Jean-Marie Déguignet, né le 19 juillet 1834 à Guengat, mort à Quimper, le 29 août 1905, est un écrivain breton de langue française et bretonne.
Biographie
Il était issu d’une famille de condition très modeste. Son père était fermier à sa naissance, mais au bord de la ruine, il perdit son bail deux mois plus tard. Il loua ensuite un penn-ty à Ergué-Gabéric où il vendait ses services comme journalier chez des fermiers pour huit à douze sous par jour.
Enfant, sa famille subit de plein fouet la misère engendrée par la célèbre épidémie de mildiou des années 1840. Il dut devenir mendiant.
La crise passée, il parvint à se faire engager dans diverses fermes comme vacher, notamment dans une ferme-école d’agriculture à Kerfeunteun. Il apprit par lui-même à écrire et lire le français : il ne savait jusqu’alors lire que le breton et le latin, appris au cathéchisme. Il racontera comment il récupérait des feuilles oubliées par les autres élèves pour les déchiffrer.
En 1854, il s’engagea dans l’armée. Il y restera 14 ans, participant à la guerre de Crimée, à la campagne d’Italie, à la soumission de la Kabylie en Algérie, ainsi qu’à l’expédition du Mexique. Lors de ces campagnes il eut le loisir d’apprendre l’italien et l’espagnol. Il y perfectionna aussi son français, lisant tout ce qu’il pouvait et recherchant le contact de toute personne cultivée. C’est à cette époque que se mirent en place ses idées républicaines et violemment anticléricales.
Revenu en Bretagne, il se maria et devint fermier à Ergué-Armel. Il le resta pendant 15 ans, et grâce à son ingéniosité fit de cette ferme à l’abandon une exploitation modèle. Son bail ne fut pas prorogé, à cause de ses idées et de son caractère pour le moins psychorigide.
Il fut ensuite tenancier d’un débit de boisson (il abandonna ce commerce quand sa femme mourut dans un delirium tremens), agent d’assurance, puis il obtint une licence pour être débitant de tabac à Pluguffan (une manière de retraite accordée aux anciens soldats). Mais, en butte à l’opposition du curé qui incitait depuis sa chaire au boycott du commerce de ce paroissien se déclarant ouvertement anticlérical, il dut quitter la commune au bout de quelques années.
Retombé dans la misère, il passa ses dernières années à Quimper où il fréquentait la bibliothèque municipale pour y lire les journaux républicains. C’est au cours de cette période qu’il écrivit l’histoire de sa vie. Il la rédigea par deux fois : il en avait vendu un premier manuscrit à Anatole Le Braz et, ne voyant pas paraître celui-ci, crut qu’il avait voulu faire disparaître son témoignage.
Il fut retrouvé mort à la porte de l’hospice de Quimper, le matin du 29 août 1905.
10 septembre 2009
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