Jeûner pour la première fois, un moment magique célébré à Médéa
Aps 29/8/09] MEDEA – L’instant est magique, empreint de joie, de bonheur indescriptible mêlé à un sentiment de fierté inégalable pour Mohamed Ikbal, cet écolier qui accomplit, pour la première fois, le jeûne du ramadhan. Depuis l’annonce de l’approche du mois sacré, l’esprit de ce garçonnet de sept ans est « hanté » par cet évènement, harcelant de questions ses parents, des cadres de l’administration qui, à travers leurs réponses, ont conforté son désir de franchir le pas et suivre ainsi leurs traces.
Mohamed Ikbal, comme tant d’autres gamins de son âge, rêvait de se « mesurer » enfin aux adultes, de montrer qu’il était capable, lui aussi, de résister à la tentation de manger et de boire, une journée durant. Donner également la preuve à ses parents qu’il pouvait réussir sans difficulté cette épreuve d’endurance. Il confie que l’idée de faire carême lui vient de sa mère qui lui a expliqué, avant l’arrivée du ramadhan, les bienfaits de ce mois et le mérite de l’accomplir, précisant, toutefois, que le fait de jeûner une ou deux journées l’aide à s’habituer et à se préparer, physiquement et mentalement pour les prochains ramadhans. A la question de savoir si cette première journée initiatique n’a pas été trop dure, Mohamed Ikbal est affirmatif: » Je n’ai pas ressenti la moindre douleur ou difficulté tout au long de la journée, excepté l’envie de boire qui m’a saisi à la mi-journée. J’étais loin de me douter que je pouvais facilement jeûner toute une journée et que c’était également agréable de le faire à cet âge là ». Le jeûne des enfants donne traditionnellement lieu, à Médéa, à une cérémonie très symbolique dont les origines remontent loin dans l’histoire, selon les anciens. Une cérémonie qui commence, en réalité, au moment de la rupture du jeûne, marquant la fin d’une longue journée « initiatique » qui requiert souvent l’attention des deux parents ou toute la famille, afin de s’assurer de l’état de santé de l’enfant et éviter d’éventuelles complications d’ordre sanitaire. A l’heure du F’tour, l’enfant, vêtu d’une gandoura ou d’un autre habit traditionnel local, prend place sur le siège, placé au dessus d’une table. Une manière d’exprimer le respect des parents pour leur enfant, saluer son courage et consolider sa place au sein de la famille. Confortablement assis sur son « trône », l’enfant a droit à un verre de « Cherbet », préparé à la maison, à base de cannelle, de sucre, d’eau de fleurs d’oranger et d’eau, à l’intérieur duquel la maman met certains de ses plus beaux bijoux en or, symbole de richesse et d’opulence à venir. Après cette cérémonie, l’enfant s’attable, à nouveau, avec le reste de la famille autour d’une « meidet » garnie d’une diversité de mets et de plats spécialement cuisinés pour la circonstance et entièrement dédiés à cet heureux évènement qui prend les allures d’une nouvelle naissance pour tous ces gamins choisis pour passer ce test d’endurance. Sur le plan médical, les recommandations des médecins sont claires à ce sujet. Entre interdiction pure et simple et autorisation systématique, les médecins optent le plus souvent pour un « jeûne contrôlé » des enfants et sous certaines conditions susceptibles de protéger le chérubin. Contacté à ce propos par l’APS, le docteur Abderrahmane Taibouni, Pédiatre à Médéa, explique qu’il conseille toujours aux parents qui viennent lui demander un avis d’attendre que l’enfant atteigne l’âge de douze ans avant de se lancer dans cette expérience, notamment en période d’été où les températures élevées peuvent avoir des conséquences sur la santé de l’enfant. Le docteur Taibouni juge essentiel que l’enfant puisse être en bonne condition physique avant d’entamer son jeûne et suivre, à l’aide de ses parents, certaines règles à même de le mettre à l’abri de tout incident. Il recommande, à cet effet, aux parents de s’assurer que leur enfant a bien mangé durant le « S’hour », de lui éviter des activités physiques intenses pendant la journée, mais aussi l’exposition au soleil, et de pense à des petits rafraîchissements du visage et de certaines autres parties du corps. Ce spécialiste insiste également sur l’obligation faite aux parents de veiller à ce que l’enfant puisse compenser, après la rupture du jeûne, les pertes d’eau de la journée, en vue d’éviter un risque de déshydratation, et de consommer de préférence des fruits au lieu des gâteaux traditionnels. |
|||
[Aps 29/8/09] |
Jeûner pour la première fois, un moment magique célébré à Médéa
30 août 2009
S'abonner
Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir les mises à jour par e-mail.
30 août 2009 à 19 07 14 08148
wow!!!quelle histoire!