ITINÉRAIRE : Fondement de la Foi : «Retiens» ta langue ! Suite et fin
07 September 2009 04:00:00 Abdelkader Bouderoua.
Eduquer sa langue est l’une des choses les plus importantes qui soit en islam. Aussi le Messager de Dieu (SAAWS) dit-il : «Celui qui me garantit ce qu’il y a entre ses maxillaires et ce qu’il y a entre ses jambes, je lui garantis le Paradis». Ainsi, gouverner la langue conformément au bien et dans le sens de l’agrément d’Allah est l’une des choses les plus importantes et des plus difficiles pour l’individu.
Il faut bien savoir qu’Allah nous défend de nous espionner mutuellement «Et n’espionnez pas ; et ne médisez pas les uns des autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ?» Et pourtant la calomnie est devenue banale et coutumière. La médisance s’est installée comme le pire des cancers au sein de notre société.
Les inconscients se réunissent autour d’elle comme si le discours coranique ne leur était pas adressé, comme s’ils étaient mieux que les autres gens et que Dieu ne leur aurait pas demandé de faire leur propre examen de conscience et de se purifier de quelque manière que ce soit. C’est comme s’ils avaient décidé d’être sourds à la parole de Dieu : « Et ne médisez pas les uns des autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? (Non !) Vous en aurez horreur. Et craignez Allah.
Car Allah est Grand Accueillant au repentir, Très Miséricordieux.» Il faut admettre que les musulmans souffrent de nombreux maux qui entraînent de nombreuses conséquences. Mais, par Dieu, il n’y a point parmi ces maux plus dangereux que le mal dont nous parlons aujourd’hui.
De nombreux musulmans se sont détournés de l’observation de leurs propres personnes et de la surveillance secrète de leur propre condition et de leur relation avec Dieu pour scruter la condition d’autrui. Alors qu’Allah nous rappelle toujours que nous sommes responsables de nous-mêmes avant tout.
Mais nous persistons et nous scrutons la condition d’autrui, non pour ordonner le bien s’il venait à manquer, ni défendre le mal s’il venait à se produire…Non, nous le faisons, je crois bien hélas, pour coller aux gens des étiquettes… Ainsi nous observons ensuite les grandes dérives. Nous voyons des fidèles s’attaquant à d’autres, les qualifiant tour à tour de mécréants, d’hypocrites, d’égarés …n’est-ce pas là la porte de la « Fitna » qu’il faut apprendre à ne plus ouvrir.
Le musulman sincère doit garder à l’esprit cet enseignement que le Messager de Dieu (SAAWS) a prodigué à l’un de ses compagnons, qui lui demandait comment réaliser son salut ? Comment être sauvé demain ? Il lui a dit: «Retiens ta langue» «reste chez toi et pleure pour ton péché». Oui le sage n’a pas à pleurer pour les péchés des autres. L’homme sincère et clairvoyant ne verse pas de fausses larmes pour un acte indépendant de sa responsabilité. Si les limites tracées par Dieu étaient réellement importantes pour lui, il pleurera pour ses propres péchés.
Si chacun de nous faisait son propre examen de conscience, il jugerait qu’il est le pire des hommes sur terre. Par conséquence, il réarpentera sans arrêt le chemin du pardon. Ainsi, nous devrions nourrir de bonnes présomptions envers nos frères, envers tous les êtres humains, tout en nous tournant vers nous-mêmes pour nous amender et pour rectifier nos propres défauts.
9 septembre 2009
Religion