Khalifa Airways : Le ciel à votre portée
Lille, Mulhouse, Marseille, Toulouse, Lyon, Barcelone, Palma, Alicante, Khalifa essaime l’Europe.
Que ce soit au milieu du crachin lillois, en cité phocéenne, au bord du Rhône ou sur le tarmac alsacien près de la ligne bleue des Vosges et du Jura suisse, Khalifa Airways, qui apporte chaque jour et à chaque desserte le soleil d’Algérie aux brumes de l’Hexagone, a réussi en fin de piste à s’imposer. Non seulement comme une grande compagnie aérienne à l’étranger, mais surtout comme une compagnie avec laquelle il faudra désormais compter.
Si Khalifa multiplie actuellement les “sorties presse” en associant dans ses différentes escales les journalistes de la presse publique et privée, c’est parce que ses responsables ont compris très tôt l’importance et les enjeux de la communication.
Et sur ce plan, le P-DG Moumen Khalifa n’a lésiné ni sur les hommes ni sur les moyens. À tel point que les techniciens chargés de la prise en charge des passagers au niveau des principales villes de France ont fini par tisser avec les responsables locaux de solides liens de coopération et d’amitié. Souvent personnelle. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la délégation algérienne pour sa dernière “escapade” a été reçue quasiment en grande pompe par le premier adjoint au maire de Toulouse. Une femme. Une femme qui garde d’ailleurs un excellent souvenir d’El-Khroub, qui se trouve être jumelée avec la cité qu’elle administre.
C’est à l’entrée du musée national de l’automobile qu’elle nous accueillera, au nom du premier officier de la ville. Qui, soit dit en passant, ne s’est pas contenté de chasser sur les terres de Le Pen, mais a même autorisé la communauté musulmane à construire sa propre mosquée, le minaret en moins.
Mais pour en revenir à ce musée, unique en Europe, précisons tout de même que le directeur de l’institution lui-même fera le guide. Une délicate attention que nous apprécierons et dont Khalifa en tire tous les dividendes. Et ce qu’il nous dira mérite d’être raconté : il s’agit en fait d’un pan entier de l’histoire de la ville et qui a pour nom Schlumpf. Les deux frères Schlumpf étaient des industriels du textile, mais des collectionneurs fous de vieilles voitures. Ils investiront dans leur passion jusqu’à leur dernière chaussette — un comble pour des propriétaires de filature et l’une des plus grandes fortunes de France. Pour des raisons économiques conjoncturelles, leurs usines feront faillite et les Schlumpf n’auront d’autre alternative que de vendre leurs quatre cents vieux “teuf-teuf”. Ils n’en auront pas le temps. La section CFDT veillait au grain. Aucune transaction n’aura lieu. L’extraordinaire collection servira de musée à l’image du musée du papier peint ou du tissu dont s’enorgueillit Mulhouse.
Les Schlumpf quitteront la France pour le canton de Bâle où ils s’installeront dans un hôtel privé (les pauvres malheureux) avec terrasse sur le Rhin…
Les héritiers seront quand même dédommagés par l’État français à hauteur de 40 millions de francs lourds. Mais qu’a-t-il de si spécial ce musée pour qu’on vienne chaque année le visiter comme on visite Lourdes ? La qualité des engins exposés, et dont les modèles ont pratiquement disparu de la surface de la planète. Cela va, par exemple, de l’ancêtre des voitures, celle que l’on faisait rouler à la vapeur d’eau (chauffage d’où le nom de chauffeur), à la Bugati royale. De ce type de voitures, il n’en reste que six de par le monde.
Prix : 50 millions de francs, soit au change actuel 60 milliards de centimes. Un pactole qu’on ne trouve pas sous les sabots d’un cheval. Mais à côté de ce pur joyau à qui il ne manque que l’écrin, vous avez des véhicules qui ont appartenu à des personnages illustres, comme le président Poincaré, le chancelier Hitler, Rudolph Valentino, Fangio et j’en passe. Autant vous dire qu’il s’agit là d’un label prestige hors de portée de n’importe quelle bourse. Mais les curiosités de Mulhouse (née il y a 15 siècles à partir d’un moulin à grains) ne s’arrêtent pas là. Elles sont également au niveau de ses services. La proximité de Mulhouse et de Bâle font que la frontière peut traverser des toilettes ou même un bar. Résultat : le garçon sert en francs français d’un côté du bar et en francs suisses de l’autre côté.
Et à ce propos, il est juste de rappeler le geste du directeur de cette immense infrastructure binationale qui, malgré un emploi du temps superchargé, a tout de même trouvé un moment pour réunir autour d’un pot ses adjoints, les représentants de Khalifa et les journalistes.
Grâce sans doute à la confiance du P-DG à sa direction de la communication, Khalifa a franchi, sur le plan médiatique, des pas de géant et gagné par contrecoup un potentiel de sympathie considérable.
Et à notre connaissance, ce potentiel n’a pas été entamé d’une once aussi bien à Lille qu’à Marseille, ce qui a fait dire à un confrère qui ne manque pas d’humour : “Toutes les compagnies aériennes volent, mais Khalifa navigue et elle sait bien le faire.”
Mustapha Mohammedi
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28 septembre 2009
M. MOHAMMEDI