ITINÉRAIRE : Fondement de la Foi : «Retiens» ta langue ! (I)
Eduquer sa langue est l’une des choses les plus importantes qui soit en islam. Aussi le Messager de Dieu (SAAWS) dit-il : «Celui qui me garantit ce qu’il y a entre ses maxillaires et ce qu’il y a entre ses jambes, je lui garantis le Paradis».
Ainsi, gouverner la langue conformément au bien et dans le sens de l’agrément d’Allah est l’une des choses les plus importantes et des plus difficiles pour l’individu.
A l’origine, la langue ne doit être employée que dans le bien, elle doit être bridée de tout mal, voire de toute parole futile. La langue est, par excellence, l’instrument de l’expression.
L’âme a de nombreux penchants et la langue est la voie la plus courte pour les exprimer. Les penchants sont tellement nombreux, mais il ne convient guère que la langue les exprime tous.
L’âme est encline à l’orgueil, elle l’est aussi à l’insulte et à la chicane au moment de la colère ; elle verse dans les paroles plaisantes jusqu’à sombrer dans la futilité, elle est encline à rabaisser autrui et à lui faire ressentir ses propres mérites. Tout ceci fait partie des choses dont le musulman doit s’abstenir. Il doit apprendre à retenir sa langue de ce genre de travers et cela passe par le contrôle de la langue.
Les prémices du contrôle de la langue résident dans l’entraînement au silence. Puis, il s’habitue progressivement aux paroles mesurées. Celui qui n’a pas l’habitude de se taire aura du mal à mesurer ses propos. Et le mal peut venir de là. Le Prophète – paix et bénédiction sur lui – dit : « Que celui qui croit en Dieu et au Jour Dernier dise le bien ou qu’il se taise. »
Il est en effet, de notre devoir de regarder la condition de très nombreux musulmans de nos jours. Certains d’entre eux imaginent qu’Allah a fait d’eux les gardiens et les observateurs de la condition d’autrui, sans responsabilité aucune vis-à-vis d’eux-mêmes.
Les voici passant au microscope la condition des musulmans autour d’eux. Non contents de scruter les apparences, ils iront sonder les cœurs. Puis ils dresseront un bilan avec force affirmation ; ils médiront, bavarderont à propos de la condition de ces gens-ci et de ces gens-là. En revanche, sur leur propre condition, point de commentaire car ils ne sont responsables de rien.
Car Dieu les a investis de la surveillance d’autrui. Quant à se surveiller eux-mêmes, quant à surveiller leurs propres consciences, quant à observer leurs propres comportements avec Dieu, leurs propres manquements vis-à-vis d’Allah, cela ne leur traverse pas l’esprit. N’est-ce pas là la réalité d’un grand nombre de gens aujourd’hui ? N’est-ce pas là une réalité conforme au sens de ce verset inquiétant du Livre de Dieu : «Ô vous qui avez cru ! Que des hommes ne se raillent pas d’autres hommes : ceux-ci sont peut-être meilleurs qu’eux».
En effet, les faibles créatures d’Allah que nous sommes ne peuvent connaître la condition réelle d’un autre être humain, nous ne pouvons connaître leurs secrets. Nous ne pouvons que connaître certaines de leurs affaires apparentes et nous en ignorons tant d’autres.
Et nous ignorons surtout tout de leurs consciences. Le bon musulman, le croyant, ne se mêle donc pas de ce qui ne le regarde pas. Il ne va pas porter une responsabilité dont il n’a pas la charge.
(A suivre)
9 septembre 2009 à 12 12 05 09059
ITINÉRAIRE : Fondement de la Foi : Connaître Allah « Suite et fin »
31 August 2009 04:00:00 Abdelkader Bouderoua.
La croyance islamique a pour fondements la croyance en Allah, en ses anges, à ses livres, en ses messagers, au jour du jugement dernier et en la prédestination bonne comme mauvaise. Ces fondements sont établis d’après le Livre d’Allah et la Sunna de Son Messager.
Allah connaît tout. Son savoir a tout cerné. Il n’y a rien depuis les sphères célestes jusqu’à la terre que sa Science n’ait cerné. En effet, les choses ne sont apparues que par Son savoir. Par Sa volonté, Il les a créées, par Sa toute-puissance Il les a constituées.
Il connaît le nombre de grains de sable dans les déserts, des gouttes de pluie, des feuilles des arbres, les mystérieuses pensées. Ce que le vent et l’air ont touché, est clair dans Sa science comme le nombre des étoiles au ciel.
Tout ce qu’il y a dans le monde est par Sa volonté. Tout, peu ou prou, grand ou petit, bien ou mal, utile ou nuisible, croissance ou décroissance, repos ou mauvaise santé, tout est par Son Jugement, Sa gestion, sa volonté et Sa décision. Si les hommes et les djinns, les anges et les démons, se réunissaient pour déplacer ou fixer une chose fut-elle du poids d’une fourmi, ou pour la réduire ou l’augmenter, sans Sa volonté, Sa force et Sa puissance, ils seraient incapables.
Allah est l’Audient et le Clairvoyant (el Samî`, el Bassîr). Il entend tout et voit tout. Il voit les fourmis marcher dans la nuit ténébreuse et n’échappe pas à son ouie le bruit des vers de terre sous les couches du sol. Son ouie n’est aucunement par des oreilles, et sa vue n’est point par des yeux. De même que son savoir n’émane pas d’une pensée, son acte n’émane pas d’instruments. Il dit à la chose : Soit ! Et elle est aussitôt.
Son ordre est pénétrant et obligatoire pour toutes ses créatures. Tout ce qu’Il annonce en termes de promesse et menace de châtiment est vrai. Son ordre est Sa parole. Il parle et Sa parole est sans gorge, sans langue, sans bouche. Le Coran est Sa parole, ainsi que la Thora, l’Evangile, le Zabûr et tous les livres révélés aux prophètes, que la paix soit sur eux.
Tout ce qu’il y a en le monde est Sa création. Il n’a point d’associé, ni de créateur. Il est l’unique créateur. Tout ce qu’Il crée comme fatigue, maladie, pauvreté, handicap ou ignorance, est justice de Sa part. L’Injustice est impossible dans Ses actes, car l’injuste est celui qui intervient dans la propriété d’autrui, alors qu’Allah agit sur sa propriété, il n’a guère de partenaire en cela. Tout ce qui est et sera Lui appartient. A Lui appartiennent le jugement et l’ordre dans tout. Tout autre ne peut que se soumettre et contempler sa création et être satisfait de ce qu’Il décide.
Il a, crée l’humain en deux dimensions, corps et âme. Il a fait du corps une demeure de l’âme afin qu’elle prépare ses vivres (zâd) en ce bas monde en vue de la vie de l’au-delà. Il a fait que chaque âme a une durée établie dans le corps. A terme, vient l’heure prescrite (ajal) pour cette âme.
Lorsque l’heure vient, l’âme et le corps sont séparés. Lorsque le mort est posé dans sa tombe, son âme revient à son corps pour répondre à l’interrogatoire…
9 septembre 2009 à 12 12 07 09079
ITINÉRAIRE : Fondement de la Foi : Connaître Allah
30 August 2009 04:00:00 Abdelkader Bouderoua.
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Etant donné la place centrale qu’occupe au sein de la religion la connaissance d’Allah, il est du devoir de chaque musulman de lui accorder l’importance qu’elle mérite, notamment en l’étudiant, en l’enseignant, et en méditant sa signification L’Imâm du «Fiqh» et du «Tasawwuf», Abû Hâmid Al-Ghazâli rappelle à l’homme[1] qu’il n’est qu’une créature d’Allah. Allah qui est Le créateur du monde et de tout ce qu’il y a ce le monde. Il n’a point d’associé. Il est Un. Rien n’est semblable à Lui.
Il est ancien, son existence ne cessera jamais, et il est éternel sans anéantissement. Cesser d’être ne peut jamais s’appliquer à Lui. Il existe par Lui-même. Tous ont besoin de Lui et Il n’a besoin de personne. Son existence est par Lui-même et l’existence de toute chose est par Lui.
Le musulman ne doit attribuer à Allah, que ce qui est digne de Lui (Tanzîh Al-Khâliq). Allah en effet n’a point d’image et rien n’est semblable à Lui. Il est élevé hors du « comment », du « combien » et du « pourquoi ». Rien ne Lui ressemble.
Tout ce qui effleure l’esprit comme illusion, fiction, pensée dans une imagination, représentation ou adaptation ne peut guère Lui être attribué. Ce sont des attributs des créatures et Il est leur Créateur.
Il ne peut donc être décrit par cela. Allah n’est guère dans un endroit, ou sur un endroit. Tout ce qu’il y a dans le monde est sous son trône, son trône est sous Sa toute puissance, soumis à Son ordre. Malgré cela, Il est proche de toute créature. Il est plus proche de l’éloigné et du proche que ne l’est la vaine jugulaire. Il a pouvoir sur toute chose et est témoin de tout. Il fait absolument tout ce qu’Il veut.
Il a les épithètes de la beauté et les attributs de la gloire, exempt de disparition ou déplacement. Il est parfait, exempt du besoin. Il est connu ici-bas et vu dans l’Au-delà tel qu’Il est connu ici-bas, c’est-à-dire sans pareil ni semblable.
Allah a pouvoir sur toute chose et son royaume est absolument parfait. Exempt de toute incapacité ou défaillance. Il fait ce qu’Il a voulu et fait ce qu’Il veut. Les sept cieux, les sept terres, la Chaise (Al-Kursi) et le Trône (Al-`Arch) sont saisis par la poignée de sa toute-puissance, sous Sa domination suprême (Qahr), sous Son ordre et Sa volonté. Il est le maître, nul royaume autre que le sien. Il transcende grandement tout ce que disent les injustes.
9 septembre 2009 à 12 12 22 09229
ITINÉRAIRE : Fondement de la Foi : «Retiens» ta langue ! Suite et fin
07 September 2009 04:00:00 Abdelkader Bouderoua.
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Eduquer sa langue est l’une des choses les plus importantes qui soit en islam. Aussi le Messager de Dieu (SAAWS) dit-il : «Celui qui me garantit ce qu’il y a entre ses maxillaires et ce qu’il y a entre ses jambes, je lui garantis le Paradis». Ainsi, gouverner la langue conformément au bien et dans le sens de l’agrément d’Allah est l’une des choses les plus importantes et des plus difficiles pour l’individu.
Il faut bien savoir qu’Allah nous défend de nous espionner mutuellement «Et n’espionnez pas ; et ne médisez pas les uns des autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ?» Et pourtant la calomnie est devenue banale et coutumière. La médisance s’est installée comme le pire des cancers au sein de notre société.
Les inconscients se réunissent autour d’elle comme si le discours coranique ne leur était pas adressé, comme s’ils étaient mieux que les autres gens et que Dieu ne leur aurait pas demandé de faire leur propre examen de conscience et de se purifier de quelque manière que ce soit. C’est comme s’ils avaient décidé d’être sourds à la parole de Dieu : « Et ne médisez pas les uns des autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? (Non !) Vous en aurez horreur. Et craignez Allah.
Car Allah est Grand Accueillant au repentir, Très Miséricordieux.» Il faut admettre que les musulmans souffrent de nombreux maux qui entraînent de nombreuses conséquences. Mais, par Dieu, il n’y a point parmi ces maux plus dangereux que le mal dont nous parlons aujourd’hui.
De nombreux musulmans se sont détournés de l’observation de leurs propres personnes et de la surveillance secrète de leur propre condition et de leur relation avec Dieu pour scruter la condition d’autrui. Alors qu’Allah nous rappelle toujours que nous sommes responsables de nous-mêmes avant tout.
Mais nous persistons et nous scrutons la condition d’autrui, non pour ordonner le bien s’il venait à manquer, ni défendre le mal s’il venait à se produire…Non, nous le faisons, je crois bien hélas, pour coller aux gens des étiquettes… Ainsi nous observons ensuite les grandes dérives. Nous voyons des fidèles s’attaquant à d’autres, les qualifiant tour à tour de mécréants, d’hypocrites, d’égarés …n’est-ce pas là la porte de la « Fitna » qu’il faut apprendre à ne plus ouvrir.
Le musulman sincère doit garder à l’esprit cet enseignement que le Messager de Dieu (SAAWS) a prodigué à l’un de ses compagnons, qui lui demandait comment réaliser son salut ? Comment être sauvé demain ? Il lui a dit: «Retiens ta langue» «reste chez toi et pleure pour ton péché». Oui le sage n’a pas à pleurer pour les péchés des autres. L’homme sincère et clairvoyant ne verse pas de fausses larmes pour un acte indépendant de sa responsabilité. Si les limites tracées par Dieu étaient réellement importantes pour lui, il pleurera pour ses propres péchés.
Si chacun de nous faisait son propre examen de conscience, il jugerait qu’il est le pire des hommes sur terre. Par conséquence, il réarpentera sans arrêt le chemin du pardon. Ainsi, nous devrions nourrir de bonnes présomptions envers nos frères, envers tous les êtres humains, tout en nous tournant vers nous-mêmes pour nous amender et pour rectifier nos propres défauts.