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Tariq ibn Ziyad

1 septembre 2009

Religion

Tariq ibn Ziyad

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Tariq ibn Ziyad, aussi orthographié Tariq Ibnou Zyiad ou Ibn Ziyâd (en arabe : طارق بن زياد) né au VIIe siècle, mort à Damas vers 720, est un stratège militaire de l’armée omeyyade, probablement d’origine berbère, également décrit comme un affranchi de Moussa Ibn Noçaïr[1]. Il fut un des principaux acteurs de la conquête islamique de l’Espagne.

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Gibraltar porte le nom de Tariq ibn Ziyad

Il est principalement connu pour avoir mené, depuis les rives du nord de l’actuel Maroc, sur les ordres de son supérieur, le général Moussa Ibn Noçaïr, les troupes arabo-musulmanes à la conquête de l’Espagne. Depuis cette victoire, le détroit de Gibraltar porte son nom : le mot Gibraltar est une déformation linguistique de Jbel Tariq, qui signifie « montagne de Tariq » en français.

Tariq, connu dans l’histoire et la légende espagnoles, pour des raisons obscures, sous l’appellation « Tariq le borgne »[2], fut appelé par les héritiers du roi wisigoth Wittiza qui lui demandèrent son soutien au cours de la guerre civile espagnole les opposant au roi wisigoth Roderic[3]. Il aura le soutien de la population juive persécutée par les wisigoth, des rivaux du roi Roderic, d’opposants à l’église catholique et du gouverneur byzantin de Ceuta qui fut un élément clé dans la réussite de la conquista, en fournissant en particulier la flottille nécessaire à la traversée.

L’essentiel des écrits concernant ce personnage et sur la conquista nous provient d’historiens arabo-musulmans qui ont rédigé leurs récits des siècles après les faits. Ainsi, l’historien espagnol Ignacio Olago Videla, dans sa quête d’autres sources, émettra une hypothèse controversée niant l’existence d’une conquista à laquelle répondit Pierre Guichard dans son ouvrage riche d’informations sur l’Espagne musulmane intitulé Les Arabes ont bien envahi l’Espagne[4].

Étymologie

Si, comme l’écrit Ibn Khaldoun, historien du XIVe siècle, ce personnage est un berbère converti alors son nom initial (avant sa conversion), et à fortiori le prénom de son père, ne pouvait pas être Tariq Ibn Zyiad ; en effet ce nom de famille est d’origine arabe et signifie « Tariq fils de Ziyad ». Son père portait donc un prénom arabe (signifiant « qui fait prospérer » ou « fécond »), seul prénom indiqué par les sources historiques actuelles.

« Ibn », qui se prononce « Iben » ou « Ben », signifie dans toutes langues sémites dérivées de l’araméen « Fils de » ; « Ibnou » est une berbérisation de « Ibn ».

Le prénom Tariq, qui peut aussi s’écrire Tarik ou Tarek, a plusieurs significations en arabe :

  • étoile du matin, comme la sourate du Coran du même nom (sourate 86) ;
  • celui qui frappe (à la porte) ;
  • route ou voie (dont il existe un féminin « tariqa » désignant la voie ou la méthode religieuse soufie).

Le prénom Tareq signifierait en langue berbère : « conquérant ou voyageur » mais il est difficile de savoir si ce prénom berbère dérive ou non du prénom arabe.

Compte tenu de la signification symbolique du prénom de ce conquérant, il est probable que le surnom de Tariq lui fut donné à l’issu de la conquête.

L’historien espagnol Ignacio Olago Videla dans son ouvrage controversé La revolución islámica en Occidente paru 1974, soutient que le nom Taric est d’origine germanique signifiant « fils de Tar ». Le suffixe « ic » signifiant « fils de », que l’on trouve en terminaison de nombreux prénoms germaniques comme par exemple Euric, Alaric, Gesalic, Roderic, etc., appuie son hypothèse, selon laquelle Taric a été le gouverneur wisigoth de la province de Tanger dont l’existence aurait été confirmée par Wittiza, roi wisigoth de Tolède dont les fils furent alliés de Taric contre le Roi wisigoth Roderic. Son hypothèse serait confirmée par le fait que Taric se soit dirigé vers Tolède[5].

Pour Joaquin Vallvé, le nom « Tariq » désignerait une figure éponyme signifiant simplement « chef » ou « leader ».

Origine

En dehors de son prénom, du prénom de son père, de la date et du lieu de son décès, l’état civil de ce militaire reste incertain. Quant à son origine ethnique, les historiens actuels s’accordent à dire qu’il était Berbère, même s’il existe des sources lui prêtant une ascendance persane[6].

En bas de page du Tome I de l’ouvrage d’Ibn Khaldoun (ouvrage en consultation libre sur le net, voir liens externes) sur les origines des Berbères figure, sans aucune référence ni date ni lieu, l’annotation suivante : « la branche des Ulhasa », information qu’il a reprise (sans la confirmer) d’un auteur inconnu cité par l’historien Ibn Idhari El Marrakchi auteur de l’ouvrage Al Bayan Al Moghrib[7].

Les Oulhasa (aussi écrits Oulhaça ou Ulhaça), selon les dires de généalogistes berbères (sur lesquels il n’y a aucune information précise) repris par Ibn Khaldoun, appartiendraient à la grande tribu des Nefzaouas qui fait partie du groupes des berbères zénètes[8] ; cette hypothèse rend difficile la localisation exacte de son lieu de naissance car les Nefzaoua comme les autres zénètes étaient, avant la période pré-islamique, subdivisés en branches dispersées à travers tout le Maghreb comme le confirment également les écrits des historiens chercheurs Emile Félix Gautier et Gabriel Camps. De plus, comme tous les zénètes, les Nefzaouas étant nomades, ils n’avaient donc, par définition, pas de territoires fixes. En plus du nomadisme ordinaire de ces tribus, il est aussi probable que l’expansion de l’islam et les conflits divers apparus au Maghreb aient joué un rôle dans leurs déplacements et leurs modes de vie. Sa date et son lieu de naissance sont donc totalement inconnus.

Si cette branche tribale est actuellement sédentarisée sur les rives de l’oued Tafna dans l’actuelle Algérie, l’absence totale de référence dans les écrits d’Ibn Khaldoun ne permet pas de déterminer où elle était localisée à l’époque de Tariq Ibn Ziyad.

En outre, Ibn Khaldoun rapporte qu’avant l’arrivée de l’islam, il aurait existé des Nefzaouas pratiquant le judaïsme en Ifriqiya[9]. Toutefois, d’après Gabriel Camps, les Nefzaouas étaient de confession chrétienne avant l’arrivée de l’islam[10]. L’Ifriqya était en effet une zone géographique qui s’étendait sur la quasi-totalité du territoire actuel de la Tunisie (hors des parties désertiques), sur une partie du nord-est de l’Algérie et sur une partie de l’actuelle Libye (Tripolitaine). Par ailleurs, Ibn Khaldoun, pourtant né en Ifriqyia, ne précise pas que Tariq est originaire de cette région.

Biographie

Tariq ibn Ziyad a été un commandant dans l’armée de Moussa Ibn Noçaïr, gouverneur omeyyade de l’Ifriqiya et général des troupes arabo-musulmanes ; elles étaient formées de populations d’origines ethniques diverses chargées de poursuivre ou de renforcer l’islamisation des nombreuses tribus berbères situées à l’ouest de la province. Moussa Ibn Noçaïr avait l’habileté de pratiquer une large politique d’assimilation, faisant entrer des Berbères dans l’armée et leur confiant des postes de commandement[11].

Le nom de ce conquérant apparaît pour la première fois dans la littérature à la fin de l’islamisation de la partie occidentale du Maghreb, soit l’actuel Maroc, et au début de la conquête de l’Espagne wisigothe. Il est nommé par Moussa Ibn Noçaïr en remplacement de son fils Marwan, gouverneur de la ville de Tanger, dans le but probable d’organiser la logistique en vue de la conquête[12]. Là aussi, il n’existe aucune information sur la raison et les circonstances de cette nomination à ce poste de responsabilité. Néanmoins, elle fournit des informations car elle suppose que Moussa Ibn Noçaïr devait voir en lui un homme de confiance, un bon connaisseur du terrain et des populations à recruter, un bon guerrier, une personne compétente, intelligente et montrant des capacités de leader martial et d’autorité reconnue au sein de l’armée.

Moussa Ibn Noçaïr, retenu en Ifriqiya, dépêcha en 711 Tariq Ibn Zyiad pour conquérir l’Espagne[13] à la tête d’une armée de 7 000 soldats auquel s’ajoute dans un second temps un contingent de 5 000 hommes[14]. Moussa rejoint Tariq en Espagne avec une armée de 18 000 hommes essentiellement composées d’arabes[15]

Le contingent dirigé par Tariq était majoritairement composé de diverses tribus berbères converties[12]. Diverses sources mentionnent un contingent essentiellement formé de berbères de l’actuel Maroc (Sanhadja, Masmudas, etc..) accompagnés de quelques arabes chargés d’apprendre le coran aux soldats fraichement convertis [16],[17]. Page 215, de son tome I sur l’histoire des berbères (ouvrage librement consultable sur le net, voir liens externes) Ibn Khaldoun écrit bien 12 000 berbères fraichement convertis stationnés à Tanger avec Tariq accompagnés de 27 arabes chargés de leur formation coranique, sans aucune autre précision, en particulier sur l’origine des ethnies présentes.Ce chiffre total de 12 000 hommes, avancé par les récits arabo-musulmans, est considéré comme exagérément faible pour certains historiens contemporains qui mentionnent un contingent bien plus important[18] mais le facteur limitant reste la logistique nécessaire pour faire traverser les 14 km de détroit à des milliers d’hommes avec armes, chevaux etc…. Il fallut environ trois ans aux troupes arbo-musulmanes pour prendre la quasi-totalité de l’Espagne wisigoth ; la conquête ne toucha toutefois pas les royaumes du nord qui furent les futurs acteurs de la Reconquista.

Dans son ouvrage The Muslim conquest and settlement of North Africa and Spain, Abd al-Wāḥid Dhannūn Ṭāhā mentionne page 85 de son ouvrage que plusieurs écrivains arabo-musulmans font état du fait que Tariq aurait décidé sans en informer son supérieur de faire la traversée du Détroit, désobéissance qui aurait provoqué la colère de Moussa Ibn Noçaîr [19].

La version selon laquelle la désobéissance et les succès militaires de Tariq auraient provoqué la colère et la jalousie de Moussa Ibn Noçaïr, qui l’aurait mis aux arrêts et se serait approprié ses conquêtes, n’est confirmée par aucune source historique. En effet, les sources rapportent plutôt un agacement de la part de Moussa Ibn Noçaïr au vu des richesses amassées par Tariq au cours de sa progression rapide. Ce différend serait arrivé aux oreilles du calife Al-Walid ben Abd al-Malik; les références historiques sur ce point indiquent uniquement que les deux hommes ont été convoqués et entendus à Damas, en 715, pour faire un rapport sur la conquête et leurs prises de guerre. Les deux protagonistes furent alors accusés de détournement de ces dernières[20],[21]. Aucune référence historique ne fait état d’une éventuelle remise en cause officielle du rôle de Tariq et de ses troupes ; les versions mentionnant que Tariq fut emmené enchainé et mourut sur la route de Damas restent à démontrer. Dans les tous les cas, de 715 à 720 (date officielle de sa mort), il n’existe aucune information précise sur la vie de Tariq, en dehors du fait qu’il avait rejoint la cour du calife de Damas, ville où il demeura jusqu’à la fin de sa vie

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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6 Réponses à “Tariq ibn Ziyad”

  1. djameleducation Dit :

    Tarik Ibn Ziad illustre héros Berbère
    Date : 22/08/2007
    Ecrit par : par Omar Dib
    Source :
    http://www.lequotidien-oran.com

    « De l’aube de l’histoire au Moyen Age il a existé entre le Maghreb et l’Espagne une sorte de parallélisme de destin ».

    Ainsi, le Maghreb et les Espagnes, connaissant une même civilisation, paraissent inséparables depuis l’homme du Cro-Magnon qui laissa son testament préhistorique gravé ou peint dans les grottes d’Altamira, jusqu’aux Ibères, que l’on croit être de souche nord- africaine, venus s’installer 3.000 ans avant J.C. au sud et à l’est de la péninsule à laquelle ils donnèrent leur nom.

    Ensuite aux Phéniciens au IX ème siècle a.v.J.C., se joignirent les Celtibères trois siècles plus tard, dominés à leur tour par les Carthaginois (dont les armées étaient, dit-on, constituées exclusivement de Berbères) lesquels appelèrent la péninsule Spaïn ou Spania – le pays des lapins ! Hannibal s’y illustra ; l’éminent noble de la puissante famille des Barca donna son nom à Barcelone.

    Au cours des Guerres Puniques il fallut le fameux siège de Numance, lequel dura 20 ans, afin qu’à partir de 133 a.v.J.C. Rome boucle ses deux siècles de luttes pour finir de soumettre l’Espagne. Cette patrie n’avait-elle pas donné à l’empire romain de grands hommes ? entre autres, Trajan, Hadrien, Marc Aurèle, Théodose le Grand, Sénèque le Rhéteur et Sénèque le Philosophe, Quintilien, Martial…

    A l’époque où l’Europe subissait les grandes invasions, l’Espagne était dévastée par les Vandales en 409 ; ensuite ce fut au tour des Wisigoths de devenir les maîtres de la péninsule ibérique en 451. Durant plus de deux siècles et demi – de 456 à 711- leur capitale fut Tolède. Leur roi Reccared adopta le catholicisme en 589. Pendant leur domination les Wisigoths représentaient une minorité détenant tous les pouvoirs tandis que les Espagnols enduraient mille sortes d’injustices.

    A en croire des chroniqueurs chrétiens, en 710 Achila monta sur le trône d’Espagne ; toutefois un candidat du puissant clan de la noblesse wisigothe lui disputa cette souveraineté. Dès lors, les partisans d’Achila appelèrent à leur secours leurs voisins Berbères ! Ces derniers, s’empressant de porter aide et assistance aux Espagnols, débarquèrent sur les côtes de la péninsule ! A leur tête se trouvait un général prestigieux, natif de la Tafna, Tarik Ibn Ziad !

    Encore une fois nos ancêtres se trouvèrent aux rendez-vous auxquels l’histoire les convoquait : depuis le long cheminement berbéro-ibérique, en passant par les grandes réalisations humaines – Carthage d’abord, puis Rome et la chrétienté ensuite – voilà l’Islam enfin venu « pour mettre en place une société humaine à grande échelle».

    Aux dires de Fernand Braudel (1902-1985) « les problèmes que pose la Méditerranée sont d’une richesse humaine exceptionnelle. Ils intéressent les historiens et les non-historiens car ils portent leurs lumières jusqu’aux temps présents ».

    CEPENDANT, QUI EST TARIK IBN ZIAD ?

    Tous les dictionnaires rapportent que Tarik Ibn Ziad est un chef d’origine berbère. Dans le monumental « Histoire des Berbères » de A. Ibn Khaldoun, T.1 p. 215, nous lisons en bas de page la note suivante : « Selon un auteur cité dans El Bayan el-Moghrib, Tarik était Berbère et appartenait à la tribu des Oulhaça ».

    Toujours selon A.Ibn Khaldoun, « La tribu des Nefzaoua fournit un grand nombre de branches berbères telle celle des Oulhaça… Toutes ces grandes familles descendent d’Itouweft fils de Nefzao…Parmi celles-ci les Oulhaça se composent d’un important nombre de Maisons qui dérivent des aïeux : Tidghas et Dihya, tous deux fils de Oulhas… » (Op. cité, T 1, pp 171-172).

    Par ailleurs un évènement de grande importance intervint entre -507 et -504 a.v. J.C. : au moment où les grandes tribus du Maghreb se réorganisaient, il y eut un mouvement considérable de populations ; même les Doriens, venus de Grèce, finirent de s’installer en Syrte, sur le littoral Libyen. Ce fut sans doute à cette époque que les Oulhaça, alliés fidèles de Carthage, décidèrent de retourner sur leurs terres natales, autour de l’embouchure de la Tafna, qu’elles occupent encore de nos jours. De là vient qu’on les rencontre aux grandes étapes de l’histoire : sous la bannière d’Hannibal, ils servirent Carthage jusqu’à parvenir aux portes de Rome ; avec Tarik Ibn Ziad, l’enfant du pays, ils constituèrent le gros des guerriers Berbères qui répandirent l’Islam en terre Ibérique ; environ quatre cent cinquante ans plus tard, ils donnèrent de grands officiers de l’Empire au Mehdi Almohade, leur compatriote Abdelmoumène Benali, le Flambeau de l’Islam ; puis ils s’illustrèrent- de fort belle manière- sous l’étendard du Oulhaçi, l’intrépide Général Bouhmidi, Commandant les armées de l’Emir Abdelkader !

    Lorsque vers 699 le célèbre général Hassan – celui qui connut la renommé du temps de notre héroïne nationale la Kahena – refusa, par honnêteté, le commandement du Maghreb que lui offrait le Calife El-Ouélid, ce fut Mouça Ibn Noceïr qui reçut le gouvernement de l’ifriqiya.

    A propos des campagnes militaires dirigées par le nouveau gouverneur, en terre africaine, « certains historiens du Moyen Orient nous donnent les informations les moins croyables ! » ; un véritable amas d’énormes fables défiant la raison, d’invraisemblances et d’exagérations émaillent leurs chroniques ; ils se sont faits l’écho d’actes extravagants, de sornettes qui ne méritent pas de retenir l’attention un seul instant.

    A titre d’illustration, nous lisons chez En-Nouweri que Mouça Ibn Nouceïr envoya un jour ses fils en campagne, en Ifriqiya, dans deux directions opposées ; très vite ils lui amenèrent, chacun, 100.000 prisonniers Berbères ; lui-même marcha ensuite dans une autre direction et revint avec le même nombre de captifs ! Ainsi, ces trois messieurs, capturèrent, en une seule fois, 300.000 Berbères. Inouï !

    A lire ce même En-Nouweri (encyclopédiste Egyptien du XIV ème siècle) ou bien Ibn El Hakem, El Leit Ibn Sâd, ainsi que d’autres encore nous sommes de ceux qui pensent que l’histoire de nos ancêtres telle que rapportée par ces chroniqueurs est tout simplement intolérable !…

    « – Mouça Ibn Nouceïr, écrivit l’un d’eux, fit une expédition contre Tanger, attaqua les Berbères lesquels, pour éviter la mort, firent leur soumission…Il leur donna un chef et accorda à Tarik Ibn Ziad – un converti de fraîche date selon toute vraisemblance – le gouvernement de Tanger et de ses environs ».

    Nous savons que Tarik s’y installa avec un corps de troupes berbères Ghomara ; « un petit nombre d’arabes restèrent avec eux pour leur apprendre le Saint Coran et les devoirs de l’Islamisme ».

    Selon Ibn El Hakem même le comte Julien, seigneur d’Algésiras, adressa lui aussi une lettre à Tarik par laquelle il se déclarait prêt à reconnaître son autorité et l’invita à venir le trouver. Il lui décrivit l’état de l’Espagne et le pressa d’accourir à son secours !

    Le Calife El-Ouélid donna son consentement à une telle expédition : désignant Tarik chef des armées, il transmit ses ordres à Mouça Ibn Nouceïr. Ce dernier, en qualité de gouverneur du Maghreb, confia à Tarik Ibn Ziad la direction de l’avant-garde musulmane et l’envoya en Espagne à la tête d’une nombreuse troupe de soldats Berbères.

    Parmi ceux qui s’embarquèrent il y avait bien évidemment les Oulhaça, les Koumia, les Béni Snous, les Ghomara et, surtout, les Médiona ; cette grosse tribu Berbère, tout récemment convertie du Judaïsme, habitait le territoire qui bordait- du côté ouest- celui des Maghraoua. Les Médiona vivaient dans les monts de Honaïne, Sidi Ouchaâ, Ghazaouet mais s’étendaient surtout vers l’actuel Maroc ; du reste, au midi d’Oujda une montagne porte leur nom.

    On sait que les Médiona sont une branche issue des Zenata au même titre que les Beni Ouacine et leurs multiples ramifications. A. Ibn Khaldoun précise (Berbères, T1, p.250) « qu’un grand nombre de Zenata passa en Espagne sous Tarik et ils y devinrent très puissants ».

    La flotte « se dirigea vers une montagne qui s’élève dans la mer et touche, d’un côté, au continent». Ibn El Athir rapporte qu’au cours de la traversée, Tarik le noble Berbère « s’étant abandonné au sommeil, vit le Saint Prophète entouré de ceux qui avaient émigré de la Mecque pendant les premières persécutions ainsi que les Médinois qui lui avaient accordé leur appui. Tous portaient l’épée au côté et l’arc en bandoulière ».

    Et le chroniqueur d’ajouter : « – Le Prophète lui adressa ces paroles :  » Tarik ! avance et accomplis ton entreprise ; sois humain envers les musulmans et fidèle à tes engagements ! Tarik regarda alors et vit le Prophète béni et ceux qui l’accompagnaient entrer en Espagne devant lui !

    A son réveil le Général Tarik s’empressa de communiquer à ses compagnons la bonne nouvelle qui annonçait le succès inéluctable des armes musulmanes ».

    Après avoir franchi le détroit et lorsque tous les combattants Maghrébins furent débarqués au pied de la montagne (qui porte désormais le nom de Gibraltar – Djebel Tarik), il les mena à Algésiras. A l’entrée de la ville il fit la rencontre d’une vieille femme ; « celle-ci lui apprit qu’un devin avait prédit au peuple indigène l’arrivée d’un chef magnanime qui viendrait prendre possession du pays… Le conquérant, précisa-t-elle, aurait une grosse tête ronde et une tache brune sur l’épaule gauche ! »

    Tarik découvrit son épaule dénudée « où apparaissait une tache telle que l’avait décrite la vieille femme ! »

    Depuis lors il vola de victoire en victoire. Roderic, le roi Wisigoth, rassembla une armée de cent mille hommes dans l’espoir de s’opposer à la marche triomphale du héros Oulhaçi… Nous sommes en 711, avant de quitter Tanger « Tarik Ibn Ziad avait placé un corps de troupe que les Ghomara s’étaient obligés à lui fournir…Passé en Espagne, il frappa les Ghomara de nouvelles réquisitions en hommes ». (A.Ibn Khaldoun, op.cité, T2, p.136) – De sorte que ces renforts venaient compléter « l’armée musulmane de Tarik qui compta 12.000 Berbères Maghrébins, 27 volontaires arabes et une dizaine d’enfants » favorisés de la providence. (Ibn Khaldoun, op.cité, T1, p.125)

    Roderic vint à la tête de ses combattants pour livrer bataille. La rencontre eut lieu prés de Sidona, le 28 ème jour de Ramadan – 19 juillet 711. Une semaine de combat suffit pour mettre en déroute les hommes du roi Wisigoth lequel, dit-on, fut noyé dans le lac Léka ; « il ne restait de lui que son cheval gris, portant une selle ornée d’or, de rubis et d’émeraudes… »

    Et Tarik continua sa marche irrésistible ; il prit Ecéja où une source porte le nom de Aïn Tarik. De là, il répartit son armée en grandes unités qui se dirigèrent vers des points stratégiques : l’une d’elles rallia Cordoue, les autres rejoignirent respectivement Grenade, Malaga et Murcie. Tarik regagna Tolède à la tête d’un nombre important de soldats.

    Tous les détachements progressèrent conformément au plan établi par leur général ; « celui-ci, se présentant devant Tolède, trouva la ville déserte; il y installa quelques-uns de ses compagnons ainsi que des familles entières d’Israélites qui s’étaient placées sous sa protection ». A la suite de quoi, il reprit sa marche vers Oued Al-Hadjra (Guadalajara, sur la Manche), traversa le défilé dénommé depuis Fedj Tarec (celui-ci est dominé par une bourgade qui porte encore de nos jours le nom de Buitrago – une altération de Bab Tarec) et finit de revenir à Tolède « appelée également Madinet al-Meïda laquelle, comme son nom l’indique, était la ville où se trouvait la Table de Salomon » (Fils du roi David, constructeur du premier Temple de Jérusalem v-970 à -931 a.v.J.C.)

    Dans son célèbre ouvrage, Nefh at-Tîb, (Vol.1, p.286) le grand El Maqqari nous apprend « que cette table légendaire avait été détenue par les Chrétiens ; elle servait à porter les Evangiles. On la trouva sur le grand autel de l’église principale de Tolède… L’objet merveilleux était en émeraudes vertes, ayant les bords garnis de perles, de corail, de rubis et d’autres pierres précieuses », même les pieds étaient, semble-t-il, façonnés en métal rare – sans doute d’or et d’argent damasquinés – et finement ouvragés.

    Auparavant, Tarec Ibn Ziad avait fait « plusieurs incursions à travers la péninsule avant de revenir à Tolède en l’an 712 de J.C. ». Ainsi les armées musulmanes berbères « submergèrent les Wisigoths. Parmi ces derniers seule une minorité se réfugia dans les Asturies où elle finit de fonder un royaume en 718 ».

    Resté en Ifriqiya, Mouça Ibn Noceïr apprenait chaque jour – « avec un énorme dépit envieux, – les hauts faits d’arme du glorieux général Tarec »… Il dut ressentir une profonde jalousie lorsqu’on lui relata le songe que fit Tarec au cours de la traversée du détroit qui porte depuis son nom ; une violente colère le saisit quand ses émissaires lui décrivirent, d’une part, l’accueil fait par le peuple espagnol au généreux chef berbère, et d’autre part les triomphes fulgurants de ses vaillants guerriers maghrébins sur le sol ibérique. Le gouverneur Mouça décida d’une expédition et, en 712, conduisit une armée en Espagne. Certes, il remporta des villes ainsi que des places fortes à la tête de ses troupes constituées, répétons-le, exclusivement de berbères ; toutefois, il subit de graves revers ; les Espagnols, dans certains cas, taillèrent en pièces un nombre important de musulmans notamment à Bordj Chouhadas (La Tour des Martyrs). Il est établi que les échecs essuyés par nos armées sous la conduite de Mouça Ibn Nouceïr, comparés aux victoires éclatantes obtenues par Tarec, attisèrent les sentiments d’envie et de haine que le gouverneur ne cessait de vouer au général Oulhaçi.

    Au mois de Choual 712, Mouça quitta Mérida pour se rendre à Tolède. Par courtoisie, Tarec décida de partir à sa rencontre. Animé de sentiments chevaleresques, le preux combattant de la foi – dans un geste empreint de dignité, descendit de sa monture afin de recevoir le représentant du Calife dès que celui-ci arriva enfin.

    Or Mouça, sans crier gare, eut un comportement indigne d’un commandant si haut placé. Il tenta d’humilier le général Tarec devant les soldats musulmans assemblés.

    Ouvrons ici une parenthèse : nous sommes tentés de croire que si ce jour-là Tarec parvint à se retenir pour finir par se dominer, c’est qu’il dut faire passer les devoirs de sa religion, l’intérêt des musulmans et le respect du Calife – Emir des croyants, avant ses ressentiments personnels. Car rien ne nous interdit de penser que Tarec, Berbère de noble extraction, homme d’honneur, de vaillance et de bravoure aurait réagi autrement : peut-être serait-il allé jusqu’à suivre l’exemple de son illustre compatriote, le Grand Roi Koceïla quand celui-ci fut insulté et maltraité par Oqba !) Ensuite, Mouça exigea de Tarec la remise du butin ramassé y compris, bien entendu, la précieuse Table de Salomon. Précisons, tout de même, que « l’un des pieds de la fameuse relique avait été enlevé puis caché par Tarec ; Mouça l’ayant interrogé à ce sujet eut pour réponse qu’on l’avait trouvé ainsi…Aussi ordonna-t-il qu’on y fit mettre un nouveau pied en or…»

    Quelque temps plus tard « Mouça reçut un messager qui lui porta l’ordre de quitter l’Espagne et de l’accompagner auprès d’El-Ouélid. Il évita d’obtempérer sur-le-champ, se contentant de temporiser jusqu’à ce qu’ un autre envoyé vint lui enjoindre de presser son retour ».

    En cours de route, il fut rejoint par Tarec qui arrivait de l’Aragon. Usant de rouerie, il obligea « le brillant officier à l’accompagner en Orient à seule fin de laisser la voie libre à son fils Abdel Aziz Ibn Noceïr pour commander l’Espagne ; puis, après avoir débarqué à Ceuta, il confia à son autre fils Abdelmalek le commandement de cette ville, de Tanger et de ses régions, pendant que son fils aîné, Abdellah, fut chargé de gouverner l’Ifriqiya (Tunisie) et les pays avoisinants ».

    Et les chroniqueurs de surenchérir :

    « – Il prit alors la route de Syrie emmenant avec lui 30.000 jeunes vierges, filles de princes des Goths et de leurs chefs, et emportant les dépouilles de l’Espagne, la Table de Salomon ainsi qu’une quantité immense de pierreries et d’autres objets précieux… »

    Lorsque Mouça se présenta devant le Calife, il étala avec ostentation une partie de ce « qu’il avait rapporté, sans oublier le meuble de valeur. Néanmoins, Tarec qui l’accompagnait revendiqua haut fort l’honneur d’avoir pris la Table de Salomon ».

    Mouça, sans perdre de sa morgue, affirma le contraire avec une mauvaise foi évidente. Sur ce « Tarec pria El-Ouélid d’interroger Mouça sur ce qu’était devenu le pied manquant (et qui fut remplacé sur ordre du gouverneur) ; comme Mouça n’en avait aucune connaissance le général Tarec fit alors voir au Calife le pied authentique en lui expliquant que suspectant le Gouverneur de jalousie et de mensonge, il avait – pour cette raison – enlevé puis caché le pied de la Table de Salomon ».

    En-Nouweri nous apprend qu’après la mort d’El-Ouélid son successeur le Calife Soulimane, qui n’aimait pas Mouça Ibn Nouceïr, confia le commandement de l’Ifriqiya à un Qoraïchite Mohammed Ibn Yazid en 714-715. « On emprisonna Mouça Ibn Nouceïr et on lui imposa une très forte amende, d’après Ibn El Hakem »… Soulimane donna ensuite « l’ordre d’arrêter la famille et tous les dépendants de Mouça Ibn Nouceïr » ; le fils de ce dernier, Abdellah Ibn Nouceïr, sera décapité. Certains chroniqueurs affirment, sans toutefois apporter de preuves tangibles, que Tarec fut mis aux arrêts par Mouça Ibn Nouceïr avant la mémorable entrevue avec le Calife El-Ouélid, lequel lui aurait rendu sa liberté après le dénouement de l’affaire de la Table de Salomon.

    Homme d’une honnêteté intact Tarec Ibn Ziad, dont la vie et l’œuvre sont dignes d’être honorées et admirées, eut l’âme remplie de tous les grands sentiments moraux. Général intègre et probe, personnage exemplaire de devoir et de sacrifice, ce conquérant vertueux fut guidé par la Volonté de Dieu et l’amour de son Prophète Mohammed qui lui ordonna « d’avancer et d’accomplir son entreprise ».

    Avait-il, comme certains de ses pairs, refusé les honneurs et les commandements à seule fin de se consacrer uniquement à ses dévotions ? Lui qui venait de l’occident du monde, parvenu si proche de la Mecque et de Médine, peut-être finit-il de choisir d’y demeurer, abandonnant tout pour mener une vie de piété et tenter de rester un homme pur ?

    Appendice : Ibn Khaldoun écrit (Berbères T1, p.345 et T2, p.136) « L’invasion de l’Espagne eut lieu en l’an 92 de l’hégire 710-711 de J.C. sous le commandement de Tarec Ibn Ziad… Un grand nombre de Berbères (guerriers et cheikhs) allèrent combattre les infidèles… dans une conquête dont on ne vit jamais la pareille ». Après leur « première victoire remportée au Guadalète les Berbères musulmans soumettront la quasi-totalité de la péninsule en 714; ils s’y fixèrent et, depuis lors, les Berbères du Maghreb sont restés fidèles à l’Islam ».

    Des historiens modernes ont tenté d’expliquer « la rapidité et la facilité de la conquête musulmane de l’Espagne en s’attardant sur la situation générale qui caractérisait le pays avant 711 : à l’évidence, les gens supportaient très mal le système de gouvernance de l’époque ; de plus, les révoltes sociales ou religieuses, les luttes mutuelles, le plus souvent acharnées les avaient appauvris. Ainsi les conquérants berbères musulmans se fondirent rapidement au sein de cette société autochtone dans laquelle ils s’implantèrent, veillant sur le respect des traditions religieuses chrétiennes et judaïques existantes »….

    « Ce sont donc les Berbères, tolérants par nature, qui portèrent l’Islam en Espagne et en Sicile…de sorte que très vite finit de s’élaborer une civilisation syncrétique qui s’étendit sur l’ensemble du territoire musulman »….

    Dans un ouvrage consacré à l’Espagne, paru dans la collection Life en 1961, l’écrivain anglais Hugh Thomas souligne que ce pays, conquis par Tarec Ibn Ziad, « devint le centre artistique et commercial de toute la région méditerranéenne… Aux IX ème et X ème siècles Cordoue était une ville de 113.000 maisons, 700 mosquées, 300 bains publics (hammams) ; les rues étaient pavées et l’eau était amenée par des tuyaux jusqu’aux maisons. La bibliothèque royale contenait 400.000 ouvrages et l’université de Cordoue disposait d’écoles de médecine, de mathématiques, de poésie, d’astronomie, de théologie…»

    En hommage à Tarec Ibn Ziad nous avons pris soin de mettre en valeur la dimension historique de ce grand personnage, à travers les textes d’auteurs qui ont retracé le parcours fabuleux du héros oulhaçi. Assurément, il a œuvré par dévouement à la cause de Dieu, de sa religion et de Son Prophète Mohammed mille fois béni, ainsi que pour la grandeur et la gloire de sa nation.

    Dans le même esprit nous prenons du plaisir à conclure par un passage autrement célèbre de notre maître Abderrahmane Ibn Khaldoun ( Berbères T1, pp. 199 et 200 )

    « … citons ensuite les vertus qui font honneur à l’homme et qui étaient devenues pour les Berbères une seconde nature : leur empressement à s’acquérir des qualités louables, la noblesse d’âme qui les porta au premier rang parmi les nations, les actions pour lesquelles ils méritent les louanges de l’univers ! »

  2. Artisans de l'ombre Dit :

    La fin tragique Tarik Ibn Zyad héros esclave
    Ces Berbères, « qu’ils existent ou qu’ils disparaissent »* Tarik Ibn Zyad est berbère. Une fierté ! Il a conquis la péninsule ibérique après avoir brûlé les bateaux des guerriers pour les empêcher de fuir la bataille. Il s’est même adressé aux Berbères en arabe nucléaire pour les inciter au combat … Tarik, le chef de guerre naïf, incitait, en fait, ses hommes à mourir dans la langue des autres, pour la religion des autres, pour la gloire et le bonheur des autres. La langue et le bonheur des soldats berbères, Tarik l’avait cloué au pilori de l’islam et de l’arabe.
    L’histoire officielle nous a appris que ce « bon berbère » a sacrifié ses hommes pour la grandeur de la religion des Arabes… La suite de l’aventure de ce guerrier est occultée … L’histoire ne dit pas que Tarek, a été exécuté par les Arabes et sa tête ensanglantée, mise dans un sac, comme celle d’un vulgaire bandit, est apporté au calife des musulmans. Triste sort.
    Les Berbères ont malheureusement la fâcheuse habitude de ne pas regarder souvent dans le rétroviseur. Ils l’ont payé cher, très cher. Des milliers de berbères ont sacrifié leur vie, leur langue, leur culture et leurs traditions pour le bonheur de leurs ennemis. Poussé par la haine de soi, le Berbère se suicide, se consume et pousse ses frères au suicide collectif.
    Les Berbères existent sans le savoir et sans le vouloir. Certains se cachent pour mieux ressembler à l’autre, parler sa langue et concevoir le monde comme lui. Ils sont « arabes, musulmans » et soumis. D’aucuns se plaisent dans leurs nouveaux habits. D’autres se battent pour s’affirmer.
    L’histoire de Tamazgha est vidée des Imazighen. Aux yeux des pouvoirs dictatoriaux en place dans toute Tamazgha, un bon berbère est un berbère mort, pour les causes des autres bien sûr. Ceux qui se sont battus pour la liberté de leur terre sont occultés. Kouceila, le digne fils du pays, est exclu des livres d’histoire, alors qu’ Okba, le bandit, le vilain envahisseur, est honoré comme un saint. Tous les saints sont des menteurs.
    Les noms des despotes zélés, pédophiles, sanguinaires et barbares et autres illustres inconnus sont donnés aux écoles, aux lycées, aux rues, aux places publiques et aux boulevards. Ils sont considérés comme des idoles par les écoliers. Les enfants de la nation, les vrais, sont devenus les otages d’un grand mensonge fabriqué par l’histoire officielle et l’école. Ils en payent le prix maintenant.
    Intégrisme religieux, violence et perte des repères identitaires, telles sont les conséquences de cette amnésie collective qui frappe les pays de Tamazgha.
    Pourquoi on ne trouve pas à Tamazgha des boulevards ou des universités portant les noms de « Kouceila », « Said Sifaw », « Zayd-U-Hmad », « Heddu Ouskounti », « Moha U-Hemmu Azayyi », « Yuguerten », « Addi U-Bihi », « Hend U-Merri », « Si Muhand U-Mhand » « Saint Augustin », « Mouloud Mammeri », « Kateb Yacine », « Dihia » … et autres ? La raison est simple ? Aucun de ces Berbères n’est mort pour la promotion de l’arabe et de l’islam. De très mauvais exemples.
    A Tamazgha occidentale, le pouvoir, dans sa course pour récupérer tous les symboles berbères, avance même que Abdelkrim Al Khatabi, le chef de guerre des tribus de Rif, est arabe. Il est même le descendant d’une famille venue directement d’Arabie saoudite. Assou U-Basslam, le chef de guerre des Ait Atta lors de la bataille de Bougafer (1933), n’a pas échappé à cette récupération. D’autres, serviles de naissance, se déclarent volontairement arabes, « cherifs » même. Le dernier en date est le wali de la région la plus pauvre au Maroc, Meknès-Tafilalt. D’autres suivront sûrement.
    Le pouvoir a programmé le suicide collectif du Peuple Amazighe avec l’aide de l’islam, de l’arabisation, de lois injustes, de privations et bien sûr des Berbères de service.
    Pour la monarchie, un bon berbère est un berbère mort. Les Imazighen veulent vivre et exister. Est-ce un crime de vouloir exister pour vivre ? Je vous réponds tout de suite : NON. Le crime c’est de vouloir sacrifier les autres pour exister. C’est ce que font les gueux qui ont usurpé le pouvoir à Tamazgha.
    Lhoussain Azergui
    * « Une vie, un rêve, un peuple, toujours errant » – Mohamed Kheireddine Les éditions le seuil 1978


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  3. Artisans de l'ombre Dit :

    Tarik : conquête de l’Espagne
    En 705, Moussa ibn Noçaïr succède à Hassan Ibn No’man. Ce dernier laissa l’Aurès au pouvoir des fils de la Kahina et enrôla le reste des troupes amazighs avec Tarik à leur tête. Il partit à la conquête du Maroc jusqu’au Sous mais échoua devant Ceuta (Sebta). Tarik resta dans le Rif marocain et, en 711, avec 12 000 guerriers amazighs, accompagnés d’une poignée de tolbas musulmans, pour leur inculquer les rudiments de l’Islam, il franchit le détroit, qui dès lors portera son nom Djebel Tarik –  » Gibraltar « , et défit les armées Wisigoths en Espagne.
    La conquête de l’Espagne fut l’oeuvre des seules troupes amazighs, les Arabes n’en récoltèrent pas moins la gloire et le prestige ensuite. L’on raconte que Moussa prétendit qu’il fut le conquérant de l’Espagne et fera tout pour nuire à Tarik et l’humilier devant le khalif d’Orient. Tarik demandera à laver son honneur et, lorsque Moussa remettra la  » table de Salomon « , paraît-il un chef d’oeuvre de table à douze pieds en or et en pierres précieuses, prise aux Wisigoths et à laquelle manquait un pied.
    Tarik demanda où était le douzième pied manquant, Moussa prétendit qu’il le perdit au cours d’une bataille, à ce moment Tarik exhiba le douzième pied et fit le récit de toute l’histoire y compris les vexations et les brimades auxquelles le soumis Moussa.
    Le Khalif aurait destitué Moussa, mais par contre l’histoire ne nous apprend plus rien sur Tarik. Fut-il exilé, assassiné ? On ne sait.
    En résumé, avec la fin de la  » Kahina « , et la conquête de l’Espagne, les Musulmans orientaux vont profiter de l’accalmie pour placer les leurs à tous les échelons du pouvoir, aussi bien en Afrique du Nord qu’en Espagne, les troupes amazigh de Tarik vont être placées aux marges de l’empire, sur des pitons rocheux ou des régions sauvages, pauvres et incultes (à peuple frugale – région frugale).
    Les Imazighen serviront de remparts et de sentinelles de l’empire musulman face à la menace des chrétiens et pour permettre que des émirs Moyen-Orientaux puissent se prélasser dans la douce Andalousie, où les grandes plaines riches et les centres urbains seront répartis entre les émirs venus de Syrie et d’Arabie.

    Source: http://aureschaouia.free.fr/histoire.htm

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  4. fred Dit :

    fermez vos gueules

  5. Kouti Dit :

    Ce n’est pas un crime de revendiquer ses origines – C’est au contraire une dette de reconnaissance – Que chacun trouve sa voie dans ce qu’il a de plus cher – Que le respect de l’identité de l’autre l’emporte sur la haine aveugle et le déni – que les différentes identités s’unissent sous le même étendard d’une paix universelle – Kouti

  6. Antar Zamani Dit :

    Pour moi, il est très improbable que Tarik Ibn Ziyad était Amazigh. Il était tout simplement arabe, au même titre que Oqba Ibn Nâfii et Mûssa Ibnu çair. Le chef de guerre et conquérant qu’était Tarik Ibn Ziyad ne peut-être qu’arabe ne serait-ce que par la haute maîtrise de la langue arabe qu’il avait, et par son nom qui n’a rien de Amazigh. En effet, le discours prononcé par Tarik Ibn Ziyad avant de conquérir l’Andalousie était prononcé dans un arabe pur et de haut niveau linguistique. Et quand on sait la date à laquelle fut conquis le Maroc puis l’Espagne, il est incongru de penser que ce général Omeyade ait pu apprendre l’arabe classique de haut niveau en si peu de temps, surtout que son père, comme son nom l’indique, portait le prénom de Ziyad. Comment est-ce que le père d’un Amazigh fraîchement converti à l’Islam pouvait-il se nommer « Ziyad » ?? La réponse est toute faite : lui, comme son père étaient tout simplement Arabes !!!

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