FLORILÈGE DE MOHAMMED BEN CHENEB
Ben Cheneb: un savant à la recherche du vrai
18 Avril 2007 – Page : 21
L’Algérianité de cet érudit exceptionnel est dans sa culture et ses écrits.
Ainsi que cela a été déjà fait lorsque l’OPU a réédité Classes des Savants de l’Ifriqiya de Mohammed Ben Cheneb (lire L’Expression de mercredi 3 janvier 2007), remercions et encourageons vivement, Casbah éditions qui vient de publier Florilège, Mountakhabât fî at-ta’lîf wa at-tardjama wa at-tahqîq de Mohammed Ben Cheneb. Extrait de la revue Al-Mouqtataf (novembre 1929), un texte de Mohammed es-Sa‘îd ez-Zâhirî sert à la fois de présentation de l’auteur, qui venait de décéder à l’âge de 60 ans, et de préface au présent ouvrage qui réunit un choix -intéressant quoi que restreint- d’articles en arabe (67 p.) et en français (300 p.) parus à des époques différentes dans des revues spécialisées (Revue Africaine, Hesperis, Revue Indigène, Journal Asiatique,…) et une célèbre thèse complémentaire, en vue du doctorat ès lettres, ayant pour titre Mots Türks & Persans conservés dans le parler algérien. Cette thèse, comme tous les travaux de longue haleine de Mohammed Ben Cheneb, est toujours consultée par les chercheurs. L’oeuvre de Mohammed Ben Cheneb est vaste et pourrait constituer à elle seule une grande bibliothèque. Tout entière, de 1895 à 1929, elle concourt à enrichir la culture arabe et à faire connaître à l’Occident le patrimoine arabo-islamique. À cet effet, l’étonnant érudit qu’il fut dès sa première publication en 1895, révéla la qualité de son éducation, de sa formation, de sa curiosité insatiable pour apprendre plusieurs langues (l’arabe, le français, le latin, l’osmanli, le persan, l’anglais, l’espagnol, l’hébreu, le russe) afin de lire dans le texte original l’objet de ses recherches. Ses travaux de «fureteur infatigable» ont suscité un intérêt considérable dans plusieurs pays arabes (il est élu membre de l’Académie arabe de Damas, en 1920), d’Europe, d’Asie et d’Amérique. Dans l’ouvrage publié par Casbah éditions, on a l’avantage de retrouver et de lire ou de relire quelques traces parmi les belles recherches expressives de Mohammed Ben Cheneb: Poème en l’honneur du Prophète (traduction d’un original peut-être imité d’El-Bousayrî), Itinéraire de Tlemcen à la Mekke par Ben Messaïb (le grand chanteur populaire du xviiie siècle, un Tlemcénien issu d’une famille originaire d’Andalousie), Lettre sur l’éducation des enfants par Abou Hamed El-R’azzaly, La préface d’Ibn el-‘Abbâr à sa Takmila-t-essila, la Farisiya ou les débuts de la dynastie hafside par Ibn Qonfod de Constantine, Du nombre TROIS chez les Arabes, Mots Türks et Persans conservés dans le parler algérien (ce fameux lexique, et en tant que tel, aurait dû mériter à lui seul une publication à part et une attention plus grande quant au choix de la police de caractère et de sa présentation générale pour en faciliter la consultation par les chercheurs et les étudiants), La Guerre de Crimée et les Algériens par le cheikh Sidi Mohamed Ben Isma‘il d’Alger (une longue poésie populaire où il est question des héros musulmans repoussant les premières attaques des Russes sur les bords du Danube. Commencé en 1854, le conflit s’est terminé par la défaite de la Russie consacrée par le traité de Paris de 1856), La Vie civile musulmane en Algérie, Nadhra idjmâliya fî târîkh madinat el-Djazâir,…Un petit regret, toutefois: outre un meilleur aspect matériel, fort bien utile dans ce genre de publication, il a manqué à ce Florilège une justification éditoriale actualisée, enrichie de commentaires appropriés, -ce qui aurait mieux valu que la simple «présentation» toute prête produite en arabe et en français. Il a manqué de même une table des matières et un peu plus de soin dans l’organisation et la cohésion des textes choisis. Néanmoins, Casbah éditions a fait évidemment oeuvre pie en amorçant la diffusion d’une oeuvre prodigieusement nourrie du premier universitaire algérien, un authentique savant dont la puissance de travail et l’activité scientifique devraient inspirer la jeune génération d’étudiants de notre pays. Signalons à ceux qui s’intéressent à Mohammed Ben Cheneb et à son oeuvre, une toute première biographie en arabe, documentée, réfléchie et écrite par ech-Chaykh ‘Abd er-Rahmân Mohammed el-Djîlâlî, un des derniers érudits algériens anciens encore en vie; elle a pour titre: Mohammed Ben Abî Cheneb, sa vie et l’empreinte de ses écrits, ENAL, Alger, 1983. La chose est sûre, «Plus d’un parmi nous, affirmait le grand orientaliste français Georges Marçais qui prononçait son discours d’adieu sur la tombe de Mohammed Ben Cheneb, plus d’un parmi nous savent que l’on ne faisait jamais appel en vain à celui que nous aimions à nommer ´´notre chikh´´. Car à la science et à la conscience du vrai savant, il joignait le don plus rare de la bonté.» La Presse du 7 février 1929 titrait: «Un deuil à l’université d’Alger. La mort de M.Ben Cheneb. L’université d’Alger, l’Algérie et le monde savant viennent d’être éprouvés par la mort de M.le professeur Ben Cheneb de la faculté des lettres d’Alger.»
FLORILÈGE/MOUNTAKHABÂT FÎ AT-TA’LÎF WA AT-TARDJAMA WA AT-TAHQÎQ
de Mohammed Ben Cheneb
Casbah Éditions, Alger, 2007,
367 pages.
Kaddour M’HAMSADJI
26 août 2009 à 17 05 41 08418
Valeur du mois de Ramadan
Dieu Allah – qu’Il soit glorifié et exalté – a dit » O vous qui croyez! Le jeûne vous est prescrit comme il le fut à ceux qui vous ont précédé « . » Le Coran a été révélé durant le mois de Ramadân. Il est une direction pour les hommes, une manifestation claire de la direction et de la loi. Quiconque d’entre vous verra la nouvelle lune, jeûnera le mois entier. Celui qui est malade ou celui qui voyage jeûnera ensuite le même nombre de jours. Dieu veut pour vous la facilité, il ne veut pas pour vous la contrainte. Achevez cette période de jeûne; exaltez la grandeur de Dieu qui vous a dirigés. Peut-être serez-vous reconnaissants « .
Le Prophète a dit: « Quand le mois béni de Ramadân arrive, c’est une obligation pour vous de jeûner. Dans ce mois, les portes du ciel sont ouvertes, et celles de l’enfer sont fermées. Il a dit aussi : Le mois de Ramadân est suspendu entre ciel et terre. Il ne s’élève qu’avec la grande aumône de la fin de ce mois (zakât al-Fitr); et celle-ci se compose d’une mesure de ce dont disposent les gens comme nourriture. »
Le Prophète a dit: « Le début de Ramadân est une miséricorde, sont milieu un pardon, et sa fin un affranchissement du feu ». Et on rapporte de `Ibâda Ibn Sâmit que le Prophète disait en abordant le mois de Ramadân: « O mon Dieu! rends-moi pur pour le Ramadân, et rends pur le Ramadân; préserve de moi le Ramadân et fais en un accueil. »
Le Prophète a dit: « Ramadân est le cœur de l’année; s’il se déroule sainement, toute l’année se déroulera sainement ». Il a dit aussi :
> « Les portes du ciel et de la terre s’ouvrent dans la première nuit du Ramadân et ne se referment pas en sa dernière nuit ».
> »La préséance du vendredi sur les autres jours dans le mois de Ramadân est tel que la préséance de Ramadân sur les autres mois ».
> Le jour du jugement un serviteur est amené, et tandis que les anges lui font violence, celui-ci s’agrippe au Prophète qui dit: « Quelle est sa faute? » Ils répondent: « Il est arrivé en mois de Ramadân et a désobéi à Dieu ». Le Prophète veut alors intercéder en sa faveur mais on lui dit: « Ô Mohammad! Son opposant est le mois de Ramadân ». Il dit alors: « Je ne réponds pas de celui qui a pour opposant le mois de Ramadân ».
Le Prophète a dit: « Dieu aime trois choses: que l’on hâte la rupture du jeûne (Fitr), que l’on fasse tarder le repas pris avant le lever du jour (Sahûr), et que l’on place une main sur l’autre durant la prière. » Et le Prophète a dit: « L’humanité ira bien tant que les hommes se hâteront à rompre le jeûne ». Et il ne priait pas le Maghreb avant d’avoir rompu le jeûne.
Nasâî nous rapporte que le Prophète disait: « La soif est partie, les gorges sont humides, et la récompense est confirmée – si Dieu le très haut le veut « .
Et le Prophète a dit: « Lorsque l’un de vous vient à rompre le jeûne, qu’il le fasse avec une datte, c’est une bénédiction. Et s’il n’en trouve pas, qu’il le fasse avec de l’eau car elle est pure. »
Le Prophète a dit aussi: « Prenez un repas avant le lever du jour, c’est une bénédiction ». Il a dit également : « Dieu et les anges prient sur ceux qui prennent le sahûr »; et: « Dieu fait miséricorde à ceux qui prennent le sahûr ».
Ramadân, c’est cinq lettres: Le R (ra’), qui est la satisfaction (Ridwân); le M (mîm), qui est le pardon (Maghfira) de Dieu pour ceux qui lui désobéissent; le D (dâd), qui est l’assurance (Damân) de Dieu pour ceux qui lui obéissent; le « Alif », qui est la proximité (Ulfa) de Dieu pour ceux qui s’en remettent à lui; et le N (nûn), qui est la gratification (Nawâl) de Dieu pour ceux qui sont sincères.
Il est dit que Jibrîl est la protection (amân) des gens du ciel, que Mohammad est celle des habitants de la terre, et que Ramadân est celle de sa communauté. Il fut appelé Ramadân (le brûlant) car il brûle (yurmidu) les péchés. Dieu a honoré le jeûne, et a dit selon un hadîth qudsî: « Les œuvres des fils d’Adam leur appartiennent toutes sauf le jeûne dont je suis moi-même la récompense. »
En tant que Dieu n’a besoin de rien, il est perpétuellement en état de jeûne. Toi, par ton jeûne, tu cherches à ressembler à ton seigneur, et Lui te donne ce que bon lui semble de Sa grandeur. Pour cette raison, le jeûne n’est pas comme toutes les œuvres. Et le Prophète a dit: « Le sommeil du jeûneur est adoration, son âme glorifie, sa prière est exaucée, sa faute pardonnée, et son œuvre est décuplée ». Il a dit aussi : « Quiconque jeûne Ramadân avec foi, c’est à dire comme une attestation, et s’il le fait pour l’amour de Dieu, c’est à dire avec sincérité, Dieu lui pardonne toutes ses fautes passées ». L’intention du jeûne est un devoir chaque nuit, et la durée de celle-ci s’étend du Magreb jusqu’au Fajr selon les deux Imâms [ash-Shâfi`î et Ibn Hanbâl], et du Maghreb à l’aube selon Abou Hanîfa . Et selon Mâlik, il suffit d’une seule intention de jeûner tout le mois à faire la première nuit de Ramadân.
Le Prophète a dit: « Deux joies appartiennent au jeûneur: celle au moment de l’Iftâr (rupture du jeûne), et celle de la rencontre de son Seigneur ». Il a dit aussi : « Quiconque assiste à une séance de dhikr pendant le mois de Ramadân, Dieu comptabilise (écrit) chaque pas qu’il fait vers celle-ci comme acte d’adoration. Et il sera avec moi sous le Trône au jour du jugement ».
Ce qui te manque, cherche-le dans ce que tu as.
Revue el assala