Entre ramage et plumage
«Hé ! Bonjour, monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois.»
Si La Fontaine était encore de nos jours, il aurait sans doute adressé ces quelques vers en guise de félicitations à Obama pour son nouveau prix Nobel de la paix.
Un prix mérité à la manière de Shimon Pérès et d’autres «héros épiques». Un prix valu au vu des nouvelles prouesses de ce nouveau «King», car il a le mérite d’avoir entamé une nouvelle guerre au Pakistan, aggravé la guerre en Afghanistan, et de continuer sa menace d’attaquer l’Iran si ce dernier ne fait pas ce qu’exige le gouvernement des Etats-Unis et renonce à ses droits de signataire du Traité de non-prolifération.
Il a le mérite d’avoir accumulé le déplacement de deux millions de Pakistanais et la mort d’un grand nombre parmi leurs populations, et ce, en quelques mois de pouvoir. Même constat chez les Afghans : le nombre de civils morts continue de monter pendant que bourdonne la «guerre de nécessité» impossible à régler.
Pas une politique de Bush n’a été amendée. L’Irak est toujours occupé. Le camp de la torture de Guantanamo est toujours en service. La détention abusive et les assassinats poursuivent leur train d’extermination. Les libertés civiques sont toujours violées au nom de la «guerre contre le terrorisme», etc
Le non cynique pourrait raconter que le comité Nobel s’empare de la rhétorique d’Obama pour l’investir dans la quête de la paix au lieu de la guerre. Nous espérons tous que cela puisse marcher. Mais la conséquence la plus vraisemblable, c’est que ce prix a matérialisé le principe de Georges Orwell «La guerre est la paix.»
Obama n’a rien fait pour que rende compte le régime criminel de Bush. Son administration a soudoyé et menacé l’Autorité palestinienne pour qu’elle coopère avec le projet israélo-étasunien de balancer le Rapport Goldstone de l’ONU sur les crimes de guerre sionistes à Ghaza
Le comité Nobel a placé tous ses espoirs sur un peu de peau colorée.
«La guerre est la paix» est désormais l’engagement de cette nouvelle organisation.
Lorsque les arguments en faveur de la guerre deviennent quasiment intarissables — hégémonie pétrolière, droits des femmes, démocratie, vengeance pour le 11/9, refus de bases pour Al-Qaïda, protection contre le terrorisme –, la guerre devient la voie vers la paix.
Le comité Nobel a accordé le prestige de son Prix de la paix à la Langue Fourchue et à la Pensée Inintelligible.
Bien dommage pour Hitler…
C. A.
14-10-2009
14 octobre 2009
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