émeutes à Oran – 27/05/2008
Dès l’annonce de cette relégation, des centaines d’Oranais ont bruyamment manifesté leur déception et leur colère.Au centre-ville et dans les quartiers de la proche banlieue, où l’on vibre généralement de père en fils pour le MCO,
des attroupements spontanés ont eu lieu dès 16h30. Énormément de jeunes dans la foule. Les uns tempestent contre la malchance, les autres contre la forme de certains joueurs. Dans l’avenue centrale de la cité, à Ben-M’hidi la circulation automobile s’est interrompue dès 17h, pour s’arrêter pratiquement un quart d’heure plus tard. Appréhendant les réactions incontrôlées des jeunes, des taxieurs ont décidé carrément de faire l’impasse sur ce boulevard d’ordinaire très fréquenté. Même les bus ont ralenti leurs dessertes. Presque tous les magasins du centre-ville ont baissé leur rideau de peur de faire les frais d’ La sécurité gazière, le cas du Medgaz et le reste La table ronde de l’Observatoire méditerranéen de l’énergie (OME), organisée la semaine dernière à Alger, n’était pas sans enjeu. Ses animateurs se sont dit des vérités et ont tiré au clair une somme de questions, à commencer par la sécurité gazière du marché de l’UE. Cette table ronde est une réunion au niveau le plus élevé des sociétés membres de l’OME. Elle a regroupé les patrons des compagnies, Sonatrach, Gaz de France, Suez, Eni… sous la présidence du directeur général de l’OME, Mustapha K. Faïd. Celui-ci, dans une longue intervention, a souligné que «la sécurité gazière à long terme se construit sur la base du court terme comme la sécurité de court terme nécessite une vision à long terme». Il s’est interrogé sur ce qui se passe sur le marché gazier en Europe aujourd’hui : «Pourquoi, aujourd’hui, toutes ces craintes et ces certitudes ?» Il a analysé que la première crainte porte sur «la production domestique de l’Union européenne, que celle-ci connaît une forte baisse et qu’elle se traduirait à terme par un besoin additionnel d’importation très important». Le directeur général de l’OME a estimé, dans un autre registre, que la libéralisation des marchés gaziers en Europe répondait à une volonté d’«améliorer à la fois l’efficacité et la transparence de l’industrie gazière». En rappelant que l’ancien monde de monopole était particulièrement «opaque et que la dynamique concurrentielle a permis de mieux connaître les coûts des différents maillons de la chaîne». Le président-directeur général de Sonatrach, a, quant à lui, souligné que la façon dont a commencé la libéralisation du marché gazier européen a montré qu’il y a des processus que l’on «ne peut pas forcer» et qu’elle a enseigné que, la recherche de solutions «immédiates et unilatérales» à l’incontournable libéralisation des marchés a fait courir le risque aux pays consommateurs de mettre «en péril le principe vital de la sécurité des approvisionnements». Mohamed Meziane a rappelé les problèmes qu’ont connus les «contrats à long terme et la clause de destination». Il a parlé d’une «sorte de protectionnisme» opposée aux producteurs quant à leur entrée, en tant qu’acheteur à part entière, sur un marché gazier européen réputé pourtant «ouvert et dérégulé partout». Il a ajouté que «la situation faite au gazoduc Medgaz» est, à cet égard, «inacceptable», au regard de la sécurité des approvisionnements comme au regard aussi de la sécurité du marché. Mustapha Faïd a également évoqué les difficultés du Medgaz, en notant que la Commission nationale espagnole de l’énergie (CNE), organisme régulateur du secteur de l’énergie en Espagne, «devait changer de position» concernant les conditions qu’elle impose à la demande de l’Algérie d’augmenter sa participation dans le projet Medgaz. En y ajoutant : «En tant qu’expert, je pense que la CNE doit changer de position à l’égard des conditions qu’elle a imposées à Sonatrach pour le relèvement de son capital, de 20 à 36%, dans le projet du gazoduc Medgaz. Et, dans ces conditions, l’Algérie ne peut exporter qu’un milliard de mètres cubes de gaz dans le cadre du projet Medgaz. C’est inamical de la part des autorités espagnoles. En théorie, l’Algérie doit être autorisée à commercialiser trois milliards de mètres cubes, en fonction de la part des actions qui lui reviennent dans le Medgaz.»Projet grandioseIl faut rappeler que la construction de ce gazoduc a été confiée à cinq entreprises multinationales. Il s’agit des entreprises japonaises Mitsui et Sumitomo, de la britannique Rolls Royce, de l’italienne Saipem et du consortium hispano-français Tecnicas Reunidas-Amec Spie. Ce pipe, c’est un investissement de neuf cent millions d’euros. Il doit entrer en service début 2009, avec une capacité initiale de transport de huit milliards de m3 par an, qui pourra être augmentée à seize mds de m3/an à terme. Il reliera Beni Saf (ouest de l’Algérie) à Almeria (Espagne). Les travaux, qui ont déjà commencé en Algérie, doivent s’accélérer au cours de cette année, avec la construction du tronçon sous-marin du gazoduc, long de deux cents kilomètres. Avec 36% de prise de participation, la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, est majoritaire dans le capital de Medagz, suivie par les sociétés espagnoles Cepsa et Iberdrola (20% chacune), par l’italienne Endesa et par Gaz de France (12% chacune); BP, elle, s’en est retirée. Les compagnies susmentionnées sont spécialisées dans ce type d’infrastructures, emploient le
28 septembre 2009
M. MOHAMMEDI