L’unique combat…
Par :Adila Katia
RÉSUMÉ : Kenza prie pour que le facteur n’ait pas de courrier. Il risquerait de tout gâcher en parlant à son mari de la lettre recommandée. Dès son retour, Djamel lui propose de choisir entre deux métiers. Elle n’a pas encore eu le temps de lui parler des lettres.
6eme partie
Kenza est toute transformée. Le travail fait d’elle une nouvelle femme. Sa belle-famille le remarque. Son mari aussi.
- Si j’avais su, il y aurait longtemps que je t’aurais trouvé du travail, lui dit-il un soir. J’ai été bête de te refuser de travailler au début de notre mariage.
- Moi, ce qui me fait plaisir, c’est que tu reconnais tes erreurs, soupire-t-elle. Djamel, je t’aime !
- Moi aussi. À chaque fois que je pars, je laisse mon cœur près de toi. Tu ne peux t’imaginer combien tu me manques quand tu n’es pas près de moi.
- Je t’avoue qu’il y avait des nuits très longues et froides, murmure Kenza, je t’en voulais de ne pas m’emmener avec toi. Je m’ennuyais de toi, plus rien n’avait de sens. Mais, maintenant, que je travaille, je peux me consacrer à autre chose qu’à penser à toi et à compter les heures durant ton absence !
- Qu’est-ce que tu fais précisément ? demande son mari.
- Je remplace le directeur. Je vais préparer une exposition de peinture sur soie. Il y a aussi des soirées artistiques à programmer pour le mois de Ramadhan. Je vais contacter des chanteurs. Avec un peu de chance, il y aura une troupe de théâtre de passage dans la région !
- Tu dois être présente le soir ? s’inquiète Djamel.
- Non, je dois seulement organiser, mais si tu veux qu’on y assiste, ce sera avec joie !
- À Alger ou ailleurs, je n’y verrais aucun inconvénient, mais, ici, je suis désolé, ce serait très mal vu ! Personne n’aura de respect pour toi ! Tu connais notre milieu, il est fait uniquement pour les hommes !
- Inutile de me rabattre les oreilles avec ce sujet ! je le connais par cœur, l’interrompt Kenza. Je te donne raison sur un point, si je me familiarise avec eux, ils n’auront plus aucun respect pour moi. Dis, je pourrais t’accompagner à Alger ou à Annaba ?
- Hélas, pas cette fois. Tu me rappelles que je dois préparer mes papiers !
Djamel va dans leur chambre et sort son cartable en cuir de la garde-robe. Il prend la paperasse se trouvant dans les tiroirs de son bureau et commence à les trier. Il abandonne le tri des papiers pour les lire. Deux de ses amis avaient tenu à le rappeler à leurs bons souvenirs.
- Kenza, tu ne m’as rien dit sur ces courriers ? pourquoi les avoir mis dans la commode ?
- J’ai dû oublier. C’était sûrement pour ne pas les égarer que je les ai mis là, répond-elle depuis la cuisine.
- Mais tu aurais pu me le dire ! Et si cela avait été urgent ? crie-t-il, de la colère dans la voix. Et si j’avais raté un rendez-vous ?
- Pour les rendez-vous, ils se seraient servis du téléphone, répond Kenza. Tu les as lues ?
- Oui.
- C’était urgent ? demande-t-elle.
- Non.
- Pourquoi te mettre en colère, alors ? dit-elle, en le rejoignant dans la chambre. Parce que j’ai oublié de te les remettre ?
- Parce que cela aurait pu être urgent et puis, ce n’est pas la première fois, remarque Djamel. Depuis que tu travailles, tu oublie tout !
- Non, je n’ai pas oublié. Une surprise t’attend au salon, si tu veux bien y aller ?
Djamel ne la croit pas. Il pense qu’elle veut seulement se rattraper. Il prend tout son temps pour ranger ses papiers avant de se rendre au salon. Une vraie surprise l’attend. Il la découvre en ouvrant la porte !
A. K
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12 octobre 2009
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