantage ces dernières années. Elle est accentuée en particulier par la précarité de l’emploi et l’érosion du pouvoir d’achat des Algériens. L’Algérie est visiblement un pays riche avec une population pauvre. Alors que la rente pétrolière est en nette progression (144 milliards de dollars de réserves de change), la répartition des richesses n’est pas équilibrée. Selon le dernier rapport du PNUD, moins de 20% de la population détiennent un peu plus de 50% des richesses du pays. Le reste de la population n’a droit qu’à des miettes. C’est dans les zones rurales que le phénomène est plus généralisé. Selon la carte de la pauvreté établie par l’Agence nationale d’aménagement du territoire (ANAT), 17,4% des communes situées dans les Hauts-Plateaux sont frappées de plein fouet par la misère sociale. La situation est plus critique également dans les zones montagneuses, comme les wilayas de Médéa, Chlef et Aïn Defla. Les signes de la pauvreté, selon la même étude, sont visibles notamment à travers le revenu des ménages oscillant entre 5000 et 10 000 DA/mois, le taux d’analphabétisme, le droit aux soins et l’accès au logement. Pour ces familles, le débat actuel autour de l’accès aux technologies de l’information et de la communication relève de la fiction. Le gouvernement est appelé ainsi à revoir sa copie et à se mettre au travail afin d’assurer d’abord les conditions d’une vie digne à ses citoyens.
Madjid Makedhi
Le matin
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20 octobre 2009 à 1 01 26 102610
LA PAUVRETÉ RECULE SELON LE MINISTRE DE LA SOLIDARITÉ
Ould Abbès dans sa tour d’ivoire
20 Octobre 2009 – Page : 4
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C’est vrai que le spectacle est affligeant M. le ministre!
L’Algérie compte officiellement 1.750.000 de pauvres à qui l’Etat a consacré 7 milliards de dinars, soit en moyenne quelque 4000 dinars par personne.
Ces chiffres, communiqués, il y a quarante-huit heures, n’indiquent pas que le phénomène de la pauvreté a baissé si l’on se réfère aux déclarations ainsi qu’aux statistiques fournies par le ministre de la Solidarité, de la Famille, et de la Communauté nationale à l’étranger, l’année dernière. «Le taux de pauvreté est passé de 12,8% en 2000 à 5% à l’heure actuelle», a annoncé Djamel Ould Abbès. Or, si l’on considère que la population algérienne s’élève à plus de 35 millions d’habitants, on déduit que 1.750.000 sont pauvres. Cette opération mathématique, somme toute élémentaire, contredit de manière incontestable les données avancées par le ministre de la Solidarité.
L’environnement économique et social de plus en plus difficile et contraignant dans lequel évolue la majorité des citoyens ne peut que confirmer que ces informations sont loin de refléter la réalité du terrain. Elles seraient même sujettes à caution.
En effet, si l’on prend en compte seulement le million de retraités qui perçoit moins de 11.000 dinars par mois, les deux millions de handicapés qui bénéficient d’une pension de 4500 DA qui ne leur suffisent même pas à faire face à leurs traitements médicaux ainsi que les 3 millions de diabétiques (8% de la population)…on peut affirmer, sans nous tromper, que ces catégories sociales n’évoluent pas dans le cercle très fermé des nantis ou des nouveaux riches. Ils sont en situation chronique de précarité. D’autre part, les 7 milliards de dinars consacrés par l’Etat pour aider les plus démunis à faire face à un quotidien de plus en plus impitoyable, ne peuvent, en aucun cas, constituer une réponse à la régression de la pau-vreté à travers l’ensemble du territoire national.
L’effort est louable et demeure une initiative, certes incontournable pour pallier une situation d’urgence. L’assistanat n’a cependant guère été la panacée pour lutter efficacement contre ce type de fléau. Précarité, pauvreté. Des concepts qui témoignent de la condition humaine. Entre le premier et le second, la frontière est souvent ténue. En faire un problème de sémantique ou tronquer des chiffres conduit à faire preuve d’indécence. «En Algérie, il n’existe pas de pauvres mais des nécessiteux», avait déclaré le ministre de la Solidarité. Les souffrances, si elles ne peuvent être soulagées, méritent au moins le respect. Sinon le silence.
La flambée des prix des produits de consommation de base et des fruits et légumes ont conduit des mères de famille à faire les poubelles et à récupérer ce qui est invendable et avarié, abandonné par les commerçants à la fin des marchés. Ce que nous pouvons ob-server quotidiennement sur le terrain. Un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur.
Des comportements auxquels s’adonnent désormais ceux qui ne savent pas tendre la main. Ceux qui ne veulent pas sombrer dans la mendicité et garder le peu de dignité qu’ils veulent absolument préserver. Les statistiques doivent les prendre en compte. Les pouvoirs publics ne peuvent les ignorer. Ils ont la responsabilité d’une efficace prise en charge. La flambée des prix des viandes et des fruits et légumes, qui s’est déclarée à la veille du mois de Ramadhan, se poursuit. Elle s’installe durablement dans le temps. Le pouvoir d’achat des Algériens s’en est sensiblement ressenti. Combien d’entre eux sont aujourd’hui en situation de précarité? Le département de Djamel Ould Abbès ne nous le dit pas. Combien de harraga continuent à vouloir fuir le pays faute de pouvoir mener une vie décente dans leur pays?
A ce sujet, les communiqués restent laconiques. Tandis que la réponse, à ce mal qui gangrène la jeunesse algérienne, se manifeste à travers des textes de loi répressifs. Pour clore ce tableau, le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté à l’étranger ne nous explique pas comment une économie, qui aura bien du mal à équilibrer sa balance commerciale en 2009, qui a dû recourir à des restrictions attestées dans la loi de finances complémentaire pour lui prêter main forte, a pu faire reculer la pauvreté.
Mohamed TOUATI
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23 octobre 2009 à 12 12 54 105410
Y a-t-il des pauvres en Algérie ?
par Mohamed Chabane*
La pauvreté en Algérie est considérée comme une insuffisance qualitative et quantitative de la consommation alimentaire ou un défaut d’accès aux besoins sociaux élémentaires (santé, éducation…).
Connaître le nombre exact de pauvres aujourd’hui en Algérie, relève de l’impossible. La raison est assez simple. La grande pauvreté de l’information statistique accessible à ce propos ne permet pas d’établir un profil exact des pauvres algériens et de leur nombre réel. La dernière étude qui a permis de développer des analyses objectives à ce sujet est celle de la banque mondiale de 1995. L’analyse des données de cette enquête révèle une concentration de la pauvreté dans le milieu rural. La proportion élevée de pauvres dans le milieu rural s’explique essentiellement par la faible diversification des sources de revenus et par les contraintes qui pèsent sur l’agriculture et l’élevage, qui sont les deux principales sources d’emploi rural. L’enquête de la banque mondiale a évaluée le nombre de pauvres en Algérie à cette époque, à 6 360 000 personnes, soit 22,6 % de la population du pays. La proportion des plus pauvres est passée de 10 à 20 % de la population entre 1988 et 1995. En 1988 comme en 1995, les populations les plus pauvres sont en majorité rurales avec respectivement, 72 % et 68 %.
L’étude s’est basée sur trois seuils de pauvreté : d’abord, un seuil de pauvreté extrême, estimé comme la somme d’argent nécessaire pour satisfaire les besoins alimentaires minimaux, équivalents à 2100 calories par jour, soit pour 1995, 10 943 DA par an et par personne, ensuite, un seuil inférieur, tenant compte des dépenses non alimentaires et estimé en 1995, à 14 825 DA par an et par personne, et enfin, un seuil de pauvreté supérieur, équivalent à 18 191 DA annuel par personne. Une autre étude (enquête sur le niveau de vie et la mesure de la pauvreté accomplie par le Centre national d’études et d’analyses pour la population et le développement (CENEAP) divulgue une diminution de la proportion des pauvres en Algérie.
En effet, l’accélération de la croissance économique en Algérie depuis les années 2000 a contribué fortement à développer des signes favorables pour les principaux équilibres macro-économiques et financiers du pays. Elle a contribué également à la réduction des taux de chômage et par conséquence à celui de la pauvreté. Néanmoins, et malgré les politiques menées par l’Etat et les efforts considérables consacrés afin d’éradiquer ce dernier, il demeure un phénomène d’actualité qui touche les classes les plus diminuées de la société.
Selon les résultats de cette enquête du centre national d’études et d’analyses pour la population et le développement (CENEAP), la prévalence de la pauvreté est de 11,1% de ménages pauvres dont 8% de ménages urbains et 15,2% pour le milieu rural. Cette enquête a révélé également que le seuil de pauvreté général (SPN) en 2005 a atteint le seuil de 5,7%, par rapport à 12,1% en 2000 et 8,1% en 1988.
Cette étude a permis de mettre en évidence l’existence de 177 communes en situation critique, abritant une population de 1 569 637 personnes, pour lesquelles tous les indicateurs signalent une précarité avancée. Un deuxième ensemble de 230 communes qui jouissent d’une situation moyenne et près de 75% des communes, soit 1 131 communes connaissent une situation favorable. Cette enquête a révélé que le Nord concentre le plus grand nombre de communes défavorisées, soit 84 communes suivi par les Hauts Plateaux avec 80 communes.
Aujourd’hui, aucune étude fiable ne peut déterminer les seuils exacts de la pauvreté dans le pays. Néanmoins, quelques éléments et un petit calcul, nous permettent de constater que le phénomène est réel et d’actualité en Algérie.
Prenant l’exemple d’une petite famille constituée de deux parents et deux enfants. Sachant que les dépenses alimentaires représentent près de 60% du budget global des ménages dont un peu plus d’un quart pour les céréales, 14% pour le lait et ses dérivés et 13,5% aux légumes secs, 11,5% pour les fruits et les légumes frais (d’après les estimations de l’enquête du CENEAP). Calculons les frais mensuels de leurs alimentations de base : 60 baguettes de pain, 60 sachets de lait, un bidon d’huile alimentaire, 3 kg de sucre, 5 kg de pattes alimentaires, 2 kg de riz, 1 kg de café, 1 plateau d’œufs et l’équivalent de 4 000 DA de légumes frais et des légumes secs par mois. Avec ce simple calcul, nous constatons que cette petite famille (relativement à la taille moyenne de la famille en Algérie), consomme l’équivalent de 8 000 DA de produits alimentaires de base, sans protéines animales (viandes rouge ou blanches), sans fruits et sans produits laitiers (fromages et yoghourts). On incluant ces produits, la somme s’élève à plus de 12 000 DA par mois. Sans la prise en considération des charges mensuels (loyer, électricité, …) ou des frais occasionnels (rentrée scolaire, frais de santé, vêtements de l’aïd, …), des dépenses de distraction,…etc. Cette famille n’est-elle pas considérée comme une famille pauvre ? Elle dépense la somme de 12 000 DA pour son alimentation de base et elle ne pourrait pas se nourrir normalement à raison de 2 700 calories par jour (apports en énergie quotidiennement nécessaire à un être humain normal selon les normes de l’OMS) sans dépenser plus.
Cette somme représente en parallèle, le SNMG Algérien (Salaire National Minimum Garanti). Combien de personnes vivent en Algérie avec le SNMG ? Combien seraient-ils à ne même pas toucher les 12 000 DA ? Certainement, ils sont des centaines de milliers à travers le pays. Des titulaires des contrats précaires, des vacataires, des jeunes en pré-emploi, des retraités, des licenciés,… Nous ne pouvons donc pas les considérer comme des pauvres ?
Par ailleurs, la forte corrélation établie entre le niveau du chômage et celui de la pauvreté, nous laisse prétendre qu’il y a des pauvres au-delà de ceux qui perçoivent un salaire fixe. Avec 1 245 000 personnes sans emploi, soit 12% de la population active, et en absence d’une indemnisation du chômage conséquente pour faire face aux coûts de la vie, il y a au moins, 1,2 millions de pauvres en Algérie. Cette analyse permet de déduire que le phénomène de pauvreté est réel et ne peut être une simple illusion. Il ne pourrait malheureusement pas être une invention des médias.
*Laboratoire d’Economie et de Sciences Sociales de Rennes
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12 novembre 2009 à 15 03 58 115811
il a raison ce Mohamed CHABANE