[Bouillon de culture] Commentaire sur : « Un 3 septembre »
Samedi 26 Septembre 2009 23h25mn 46s
Nouveau commentaire sur l’article #7817 « Un 3 septembre »
Auteur : Artisans de l’ombre (IP: 41.200.122.20 , 41.200.122.20)
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Commentaire:
Charles Lassailly, né le 3 septembre 1806 au 16 de la rue Royale, à Orléans, mort le 14 juillet 1843 à Paris, est un écrivain français. Classé généralement parmi les « petits romantiques » et les « romantiques frénétiques », comme Philothée O’Neddy ou Xavier Forneret, il est surtout connu comme auteur des Roueries de Trialph.
Biographie
Fils de Louis-Prosper Lassailly, un courtier de commerce, et de Louise-Angélique Margouillier, Lassailly est l’aîné de quatre enfants. Après de bonnes études, alors que sa famille pensait qu’il s’orienterait vers la prêtrise, il entre comme commis dans la pharmacie de Jacques Montagnier, dont la boutique se trouve 8 place du Grand-Marché. Après avoir entrevu Hugo et Nodier de passage à Orléans en 1825, il décide de quitter la pharmacie et part, en juillet 1826, avec 50 francs accordés par son père en échange de la promesse d’aider ses frères et sa sœur Léonide, tenter sa chance à Paris, où il connaît la vie de bohème. Le 17 décembre 1829, suite à des difficultés professionnelles, son père se suicide en se jetant dans la Loire. En janvier 1830, le mensuel La Psyché publie son poème Le Regret.
Se distinguant par son dandysme, il rencontre Victor Cousin, Alexandre Dumas, Alfred de Vigny, est admis en 1833 aux samedis de Gavarni, où il fait la connaissance de Balzac en 1834, et au salon de la duchesse d’Abrantès[4]. En août 1830, après les Trois Glorieuses, recommandé par Cousin, Lamartine et Hugo, il rencontre Villemain, membre du Conseil royal de l’Instruction publique, afin d’obtenir un emploi de bibliothécaire, en vain. Devenant journaliste, il s’épuise dans des travaux alimentaires[5], est publié dans l’Indépendant, L’Artiste, assure la rubrique des spectacles à L’Intransigeant, devient secrétaire à la Revue des Deux Mondes, donne des recensions bibliographiques au Messager de 1838 à 1840[4]. Toutefois, le caractère épisodique de ces contributions ne lui permet pas de vivre réellement de sa plume.
Il appartient au groupe des Bousingos, groupe de jeunes romantiques excentriques des années 1830, parmi lesquels on trouve Petrus Borel, Alphonse Esquiros, Théophile Gautier ou Gérard de Nerval. Avec ses camarades, il participe à la bataille d’Hernani (25 février 1830), où, vêtu d’un gilet vert tendre, il se distingue par ses outrances, ainsi qu’aux premières de Marion Delorme au théâtre de la Porte Saint-Martin (11 août 1831) et du Roi s’amuse (22 novembre 1832).
En 1832 paraît chez Renduel et Fournier, l’éditeur des romantiques, Poésie sur la mort du fils de Bonaparte, qui annonce en quatrième de couverture la parution prochaine de deux romans, Robespierre, roman politique, et Jésus-Christ, roman philosophique, qui ne verront jamais le jour.
Après la parution chez Silvestre et Beaudoin des Roueries de Trialph, le 18 mai 1833, qui ne bénéficie d’aucune critique et ne rencontre pas le succès escompté, il prépare avec Gavarni et Antony Deschamps la création du Journal des gens du monde, journal artiste, fashionable, consacré à la littérature et à la mode, le 15 octobre. Rédacteur en chef, il est bientôt contraint de démissionner, mais continue à publier des articles, avant la disparition du périodique, en juillet 1834, au bout de 19 numéros. En 1834, il collabore au magazine d’Édouard Pouyat, Les Étoiles, ainsi qu’à d’autres publications, notamment féminines, ainsi qu’au Monde dramatique de Gérard de Nerval, et participe, avec Borel, au Livre de beauté de Louis Janet.
En 1836, il rencontre lors d’un bal la comtesse de Magnencourt, qui lui inspire une passion muette[11]. Cette idylle aurait, selon certains, inspiré l’intrigue de Ruy Blas à Hugo[12]. De même, il passe pour avoir inspiré le personnage de Michel Chrestien à Balzac.
À plusieurs reprises, il tente de fonder ses propres revues, toutes au destin éphémère malgré leur ambition, faute d’abonnés, qu’il s’agisse d’Ariel, journal du monde élégant, créé avec Théophile Gautier et à laquelle contribuèrent Vigny et Musset, mais qui ne parut que du 2 mars au 7 mai 1836[14],[15], ou de la Revue critique, dont il était à la fois le directeur, le propriétaire et l’unique rédacteur[5], en janvier 1840 (ce mensuel n’eut que quatre numéros).
En 1839, il est employé comme secrétaire par Balzac, alors installé à la Maison des Jardies, pour l’aider dans la rédaction de l’École des ménages et collabore à Mercadet, ou Le Faiseur[16]. Revenant sur cet épisode de sa vie, Lassailly expliquera avoir été réveillé jusqu’à huit fois par nuit pour, « le pistolet sous la gorge », inventer « le sujet d’un drame qui fasse courir tout Paris ». Toutefois, il décline l’offre de François Guizot, alors ministre de l’Intérieur, qui, en 1830, lui propose de devenir sous-préfet, de même que celle de Villemain, alors ministre de l’Instruction publique, qui, en 1839, lui ouvre les portes de l’enseignement, car, l’une comme l’autre, elles l’auraient éloigné de Paris et contraint à renoncer à une carrière littéraire, alors qu’il est encore persuadé que justice sera rendue à son talent. En même temps, s’il persiste dans l’activité journalistique, c’est qu’à ses yeux, l’art peut influer sur le réel.
Esprit tourmenté par la religion, obsédé par la pureté, enfermé dans l’illusion d’un dialogue avec de grandes figures de l’histoire, alors qu’il vit dans la misère, il sombre dans la folie au début de mai 1840, à la suite du naufrage de la Revue critique. Grâce à l’intervention de Vigny, qui fait ce qu’il peut pour aider un Lassailly qu’il considère comme « encore un désolant exemple des supplices d’un travail excessif dans une organisation faible », il obtient un secours du ministère de l’Intérieur et, le 12 mai 1840, Lamartine organise une quête à la Chambre des députés en sa faveur[18]. Il est admis dans la maison de santé du docteur Blanche, au n° 4 de la rue Traînée. Puis, en septembre, peut-être à l’initiative de Vigny, il devient pensionnaire du docteur Brière de Boismont, au 21 rue Neuve Sainte-Geneviève, près du Panthéon, où il demeure, hormis quelques absences, jusqu’à sa mort, en 1843, à l’âge de 36 ans.
Républicain, il a facilité la formation de la légende napoléonienne avec ses poésies qui ont remporté un succès populaire. Surtout, il est l’auteur d’un roman où le héros reflète la tendance suicidaire de la génération romantique.
Pour Tristan Tzara, Lassailly est, avec Borel, de ceux qui « nous communiquent [...] l’incapacité de la parole en tant que véhicule de la logique, d’exprimer des sentiments » (Essai sur la situation de la poésie, 1927).
Œuvres
* Poésie sur la mort du fils de Bonaparte, Paris, Eugène Renduel, 1832, 15 pages
* Les Roueries de Trialph, notre contemporain avant son suicide, Paris, Silvestre, 1833, XXXII-338 pages (rééd. Paris, Plasma, 1978, 191 pages, et Arles, Sulliver, 2006, 221 pages)
Auteur de quelques articles dans la Revue des Deux Mondes, il a publié en feuilleton plusieurs nouvelles dans le Siècle[20] :
* Une éducation de jeune homme au XVIIIe siècle, 8 avril 1837
* La Trahison d’une fleur, 18 août 1837
* Grégorio Banchi, 9 octobre 1837
* Un secrétaire du XVIIIe siècle, ou le Griffon de la vicomtesse de Solanges, 6 et 7 novembre 1837
* Louisette, 8 et 9 janvier 1838
* Les Gouttes de digitale, 7 mai 1838
Il a également collaboré au Livre de beauté, souvenirs historiques[21], à la Morale en action du christianisme[22], et publié l’Insouciance dans Le Dalhia, le Cadavre en 1834 et le Prolétaire dans la revue Les Étoiles, la nouvelle l’Homme de trente ans en 1837 dans la Chronique de Paris, journal de Balzac.
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5 octobre 2009
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